Les derniers indicateurs publiés par l’Insee en cette fin d’année promettent une croissance retrouvée à hauteur de 0,4% par trimestre d’ici à l’été 2016. Une sorte de remake de tous les rendez-vous manqués de 2015 ou l’annonce d’un réel frémissement économique ?
La reprise n’en fini plus de s’annoncer sans que la France ne parvienne vraiment à se mettre dans son sillage durablement. Pourtant, l’Insee prévoit une croissance du PIB national de 0,4% par trimestre au cours des six premiers mois de l’année, pas de quoi vraiment pavoiser mais nous serions ainsi au même niveau que la zone euro, ce qui constitue en soi une bonne nouvelle.
Dans ses analyses, l’Insee soutient également que la croissance s’est bien installée « durablement » au cours de l’année 2015 avec un 1,1% de moyenne annuelle, les économistes de l’institut estiment que les attentats du mois de novembre ont « marqué un coup d’arrêt » qu’ils évaluent à 0,1 point de PIB.
Les facteurs de cette croissance molle sont bien assez exogènes à la France, nous profitons de la baisse des cours du pétrole, de la reprise plus dynamique chez nos voisins européens et de la dépréciation de l’euro qui donne un petit coup de fouet à nos exportations. Même si ces dernières ont connu un mois d’octobre catastrophique.
L’Insee plaide également sur le rôle du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice). Ainsi, les entreprises retrouveraient à mi-2016 un taux de marge de 31,8%, score jamais atteint depuis la crise de 2008. L’Insee mise également sur une reprise de la consommation des ménages, notamment dans le logement, qui devrait nourrir la reprise de la France.
Sur l’ensemble de l’année 2016, l’Insee entrevoit un taux de croissance de 1% s’installer, nous sommes encore assez éloignés du taux attendu par le gouvernement qui a fait le pari d’atteindre 1,5%. Or, les dérapages des dépenses inscrites dans le budget 2016, dont un grand nombre ne sont pas ou mal financées, les incertitudes liées au terrorisme ainsi que la pré-campagne électorale pourraient venir chambouler ces prévisions un brin théoriques.
Enfin, le taux de chômage ne repassera pas sous la barre des 10% avec un taux de croissance si faiblard. Bref, ces prévisions semblent se nourrir du « cancer français », un manque d’ambition et de volonté de réformes. Une situation qui devient bien coûteuse pour la collectivité et pour chacun de nos concitoyens.