2015 s’achève et laisse déjà une étrange impression de loupés successifs, la France semble condamnée à ne pas accrocher le train de la reprise économique et à ne pas être en capacité de se réformer.
Pourtant, l’année avait bien commencée sur le plan économique, on attendait la discussion du projet de loi Macron, les premiers reculs du chômage et les signes de la croissance retrouvée. On finissait par croire (au moins les plus optimistes d’entre nous) aux incantations gouvernementales. Puis, rien ou pas grand chose.
Il est vrai que la tragédie des attentats de janvier a tétanisé une première fois le pays, mais elle n’explique pas l’atonie chronique d’une France enkystée dans son passé. Pire, l’image de rassemblement national a rapidement volé en éclat et les parlementaires ont offert un spectacle assez médiocre, notamment lors des débats relatifs à la loi Macron.
Quoiqu’il en soit, à force de propositions de réformes, de contre-propositions et d’incessants changements de pieds, le gouvernement a fini par casser toute possibilité de reprise économique. Les mauvaises nouvelles se sont finalement succédées tout au long de l’année au rythme de la publication d’indicateurs plus mauvais les uns que les autres, quand nos voisins européens connaissaient les effets de la reprise économique tant attendue.
En cette fin d’année 2015, on a l’étrange sentiment d’être passés à côté des opportunités de relancer la machine. Les Français n’ont jamais été aussi favorables à la réforme, même s’ils rechignent à la voir s’appliquer à eux-mêmes, ils croient en la valeur travail, ils veulent sortir de la spirale infernale, les sondages, ainsi que les élections, ne cessent de le montrer.
Jusqu’à présent les souhaits des Français ne se sont pas traduits en actes concrets. On comprend pourquoi en observant les freins déployés de toutes parts dans l’application des modestes possibilités ouvertes par la Loi Macron, par exemple. Il n’est qu’à observer le comportement des syndicats dans les négociations autour de la mise en place du dispositif du travail le dimanche dans les magasins ou encore de l’accord Smart.
Alors, en cette fin d’année, plus que jamais, les entrepreneurs doivent se mobiliser pour que leur voix soit enfin entendue. Leurs propositions doivent se construire, être hiérarchisées et défendues auprès du gouvernement mais, surtout, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017, auprès des différents états-majors de campagne.
Les Français sont prêts pour des évolutions notables, des réformes en profondeur, les politiques commencent à comprendre que les choses ne sont plus « comme avant », que l’administration de la collectivité ne peut plus s’opérer avec le logiciel des années 80. Le monde de l’entreprise peut et doit activement participer à ce mouvement de réforme devenu incontournable.
Mathieu Quétel, président de Sountsou
Auteur de la Collection Les Cahiers Experts, le nouveau numéro « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » est disponible en téléchargement ici.