« Les brèves de lobbying » apportent des éclairages sur des opérations passées ou en cours dans le domaine des relations institutionnelles. Une approche directe dont le but est de susciter la réflexion ou de donner des idées.
Lobbying virtuel
La CGPME lance une initiative intéressante de manifestation virtuelle des patrons de TPE et de PME contre la surtaxation des CDD. L’objectif de l’organisation est d’inviter les patrons à témoigner sur un site spécifique www.patronsventdebout.fr sur les effets pervers d’une telle taxation. Les patrons ne passent peut-être pas leurs Nuit Debout mais ils sont bien Vent Debout contre cette loi travail qui n’en finit pas de les décevoir. La CGPME investit ainsi l’environnement numérique qui a été utilisé avec brio par les opposants à la première version du texte de Madame El Khomri.
Obama en soutien aux anti-Brexit
La visite à Londres de Barack Obama s’est révélée surprenante. Le président américain a défendu la présence du Royaume-Uni au sein de l’Union Européenne et a pointé les risques encourus en cas de victoire du Brexit. Obama a défendu l’Union Européenne et le traité de libre-échange en discussion avec les Etats-Unis dont il a réaffirmé qu’ils privilégieraient bien entendu les accords avec l’Union Européenne qualifiée de « plus grand partenaire » commercial des américains. Le président américain a surpris mais son opération de lobbying pro-européenne est dans l’intérêt de son pays et de ses industries. Son intervention a été entendue puisque les sondages donnent désormais les tenants d’un maintien de la Grande Bretagne au sein de l’Union largement vainqueurs du référendum. Néanmoins, celui ci n’aura lieu que le 23 juin, d’ici là la campagne sera longue.
Le lobbying commercial sous-marin
L’Australie vient de décider d’entrer en négociations avec la France pour le renouvellement de 12 sous-marins. Un contrat de 34 milliards d’euros pourrait donc être signé dans les prochains mois, il est le fruit d’un lobbying commercial acharné mené par une petite cellule de négociateurs gérée par le ministère de la Défense et la DCNS. Au départ, il semblait quasiment impossible pour la France d’emporter l’affaire mais il a été décidé au plus haut niveau de l’Etat de tenter l’opération de séduction vers les australiens, qui sont éloignés de la France à bien des égards. Cela fait près de deux ans que cette équipe multiplie les opérations de conviction en direction des décideurs australiens afin de les convaincre de choisir la solution française plutôt que les matériels allemands ou japonais. Cette opération pourrait devenir un cas d’école de lobbying commercial : un combat qui semblait perdu d’avance, des concurrents très affutés, des concessions à opérer, des acheteurs très difficiles à convaincre, des enjeux géo-politiques particuliers… Tout le travail des lobbyistes a été de trouver les solutions « gagnantes-gagnantes » pour les deux pays. C’est ainsi que les sous-marins seront assemblés en Australie, leurs systèmes de combat seront américains, néanmoins le contrat devrait permettre de créer ou pérenniser environ 3000 emplois en France et en Australie. Désormais, commence une nouvelle étape de négociation finale extrêmement délicate, c’est parfois sur des détails que de tels contrats capotent.
Le lobbying pro-voiture autonome
Il y a quelques mois Barack Obama a déclaré la voiture autonome comme enjeu majeur pour les Etats-Unis et il a débloqué 4 milliards de dollar afin qu’une réglementation soit rapidement mise en place afin de permettre la circulation de véhicules autonomes. La « Self-Driving Coalition for Safer Streets » est une organisation créée par les principaux acteurs de la voiture autonome afin d’accompagner la mise en place d’une réglementation fédérale. Google, Uber, Lyft, Ford et Volvo s’unissent, malgré la concurrence extrême dans ce domaine pour lancer cet outil de lobbying qui a pour objectif de peser sur l’administration américaine afin d’accompagner l’arrivée de la voiture autonome sur les routes américaines. le site itespresso propose un point très documenté sur ce thème.