Alain Juppé était fermement attendu sur ses propositions économiques. Il vient de publier son nouvel opus programmatique « Cinq ans pour l’emploi » chez JC Lattès qu’il a décliné tout au long de la semaine au rythme d’un véritable marathon médiatique.
En tête des sondages, solidement installé sur une avance qu’aucun candidat du « renouveau » ne semble pouvoir remettre en question, Alain Juppé poursuit sa campagne en vue de la primaire de la droite, tranquillement, à son rythme mais avec détermination. Il a dévoilé cette semaine ses propositions pour l’économie.
Il a prévenu « ce ne sera pas rock’n roll » et il a raison. Alain Juppé ne prétend pas nous faire rêver il envisage plutôt de nous faire réfléchir et de prendre conscience que les réformes ne seront pas forcément très agréables mais indispensables. Il revendique une obligation de baisser la dépense publique tout en préservant la place d’un Etat fort. En cela, il n’est pas si libéral qu’on veut bien le dire ici ou là.
Il rend un vibrant hommage aux élus locaux, ces « faiseux » et invite les Français à s’impliquer dans la démocratie locale. Néanmoins, il demandera également des efforts aux collectivités locales.
Ses propositions économiques passent par la suppression des 35 heures, il souhaite également favoriser les accords au sein des entreprises, si ce n’est pas le cas alors la durée du travail sera de 39 heures payée 39. Il confirme son idée de « CDI sécurisé » qui prévoit les conditions de rupture. Il convertit les aides du CICE en baisses de charges, notamment le 0 charge sur le SMIC. Il réduit les cotisations familles à hauteur de 10 milliards, mesure financée par une hausse de la TVA de 1 point.
Sur le plan fiscal, Alain Juppé souhaite s’engager sur un « contrat fiscal » avec une baisse de l’impôt sur les sociétés à 30% pour les grandes entreprises et 24% pour les PME. Il supprimera l’ISF mais ne fait pas de grande promesse de réduction fiscale pour les ménages, à part pour les familles et pour les emplois à domicile qui bénéficieront d’une réduction de charges sociales.
Enfin, il propose de relever l’âge de la retraite à 65 ans et de rattacher au régime privé les nouveaux fonctionnaires à partir de 2018.
Face à un François Fillon très audacieux, le programme économique d’Alain Juppé semble moins offensif mais le candidat le défend en revendiquant un programme raisonnable et acceptable. Le débat peut commencer.