Nos informations sur les coulisses des primaires à gauche. Une semaine difficile pour François Hollande qui subit les effets du départ d’Emmanuel Macron au sein de sa majorité, dans les sondages et, plus grave, qui voit désormais la possibilité de se représenter être sérieusement remise en question.
Le sondage coup de tonnerre
Le sondage TNS Sofrès Le Figaro publié le 7 septembre est un véritable coup de tonnerre pour le Président de la République. Il sonne peut-être le glas de sa candidature et éclaire un peu plus la stratégie d’Emmanuel Macron. Celui-ci devance largement François Hollande dans les intentions de vote du premier tour et semble même en posture de sauver la gauche pour une qualification au second tour. Selon les hypothèses retenues, face à Alain Juppé, face à Nicolas Sarkozy sans François Bayrou ou face à Nicolas Sarkozy avec François Bayrou, Emmanuel Macron est annoncé à 15, 16 ou 18% d’intentions de vote au premier tour, soit 4, 5 et 6 points devant François Hollande. Ainsi, l’ex-locataire de Bercy s’impose d’emblée comme un concurrent incontournable de la présidentielle.
L’heure du choix pour François Hollande ?
Si elle n’a pas encore sonné, l’heure du choix approche dangereusement pour le Chef de l’Etat, doit-il se porter candidat et prendre le risque d’assumer l’échec cinglant annoncé pour la gauche ou, au contraire, doit-il tout miser sur Emmanuel Macron et récolter les lauriers du sauvetage d’un PS face à la bérézina ? Il apparaît en tout cas pris dans une nasse dont il devient chaque jour un peu plus complexe de se sortir.
Montebourg déjà recalé ?
Le sondage TNS Sofrès pour Le Figaro publié le 7 septembre est sévère pour Arnaud Montebourg. En effet, quelque soit le périmètre des candidats, s’il remportait la primaire socialiste face à François Hollande, il ne recueillerait qu’entre 5 et 7% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Il fait donc bien moins que François Hollande et entre 15 et 20 points de moins qu’Emmanuel Macron. C’est donc un rejet sec, massif et sans appel. Il est peut-être temps pour les frondeurs du PS de prendre leurs responsabilités et de négocier un cessez-le-feu avec la majorité de leur parti. Leur voyage semble sans issue, en tout cas au sein du PS, en revanche s’ils rejoignaient Jean-Luc Mélenchon.
Mélenchon s’impose en recours
Loin d’être séduits par Arnaud Montebourg et ses amis frondeurs, les Français déçus du hollandaise se reconnaissent beaucoup plus en Emmanuel Macron et en Jean-Luc Mélenchon. L’aile gauche du PS a donc vraisemblablement trouvé son sauveur, Jean-Luc Mélenchon recueille entre 12 et 13% d’intentions de vote pour la présidentielle et il s’impose comme le seul opposant crédible à gauche, à la politique de François Hollande.
Des écologistes en pleine bérézina
Le Figaro et TNS-Sofrès ont fait le choix de tester la personnalité de Cécile Duflot pour leur sondage et celle-ci plafonne à 3% des intentions de vote. Les écologistes sont donc donnés d’ores et déjà hors jeu pour cette présidentielle s’il y vont en solo. Ils ne s’imposent même pas comme une force avec qui il est encore utile de composer. La meilleure stratégie pour eux serait sans doute de négocier dès à présent un rapprochement « utile » avec Jean-Luc Mélenchon ou, mieux même si c’est fort improbable pour EELV, avec Emmanuel Macron avec, en ligne de mire, les élections législatives.
Duflot mise sur la torpilleuse de la Loi travail
Candidate à la primaire des écologistes en vue de l’élection présidentielle, Cécile Duflot a demandé à l’activiste Caroline de Haas d’être sa directrice de campagne. L’ex-ministre aura bien besoin de la diva des réseaux sociaux pour relancer une candidature qui ne suscite que peu d’intérêt pour le moment. Caroline de Haas avait créé la surprise en début d’année en réunissant près de 1,4 million de signataires contre la loi travail, sa pétition a marqué le point de départ des manifestations et de la lente agonie du projet de loi de Madame El Khoury finalement adopté par 49-3 dans la torpeur estivale.
Valls de nouveau dans la course ?
Les bons sondages d’Emmanuel Macron et le fait qu’il devance assez largement François Hollande dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle est paradoxalement une excellente nouvelle pour Manuel Valls. Le premier Ministre était en effet assez isolé ces dernières semaines, son poste et sa loyauté déclarée au Président de la République l’empêchaient de prendre date pour la présidentielle. Si le sortant n’est plus en mesure de présenter, la donne change considérablement. D’autant plus qu’Emmanuel Macron n’est peut-être pas la personnalité la plus en situation pour créer consensus au sein du PS, alors qu’un Premier Ministre qui a fait la démonstration de sa capacité à gouverner tout en restant fidèle au PS et au Président sortant…
Les 100 jours de Montebourg
Interrogé par le journal Les Échos, Arnaud Montebourg imagine ses 100 premiers jours à l’Élysée : « Une baisse des impôts, de 10 milliards d’euros sur tous les leviers (impôts sur le revenu, impôts locaux, CSG…) pour les classes moyennes et populaires victimes de l’austérité fiscale. Ensuite une mesure de relance de l’économie par les infrastructures (transports, haut débit) à hauteur de 20 milliards d’euros. Avec ces 30 milliards on obtient 2 points de croissance en plus à horizon de cinq ans, 500.000 chômeurs de moins, une dette qui diminue de 10 points et un déficit budgétaire stable. » Le candidat à la primaire de la gauche ou directement à la présidentielle (on ne sait toujours pas) envisage également des mesures en faveur du crédit et en direction des PME.
Un jeune député PS retourne au privé
Âgé de 38 ans et après un seul mandat de député, Laurent Grandguillaume ne se représentera pour un nouveau mandat de cinq ans pas à l’Assemblée Nationale en juin prochain. Le jeune parlementaire a décidé qu’il avait fait le tour de la question et il s’est d’ores et déjà attelé à la préparation de sa reconversion professionnelle. Il vient en effet d’intégrer, selon Le Parisien, un master 2 en management et ressources humaines au Celsa. Sa proposition de loi sur les nouvelles règles pour les VTC est en cours de navette parlementaire. Les difficultés que vont rencontrer en 2017 les députés de gauche pour se faire réélire ne sont peut-être pas absentes des motivations de sa décision, néanmoins, le choix de Laurent Grandguillaume apparaît très moderne et en adéquation avec les attentes des français.
Mélenchon le Pacman de la gauche
Jean-Luc Mélenchon s’impose depuis plusieurs mois dans les sondages comme l’homme de la gauche de la gauche pour la présidentielle et, probablement, pour la recomposition qui s’engagera ensuite. Il s’attache à grignoter des voix à tous les acteurs de la gauche, y compris les écologistes, dont le parti « officiel », EELV, est en train de sombrer. Il reprend vraisemblablement quelques intentions de vote au FN qui est devenu, au fil des années, le parti des « travailleurs » déçus par la gauche. Cette stratégie semble payante puisqu’il devient peu à peu le troisième homme du scrutin, selon les sondages et les configurations envisagées.
Dates de la présidentielle
Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 22 et 29 janvier 2017.