Le duel Sarkozy-Juppé s’est imposé dans les intentions de vote de la primaire de la droite, une étude de la Fondapol remet en question la validité des résultats. Les tensions au sein de LR se cristallisent cette semaine autour des législatives.
Le Centre sème la zizanie au sein de LR
C’est une déclaration d’Alain Juppé qui a suscité du « trouble » au sein des députés LR. Le favori des sondages a déclaré à Europe 1 qu’il faudrait bien négocier avec les centristes pour que l’Assemblée Nationale ne soit pas que LR au lendemain des législatives mais qu’elle tienne compte des nuances de ma majorité qui sortira des urnes après le second tour de la présidentielle. Les députés proches de Nicolas Sarkozy ont soulevé cette questions de la validité des investitures lors d’une réunion du groupe LR à l’Assemblée Nationale et ont dénoncé la tentation d’Alain Juppé de composer une majorité patchwork au détriment de sa formation d’origine. En fait, selon les juppéistes la polémique est vide de sens puisque les députés sont investis et qu’il ne reste que quelques dizaines de circonscriptions placées « en attente » comme lors de chaque élection afin de négocier avec les partenaires de LR. Le duel Sarkozy-Juppé semble rythmer l’ambiance au sein de LR.
Sarkozy durcit le ton
Si les mauvais sondages le déçoivent, Nicolas Sarkozy n’en montre rien et continue de se déployer sur le territoire national pour semer en espérant que sa récolte sera prête pour le 1er tour de la primaire de la droite afin de faire la différence avec Alain Juppé. Dans l’esprit de l’ancien Président de la République, rien n’est joué. Il mise tout sur son potentiel dans le coeur électoral de la droite. Alors il durcit le ton et attaque bille en tête Alain Juppé en le plaçant presque dans le camps des socialistes, en tout cas dans celui de la politique « molle » sans ligne « directrice de droite ». Nicolas Sarkozy veut s’imposer comme le choix clair d’une politique de droite assumée, il espère ainsi créer la différence avec Alain Juppé, histoire de faire basculer le duel annoncé Sarkozy-Juppé à son avantage.
Juppé s’attaque à Hollande
Dans ses meetings, Alain Juppé cible le bilan du quinquennat. Il ne semble décidément pas tellement concerné par les débats internes à LR, en tout cas, il s’installe dans un rôle déjà présidentiel. La primaire est certes un passage obligatoire pour être le candidat de la droite et du centre en 2017 mais son avance dans les sondages semblent confirmer sa stratégie de faire la course avec de la hauteur et de se positionner directement dans la perspective de la présidentielle. Alors sa cible principale reste François Hollande et son bilan, même si le Maire de Bordeaux n’hésite pas à répondre aux attaques de son camps. Dans son équipe, il semble acquis que le rejet de Nicolas Sarkozy est tel, en dehors des militants LR, que l’issue de la primaire est d’ores et déjà joué. Imprudent ?
Et si une surprise était encore possible à la primaire de la droite ?
La Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) livre une étude réalisée à partir d’un sondage de l’Ifop sur les Français et la primaire de la droite qui pourrait semer le doute sur l’issue du scrutin. Il ressort du document de la Fondapol que les Français sont assez peu informés sur la primaire, ils ne sont que 47% à connaître la date du premier tour (le 20 novembre) ce qui peut amener à s’interroger sur la « stabilité des indicateurs d’opinion d’aujourd’hui » indique Dominique Reynié, au Figaro du 20 octobre. 62% des Français déclarent ne pas s’intéresser à la primaire de la droite mais 38% se déclarent beaucoup ou assez intéressés. La campagne devrait renforcer à la fois la mobilisation et permettre également aux Français de disposer de plus d’informations quant aux conditions de participation au vote. Cette étude est également à mettre en perspective avec les excellents résultats d’audience du premier débat télévisé.
Juppé veut booster le modèle social français
Alain Juppé a présenté en Bretagne ses mesures pour redynamiser le modèle social. Attaqué par la gauche sur la « casse sociale » que provoquerait selon elle son programme, le favori des sondages a voulu marteler que le sens de ses propositions sont de redonner un emploi à 1,5 million de Français. Il veut revoir le cadre normatif, supprimer le compte pénibilité, développer l’apprentissage, il souhaite également instaurer « un droit à l’erreur » dans les relations entre les entreprises et l’Urssaf ou encore un chèque emploi qui réunirait toutes les aides proposées à une entreprise pour l’embauche d’un chômeur. Autre proposition, le « pacte pour le retour à l’emploi » pour les chômeurs de longue durée avec une aide particulièrement incitative sur une durée de 6 mois à un an. Des mesures pour la famille sont également au rendez-vous ainsi qu’une incitation fiscale pour que les Français s’assurent contre la dépendance, un risque qui devrait peser lourd dans les prochaines années avec l’augmentation de la population sénior.
NKM martèle ses différences
Alain Juppé est qualifié par certains élus LR de « candidat soutenu par la gauche », alors il est facile d’imaginer comment ils perçoivent Nathalie Kosciusko-Morizet, candidature très ouverte sur les questions de société. Pourtant, ses propositions sont libérales et assez novatrices. Elle est certes la seule à refuser de supprimer l’ISF qu’elle veut réorienter vers l’investissement dans les PME, pour le reste ses mesures sont radicales. Elle les décline dans une longue interview au Parisien. Néanmoins, la seule femme de la primaire de la droite a du mal à s’imposer dans ce duel Sarkozy-Juppé.
Dates de la présidentielle
Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire d’EELV est prévue le 19 octobre et le 6 novembre (second tour), celle de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 22 et 29 janvier 2017.