Sa désignation triomphale comme candidat de la droite pour l’élection présidentielle de 2017 transforme, de fait, François Fillon en patron des Républicains. Logiquement, cette semaine François Fillon prend le pouvoir dans les différentes instances du parti et impose ses proches. Il devra également, et surtout, organiser l’union autour de lui pour réussir à conquérir l’Élysée.
Dès lundi, le nouveau chef de file de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017 réunissait ses soutiens et recevait les principaux dirigeants de LR afin de consulter et d’organiser la suite de sa conquête de l’Élysée. Cette semaine est déterminante car elle doit à la fois marquer les changements légitimes qu’il souhaite imprimer et assurer les fondations d’une union forte et solide pour gagner en 2017.
En réalité, LR est un parti déchiré et traversé de multiples tensions, humaines et de sensibilités politiques, qui pourraient se révéler dévastatrices dans les prochains mois. La très large victoire de François Fillon au second tour de la primaire lui assure une indiscutable légitimité mais il devra néanmoins compter sur toutes les forces de la droite et du centre pour réussir le pari de 2017. L’enjeu d’un contrôle efficace du parti est également une garantie pour construire une véritable majorité parlementaire lors des législatives de juin 2017. François Fillon ne veut pas dépendre d’une majorité instable et composée de frondeurs qui lui mettront une pression permanente alors qu’il s’est engagé sur des réformes en profondeur.
Alors, François Fillon prend le pouvoir. Il devient le président du parti, il nomme un proche, Bernard Accoyer comme Secrétaire général et relègue Laurent Wauquiez à un poste de vice-président qu’il devra partager avec une fidèle, Isabelle Le Gallenec. Quant à Patrick Stefanini, l’artisan de sa campagne à la primaire, il prend la stratégique direction générale du parti. À la Commission des investitures, Christian Estrosi est remplacé par Jean-François Lamour, proche du nouveau patron du parti, il sera entouré de deux sarkozystes, Roger Karoutchi et Alain Marleix. C’est commission est très importante puisqu’il reste environ 80 candidats à désigner pour les législatives.
François Fillon devait également montrer des signes tangibles de rassemblement. C’est l’objectif du Comité politique qu’il crée et au sein duquel il a réservé une place à Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Frédéric Poisson (qui n’appartient pas à LR), Bruno Le Maire ou encore Virginie Calmels.
La prochaine étape est la mise en place de l’équipe de campagne. Si un certain nombre de ses fidèles de la première heure devrait occuper des postes clés, le sarkozyste Éric Woerth, débarqué du secrétariat général de LR, devrait également occuper une place centrale dans le dispositif.
Dans une stratégie d’influence, les primaires sont une étape importante. Les battus ne le sont jamais très longtemps. Ils sont destinés à intégrer un dispositif de campagne et à peser. Il faut en tenir compte dans une stratégie efficace de lobbying.