Le rapport public annuel de la Cour des Comptes est très attendu voire redouté. Le président de la Cour des Comptes a présenté son rapport de 1500 pages (!) le mercredi 11 février.
La Cour des Comptes pointe des dysfonctionnements de notre République et propose des améliorations ou des réformes. Elle n’est pas toujours écoutée même si elle prétend le contraire. Elle aussi doit défendre son utilité… Néanmoins, elle a le mérite de dénoncer des dérives et elle devrait sans doute disposer de plus de moyens pour imposer à l’Etat les reformes indispensables à son adaptation à notre époque où la gabegie ne devrait plus être d’actualité.
Ce rapport 2015 tape sur la Caisse des Dépôts et le ministère des Finances, une petite révolution tant ces institutions semblent protégée de toute remise en question.
CDC Entreprises, la filiale de capital-investissement de la Caisse des Dépôts, a mis en place un montage délirant de bonus en faveur d’une soixantaine de ses salariés. Ceux-ci se sont partagés entre 2010 et 2012 un magot de 8,3 millions d’Euros ! La Cour des Comptes se montre particulièrement cruelle lorsqu’elle détricote le montage mis en place qui repose sur un modèle des sociétés de capital-risques qui rémunèrent par le biais de dividendes leurs associés qui investissent leur propre argent… Or, rien de tel à CDC Entreprises qui investit des fonds publics !
Quant à Bercy, il s’est emberlificoté dans la mise en place d’un logiciel de paie dont le projet, lancé en 2006, a été abandonné en mars 2014… Après avoir dévoré 346 millions d’Euros pour rien, ou presque. Bercy a vu trop grand et trop beau, selon la Cour des Comptes, en ambitionnant de créer un logiciel de paie pour 2,7 millions de fonctionnaires dépendant de 1851 régimes différents. Un fiasco monumental causé en grande partie par un manque total de pilotage et d’implication des différents ministres.
Ces deux exemples montrent à quel point l’Etat peut se révéler irresponsable. Un rapport qui finalement montre un peu plus le contraste saisissant entre le monde de l’entreprise, contraint à des remises en question permanentes et le service public lancé dans d’incroyables dérives… Jamais sanctionnées.
Nous traitons dans un autre article d’autres aspects intéressants du rapport 2015 de la Cour des Comptes.