La tension monte à droite. Les petites phrases fusent, les rivalités s’exacerbent et les cuds se préparent…
Sarkozy négocie une faveur
Auditionné comme les autres candidats à la primaire de la droite lors de l’université d’été du Medef, Nicolas Sarkozy avait négocié une faveur : ne pas être soumis à un temps limité comme les autres. Un cadeau diversement apprécié dans les rangs de l’organisation patronale.
Fillon rafle Sens Commun à Sarkozy
François Fillon a décroché le soutien des membres de Sens Commun pour la primaire de la droite. Ce mouvement, issu de la Manif pour Tous, avait profité du soutien actif de Nicolas Sarkozy qui a veillé à l’introduire dans tous les organes dirigeants de LR.
L’un de ses membres est d’ailleurs son orateur national pour les entreprises. Lors des élections régionales, les membres de Sens Commun ont également bénéficié d’un soutien particulier qui leur a permis d’être présents sur la quasi totalité des listes LR. Mais au final, ils ont choisi de soutenir François Fillon pour la primaire. Nicolas Sarkozy a été victime de ses multiples hésitations au sujet du mariage homosexuel, quand aux candidats naturels de la Manif pour Tous, Frédéric Poisson et Hervé Mariton, leurs perspectives électorales ne font pas d’eux des candidats de poids aux yeux des ambitieux membres de Sens Commun, un mouvement devenu spécialiste dans l’entrisme politique.
Le Centre veut séduire Macron
À peine sorti du gouvernement, le tenant du « ni droite, ni gauche » fait déjà l’objet d’une main tendue du centre. Le patron de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde et celui du Parti Radical, Laurent Hénart, se déclarent favorables à des rencontres et, pourquoi pas, à initier une collaboration. Il est vrai que les modérés de droite et de gauche ont vraisemblablement des choses à faire ensemble et Emmanuel Macron apparaît comme une tête d’affiche séduisante, un peu comme Nicolas Hulot le fut un temps pour les écologistes, avant d’abandonner cette ambition… À moins que les centristes ne saisissent « l’occasion Macron » pour mieux négocier leur ralliement au vainqueur de la primaire de la droite ?
Sarkozy numéro 1 des ventes
La stratégie « littéraire » de l’ancien Président de la République est payante, il se classe numéro 1 des ventes de livres en France, selon l’institut GFK. La sortie de son dernier livre « Tout pour la France » qui annonçait également sa candidature officielle à la primaire de la droite est un véritable succès d’édition à défaut de réussite politique. Bénéficiant d’un premier tirage de 200.000 exemplaires, l’ouvrage se serait vendu à 32.000 exemplaires en trois jours selon GFK, le propulsant à la tête du classement hebdomadaire « Livre hebdo ».
Rentrée tendue au sein de LR
Primaire oblige, les petites phrases commencent à fuser entre les candidats. Si les uns et les autres feignent officiellement de vouloir respecter une certaine posture de respect mutuel, dans les coulisses, les armes se rechargent les prochaines semaines pourraient être meurtrières. En effet, la droite tourne une page de son histoire avec cette primaire, il est probable que François Fillon, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé fassent leur dernier tour de piste. Chacun n’a donc rien à perdre sinon sa qualification au premier tour du 20 novembre. Si l’on en croit les comportements des entourages qui se lâchent de plus en plus sur les réseaux sociaux ou en « off », les scuds ne vont pas tarder à pleuvoir.
NKM chasse les parrainages
La primaire de la droite aura-t-elle lieu sans une femme ? C’est en gros la question que pose Nathalie Kosciusko-Morizet qui rencontre des difficultés à réunir les parrainages indispensables à une qualification pour espérer concourir. Au delà de la question d’une présence féminine, parfaitement légitime, l’absence de NKM constituerait une véritable interrogation quant à la place de la sensibilité particulière qu’elle représente au sein de LR. En effet, la candidate propose un programme politique éloigné de toute radicalité, assez peu conciliable avec les positions de la Droite forte, de Sens Commun ou encore du nouveau président du parti par intérim, Laurent Wauquiez mais qui présente un incontestable intérêt. Certes, Alain Juppé lui a apporté son soutien mais celui-ci sera-t-il suffisant ?