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Catégorie : Actualités

Primaire : le décollage de Bruno Le Maire

Le candidat du « renouveau » a réussi son lancement officiel de campagne pour la primaire de la droite. L’enquête électorale du Cevipof et du journal Le Monde, réalisée par Ipsos, salue en tout cas son décollage dans les sondages.

Sur 18 mois, le Cevipof publiera plusieurs enquêtes électorales afin de suivre l’évolutions des candidats ainsi que les attentes des Français jusqu’aux législatives de 2017.

Le seul gagnant de cette nouvelle enquête du Cevipof est clairement Bruno Le Maire. Parmi les personnes certaines d’aller voter à la primaire de la droite, il gagne 6 points sur une vague et passe à 17% d’intentions de vote, quand François Fillon plafonne à 8%. Nathalie Koscisuko-Morizet (2,5%), Nadine Morano (1,5%), Frédéric Lefebvre (1%), Hervé Mariton (1%) et Jean-François Copé (1%) ne décollent pas et restent à plat.

Le vrai souci est toutefois du côté de Nicolas Sarkozy qui enregistre une baisse de 6 points sur cette vague avec 26% d’intentions de vote contre 42% pour Alain Juppé qui caracole toujours nettement en tête malgré un recul de 2 points. Néanmoins, l’ancien président de la République bénéficie d’un soutien important des électeurs traditionnels de la droite, ce socle pourrait se révéler décisif au moment de l’entrée en campagne où la politique retrouvera ses droits et cristallisera les choix des électeurs.

Bruno Le Maire semble donc avoir enclenché une spirale dynamique sur laquelle il pourrait surfer et envisager sérieusement de venir taquiner Nicolas Sarkozy. La candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet qui empiète également sur le créneau du « renouveau » ne l’empêche visiblement pas de retenir l’attention des électeurs à la primaire de la droite. Il est peu probable que Geoffroy Didier, qui a annoncé sa candidature après ce sondage, puisse envisager de le gêner.

Oubliez vos préjugés sur le lobbying !

Le président de Sountsou, était, il y a quelques semaines, l’invité de l’émission « La vie des entreprises » sur Lyon Première, la radio de l’info du Grand Lyon.

L’occasion pour Mathieu Quétel, qui répondait aux questions de Gérald Bouchon, de dresser un tour d’horizon du lobbying et des outils qu’il met au service des entreprises.

Préparez-vous à revoir vos préjugés sur le lobbying !

L’émission est à écouter ici.

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Quand Sarkozy a raison de faire des reproches aux entrepreneurs

Attention provocation ! J’ai déjà évoqué la semaine dernière le manque de réactivité du patronat lors de la présentation de la loi El Khomri 1 qui a été pulvérisée par une pétition sur le net et par manque de soutien. C’est précisément ce que l’ancien Président de la République vient de reprocher aux entrepreneurs.

Mercredi 23 mars, Nicolas Sarkozy avait rendez-vous avec des chefs d’entreprise à la Fondation Concorde afin de présenter son projet économique. Le think tank libéral avait déjà reçu François Fillon et Alain Juppé.

L’ancien Président de la République a tancé les chefs d’entreprise présents en leur reprochant leur absence du débat public et leur manque d’investissement au sein de leurs syndicats professionnels. Il est dans son rôle lorsqu’il défend son bilan et en renvoyant la responsabilité de son incapacité à mener la réforme d’autres que lui. Néanmoins, il faut bien avouer qu’il a raison sur un point : le monde économique est trop absent du débat public, il se cantonne trop à l’incantation et s’implique trop peu dans l’action.

On ne peut tout demander aux homme politiques. Ils sont responsables de beaucoup de choses, notamment de la situation économique de notre pays, littéralement tétanisé par des années de blocage. Néanmoins, ceux qui envisagent de réformer doivent être soutenus car le camps des conservateurs se bat pour préserver à n’importe quel prix ses privilèges. Le torpillage de la Loi El-Khomri nous le rappelle quotidiennement, comme les difficultés de mise en oeuvre de la (pourtant limitée) Loi Macron.

Oui, il est urgent pour le monde de l’entreprise de se prendre en main, de se mobiliser, de s’investir dans le débat public et d’innover. Rencontrer des politiques, écrire des tribunes, publier des livres, investir les r réseaux sociaux, imaginer de nouvelles façon de défendre les réformes indispensables au pays… les dirigeants ne peuvent plus déléguer ces actions devenues indispensables pour donner du courage aux politiques, leur imposer un rythme d’action et de mise en oeuvre de mesures plus proches des préoccupations du monde économique.

L’entreprise devrait être au coeur des débats pour la présidentielle de 2017, elle crée de la richesse, de l’emploi, donne du pouvoir d’achat elle est également l’un des lieu au sein duquel nos concitoyens peuvent se réaliser.

Sans une réelle implication des entrepreneurs, il sera impossible de réformer la France. Il est temps de se lancer !

Mathieu Quétel, président de Sountsou

La torpilleuse de la Loi travail

Elle s’appelle Caroline de Haas. Depuis plusieurs semaines, la Newsroom Sountsou vous raconte la façon magistrale avec laquelle elle a « éparpillé façon puzzle » la loi travail. Le magazine Le Point daté du 24 mars, lui consacre un article, intitulé « le pire cauchemar de Hollande » dans lequel sont décryptées ses méthodes.  Révélateur et passionnant.

Caroline de Haas est une vraie militante, elle croit dans les causes qu’elle défend comme le féminisme. Elle est également furieusement dans son époque, elle en maîtrise les outils et, surtout, elle « sent » l’opinion et elle sait taper là où ça fait mal.

Certains se moquent gentiment d’elle dans l’article que lui consacre Le Point cette semaine. On retiendra cette phrase de l’un de ses compagnons du PS « A force de multiplier les initiatives, il y a forcément parfois un truc qui prend ». Il a tout à fait raison et c’est d’ailleurs le grand mérite de Caroline de Haas, elle tente, elle essaie, elle commet des erreurs mais continue de se battre loin de baisser les bras. Et elle gagne.

L’article d’Émilie Lanez, très documenté, révèle la redoutable méthode des carrés mise au point par la militante qui utilise le numérique avec maestria. Il raconte également comment, presque par hasard, la sauce anti-loi El Khomri a fini par prendre. Au départ sa pétition ne rencontrait pas un succès fulgurant. Puis, il y eut ce tweet d’Edwin Plenel, le patron de Mediapart, les signataires sont passés de 200 à 50.000 en quelques heures.

C’est l’un des secrets de Caroline de Haas, elle sait fédérer autour d’elle d’autres influenceurs qui font rayonner ses combats. Sa pétition contre la loi travail restera dans les annales et deviendra probablement une étude de cas dans les écoles de commerce et de sciences politiques.

Il n’en reste pas moins que le combat de cette militante de l’anti-capitalisme et de la lutte contre l’entreprise fait partie de ces réseaux qui bloquent la France depuis trop longtemps.

Ses méthodes devraient inspirer les milieux patronaux. La mise en place de réformes se heurtera de plus en plus à de nouvelles formes de militantisme, insaisissables et dont les arguments de fond ne sont pas forcément le moteur. Il est impératif de s’adapter et de mettre en oeuvre une nouvelle approche de l’opinion, plus offensive. Les responsables politiques ont besoin de soutiens pour mener leurs réformes.

Lors de son passage devant la Fondation Concorde, cette semaine, Nicolas Sarkozy ne disait rien d’autre lorsqu’il reprochait aux milieux patronaux leur manque de soutien au cours de son quinquennat. L’incantation ne suffit plus.

Déjeuners à l’arsenic

Le petit monde politique adore petit-déjeuner et déjeuner avec des journalistes. Cette pratique permet de faire passer des messages, de tester des mesures, de torpiller un adversaire ou de lancer des rumeurs. Peu importe la raison, déjeuner avec les journalistes c’est utile et ça fait partie du job… C’est tout l’objet du savoureux livre « Le bal des dézingueurs » que Laurent Bazin et Alba Ventura publient chez Flammarion. Au sein de Sountsou, on a dévoré cet ouvrage !

Vous en avez marre des « petites phrases » ? Vous ne supportez plus ces « politiques qui ne pensent qu’à défendre leurs places » ? À priori, ce livre ne devrait pas être pour vous. Au contraire, vous allez sans doute le lire d’une traite. Il est en effet beaucoup moins frivole que sa couverture ne le laisse supposer. Il nous plonge dans les coulisses des bureaux de la République, là où les carrières se font et se défont, là où les décisions se mijotent et se mitonnent, là, où parfois, la sauce ne prend pas et tourne à l’aigre…

Les auteurs nous transportent dans leurs multiples petits-déjeuners et déjeuners avec des dirigeants politiques, des seconds couteaux parfois utiles à rencontrer mais surtout des décideurs de premier plan, au plus haut niveau de l’Etat. Président de la République, Ministres, parlementaires, hauts fonctionnaires, collaborateurs, ces rencontres culinaires permettent des échanges réputés « off » mais qui le sont de moins en moins.

Au delà de quelques révélations autour de moments forts comme les évènements de Charlie Hebdo ou encore la découverte de la façon avec laquelle les unes de journaux se décident, l’ouvrage nous invite à décrypter de nouvelles facettes de certains élus, les coulisses du processus de la décision politique ou ce qui peut l’entraver.

On a aimé retrouver les « bonnes adresses » du tout-Paris politique ou les mécaniques d’utilisation du « off » par les politiques, mais cela relève clairement de l’anecdote. En revanche, le décryptage de l’instrumentalisation du drame de Charlie Hebdo en terme de communication politique par les uns et les autres apprend beaucoup.

Ce « Bal des dézingueurs » apporte de multiples éclairages et décryptages utiles dans la perspective de la présidentielle mais également pour celles et ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la politique.