L’actu

Catégorie : Actualités

Nos chiffres clés de la semaine

2700

Le lobbying breton est toujours très efficace. Cette fois ce sont les femmes entrepreneurs de Bretagne qui le démontrent,comme le signale l’Express daté du 20 janvier. L’association Femmes de Bretagne est un réseau d’entraide composé de créatrices d’entreprises bretonnes. L’association, qui compte 2700 membres, aurait déjà permis la création de 200 entreprises. Elle annonce la sortie d’une application mobile et bénéficie du soutien de la quasi totalité des acteurs économiques, médiatiques et institutionnels de Bretagne. Très dynamique, l’association assure un maillage territorial dense avec des ateliers itinérants autour des grandes thématiques de la création d’entreprise : « choisir son statut », « page Facebook pro », « J’arrête d’être stressée » etc. En savoir plus : www.femmesdebretagne.fr

3

La douche froide. Les dirigeants de la FNAC étaient parvenus le 20 janvier à un accord avec trois organisations syndicales sur le travail dominical, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Mais, la CGT, SUD et FO ont fait savoir par voie de presse qu’elles entendaient faire jouer leur droit d’opposition sur cet accord. Pourtant, celui-ci prévoie un salaire triple 12 dimanches, puis un salaire double sur les autres dimanches travaillés, il ne concerne que des salariés volontaires à qui il assure également un soutien en matière de garde d’enfants. Cette situation ubuesque est le résultat de la loi Macron qui conditionnait les ouvertures dominicales à des accords, une disposition adoptée sous  la pression de l’aile gauche des parlementaires de la majorité. Résultat : tout est bloqué. Une fois de plus, l’attitude anti-entrepreneuriale l’a emporté instillant dans la loi les outils pour la rendre inapplicable.

23

La chaine Numéro 23 n’en fini pas de faire parler d’elle. C’est un député qui passe à l’attaque cette semaine avec sa proposition d’ouvrir une commission d’enquête sur les conditions d’attribution de la fréquence à cette chaine en 2012. Marcel Rogemont livre un rapport d’évaluation de la loi du 15 novembre 2013 dans lequel, outre la chaine Numéro 23, il s’attaque au bilan du CSA qu’il envisage clairement de remettre à sa place. Il préconise de revoir les attributions du régulateur dans la désignation des présidents de l’audiovisuel, critique la nomination du président de Radio France, le député socialiste propose également de recentrer l’action du CSA sur son rôle de « surveillance » du paysage audiovisuel. Sur ce dernier point il fait allusion aux différents dérapages observés ces dernières semaines notamment le non-respect des règles relatives à la publicité par Radio France, le non-respect de ses engagements par Numéro 23, sans que le CSA ne s’en émeuve. Marcel Rogemont, parlementaire au caractère bien trempé ne souhaite pas en rester au stade du rapport, puisqu’en plus de la commission d’enquête, il déposera une proposition de loi dans les prochaines semaines afin de mettre en place ses pistes de réforme.

72

Selon un sondage Odoxa pour FTI Consulting, Les Echos, Radio Classique, 27% des Français considèrent que l’emploi est la priorité absolue, 24% d’entre eux plaident pour la relance économique. Les sondés ne sont toutefois pas prêts à tout accepter, ainsi ils refusent à 72% un report de l’âge de la retraite. Ils sont également 56% à se déclarer opposés à un plafonnement des indemnités prud’homales, une réforme annoncée par l’exécutif. En revanche plus de 80% d’entre eux soutiendraient une réforme visant à mieux encadrer les nouvelles formes de travail liées au développement numérique et une vaste remise à plat de la fiscalité. Enfin, et c’est peut-être un tabou qui explose, ils sont 69% à accepter que les entreprises dérogent aux 35 heures en cas d’accord avec les syndicats.

350

La grippe aviaire risque d’avoir un effet dévastateur sur la filière foie gras. Le coût des mesures de prévention mises en place est déjà estimé à 350 millions d’euros pour la profession. La filière, qui pèse 2 milliards d’euros et emploie 10 000 personnes, pourrait en sortir profondément changée. Depuis le 18 janvier, les élevages de canards gras et d’oies du Sud Ouest sont mis à l’arrêt, pour 5 mois, afin d’éradiquer la grippe aviaire dont les premiers cas ont été observés il y a deux mois. Selon le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), la production nationale de foie gras devrait chuter de 30% en 2016, dans certaines zones elle pourrait atteindre 50%. Un risque de pénurie est donc désormais envisagé et les transformateurs et distributeurs pourraient être tentés d’importer massivement des foies gras en provenance des pays de l’Est, ce qui pourrait avoir des conséquences durables pour la filière.

10,7

Les dotations de l’Etat aux communes, départements et régions devraient baisser de 10,7 milliards de 2015 à 2017, dont un rabot de 3,5 milliards pour la seule année 2016. l’Association des maires de france ‘AMF) a décidé de rester mobilisée en 2016 pour convaincre l’Etat de ne pas poursuivre son plan et de relever ses dotations au moins dans la perspective de 2017. L’AMF estime que les investissements des communes et intercommunalités baisseront de 25% sur la période 2014-2017 et que la mise en place du budget 2017 devrait être très difficile pour un grand nombre de communes. Hélas, les communes n’ont pas entendues du gouvernement en 2015, elles envisagent donc de repartir encore plus fort à l’attaque en 2016, leur congrès annuel, prévu du 31 mai au 2 juin, devrait constituer un point d’orgue de leur mobilisation.

3,4

Le FMI livre une nouvelle prévision de croissance mondiale orientée à la baisse. Le PIB mondial devrait connaitre une progression de 3,4% en 2016, soit une baisse de 0,2 point par rapport à la dernière estimation du FMI qui date d’octobre 2015. La croissance mondiale s’est établie à 3,1% en 2015, 2016 devrait donc faire légèrement mieux mais on reste loin d’une franche reprise. Si la France reste fidèle à elle-même, atone, les Etats-Unis sont franchement installé dans la reprise. Pour 2016, ce sont les pays émergents qui posent problème, or, ils représente 70% de la croissance mondiale. La Chine est au coeur des préoccupations, sa croissance pour 2015 s’est établie à 6,9%, son plus faible résultat depuis 25 ans. Cette contre-performance entraine de multiples tensions dans le reste du monde par le biais du commerce, des matières premières premières ainsi que des transactions financières. Un nouveau front économique qui inquiète le FMI, comme la Banque mondiale.

5

L’observatoire de la politique budgétaire du cabinet EY confirme qu’il existe toujours une distance entre les belles déclarations gouvernementales et la réalité. En effet, selon EY, 5 nouvelles taxes ont été créées en 2016. En contrepartie, deux petites taxes ont disparues. Mais le résultat est bien une création nette. Depuis 2010, 52 taxes ont été créées et seulement 9 ont été supprimées. EY reconnait tout de même un ralentissement dans la création de taxes. Le début d’un bon point…

50

Un sondage TNS-Sofres pour l’association Dialogues, publié par Les Echos, révèle la désaffection des Français à l’égard des syndicats. 50% des salariés font confiance aux syndicats pour défendre leurs intérêts, ils étaient 58% en 2008. Pour l’ensemble des Français, les résultats tombent à 43% aujourd’hui contre 50% en 2008. Comme les autres institutions, les syndicats souffrent donc d’un véritable discrédit dû en grande partie à leur déconnexion de la réalité des Français et des vrais besoins des réalités économiques. Chiffre intéressant et peut-être à méditer : 54% des sondés jugent sévèrement un manque de « confiance entre les syndicats et la direction ».

82

La Centre de recherches politiques de Sciences Po, associé au CNRS (CEVIPOF) vient de publier son enquête annuelle sur la confiance des Français qui révèle une cassure entre les Français et la politique. 82% des Français ont une vision négative de la politique, ils sont 88% à estimer « que les responsables politiques ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens comme eux ». En outre, 67% d’entre eux pensent que la démocratie ne fonctionne pas bien. Un jugement très sévère qui devrait inciter les politiques à une profonde remise en question à quelques mois du démarrage de la campagne pour les élections présidentielles de 2017.

Les cadeaux, degré zéro du lobbying ? 

Le début d’année est toujours l’occasion des voeux. Si de plus en plus d’entreprises et de fédérations professionnelles renoncent aux cartes, jugées un brin surannées, d’autres les conservent et vont plus loin en perpétuant la tradition des cadeaux. Des initiatives qui peuvent se révéler malheureuses lorsqu’elles s’adressent aux élus.

Les élus changent, une nouvelle génération est apparue ces dernières années, très attachée à son indépendance et à une forme d’éthique jusque là assez inconnue dans les salons feutrés de la République. C’est ainsi, que chaque année au moment des voeux, fleurissent sur les réseaux sociaux des tweets et statuts courroucés ou ironiques sur les cadeaux reçus de la part de tel ou tel groupe d’intérêts.

Cette semaine j’en ai relevé un particulièrement savoureux accompagné d’une photo et qui posait la question « Dites @xxxxxxx, on ne vous a jamais dit que les cadeaux aux députés, c’était le degré 0 du lobbying ? ». Une interpellation publique qui a connu un certain succès au vu du nombre de retweets opérés par les 6000 followers de cette parlementaire.

L’affaire aurait pu en rester là si le syndicat professionnel ainsi mis en cause n’avait pas jugé utile de répondre via twitter avec, en plus, un manque évident d’humour. La députée s’est donc livrée à une leçon de lobbying en règle et a conclu l’échange par un dernier tweet cinglant « retour à l’envoyeur, désolée ». Ce n’est pas tant le lobbying en lui-même qui est ici en question que certaines pratiques qui relèvent d’un passé révolu ou en voie de l’être.

Dans le premier numéro de notre collection Les Cahiers Experts intitulé « Les 10 erreurs à éviter en relations institutionnelles », nous consacrions un chapitre à la question des cadeaux. C’est un sujet délicat car ces derniers doivent être utilisés avec parcimonie et finesse. Il convient de veiller à ne pas adresser un mauvais message. La France de 2016 n’est plus celle des années 80 et nos élus ont changé de posture. Ils acceptent bien volontiers de dialoguer avec les représentants d’intérêts, et certains reconnaissent même leur utilité dans l’accès à l’information et dans l’aide à la prise de décision mais nombreux sont ceux à être sourcilleux, à juste titre, de leur indépendance et de leur intégrité.

Je considère depuis longtemps que les cadeaux sont non seulement le « degré zéro du lobbying » mais également qu’ils appartiennent aux méthodes du « lobbying à la papa ». Je mets dans le même panier les déjeuners dans les restaurants coûteux et autres fantaisies qui ne relèvent pas d’un travail de conviction.

Cet incident assez drôle rappelle également que les élus ne se laissent plus faire et, au passage, que les réseaux sociaux peuvent se révéler redoutables.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Auteur de la Collection Les Cahiers Experts, le nouveau numéro « Présidentielle 2017 : 10 conseils pratiques pour faire entendre la voix des entrepreneurs » est disponible en téléchargement ici.

Sénat : les absents punis

Gérard Larcher a lancé dès son élection à la présidence du Sénat une réforme de la Haute Assemblée afin de la rendre plus lisible par les Français et de combattre son image de maison de retraite de bons serviteurs de la République. La sanction qui frappe 14 sénateurs est l’un des effets de cette réforme.

L’absentéisme est la maladie la plus répandue au Sénat, c’est pour cette raison que Gérard Larcher en avait fait l’une de ses cibles prioritaires lors de la présentation de sa réforme en mars dernier. Il vient donc de sanctionner 14 sénateurs pour « insuffisance de présence ».

Il n’y a pas de meilleure méthode que de frapper au porte monnaie, alors la sanction sera une ponction de 2100 euros sur leurs indemnités. Les 14 premiers sanctionnés peuvent s’estimer heureux, ils s’exposaient à une retenue de 4400 euros par mois soit 13200 euros pour un trimestre.

Le président du Sénat n’a pas poussé la transparence jusqu’à dévoiler les noms des sénateurs fautifs afin de ne pas les exposer à la pression médiatique. D’autant plus qu’il considère, chiffres à l’appui, que sa réforme est déjà positive puisqu’au cours du dernier trimestre 87% des sénateurs auraient participé aux votes solennels, 84% aux travaux de leurs commissions et 75% auraient assisté aux questions d’actualité au gouvernement.

Mais la réforme ne portait pas que sur la présence des sénateurs, elle visait également à mieux légiférer et à mieux contrôler. Avec un gain de deux jours sur l’examen du projet de loi de finances, le président Larcher est satisfait du résultat, tout comme il souligne que 60% des amendements votés par le Sénat ont été retenus par l’Assemblée Nationale.

Lobbying : L’humour de Uber

BFMTV révèle un aspect original des méthodes de lobbying de Uber en Angleterre. Visée par de nouvelles mesures de l’autorité de régulation londonienne des transports, la société américaine fait le choix de filmer ses clients en caméra cachée pour tourner en ridicule la nouvelle règlementation.

Le régulateur anglais souhaite imposer à Uber un délai d’attente de 5 minutes entre la prise de commande sur internet des clients et le début effectif de la course. Alors, Uber a décidé de soumettre les effets de la mesure « en direct » à ses clients sans les informer qu’ils étaient filmés. Cela donne des situations plus cocasses les unes que les autres qui tournent en dérision l’initiative anglaise.

L’agence Creature à l’initiative de cette campagne originale de lobbying intitulée « Que se passe-t-il  quand vous faites attendre Londres ? » soumet les clients du géant du VTC mondial à des attentes proposées par les chauffeurs sous différentes thématiques : jouer, écouter de la musique, faire des tours de quartiers, effectuer des gestes au ralenti etc.

Un petit moment de détente mais également une campagne virale réussie à voir dans la vidéo ci-dessous.

Les clients anglais de Uber filmés en caméra cachée

Présidentielle : c’est parti pour les primaires

Décidément 2017 est la ligne de mire des politiques en ce début d’année. Après la rentrée tonitruante et réussie d’Alain Juppé, voici le retour de Jean François Copé, l’installation de Bruno Le Maire, la digitalisation de François Fillon et les inquiétudes de François Hollande face à une partie de son camp qui ne trouve rien de mieux que de demander une primaire à gauche.

Il publie Le sursaut français chez Stock et initie son retour « en fanfare » comme le souligne Le Figaro par une mise en avant dans le numéro du 15 janvier de Valeurs Actuelles. Qu’on se le dise, Jean-François Copé est de retour et il entend bien peser dans les primaires de novembre, à tel point qu’il devrait, selon la rumeur, annoncer sa candidature en juin.

Autre candidat, encore non candidat officiel, Bruno Le Maire continue de parfaire son programme et son équipe. Il inaugurait son QG de campagne pour la primaire de la droite et du centre, le mercredi 13 janvier et envisage toujours d’officialiser sa candidature au début de l’été. D’ici là, les sondages devraient être meilleurs et la contre-offensive que prépare Nicolas Sarkozy pourrait avoir affaibli Alain Juppé.

François Fillon lançait en début de semaine la nouvelle version de son site internet qui lui permet de proposer les éléments de son programme pour 2017 et, surtout, de les tester auprès des français qui peuvent voter pour ses propositions ou envoyer directement leurs remarques et propositions.

Quant à François Hollande il feint de ne pas entendre ceux qui dans son camp demandent une primaire en vue de désigner le candidat « des gauches et des écologistes » pour la présidentielle de 2017. Le président de la République fait savoir qu’il ne peut combattre le terrorisme et le chômage et penser à 2017… Surtout l’initiative de personnalités de gauche qui signait le 11 janvier une pétition pour une primaire à gauche dans Libération ne rencontre pas un franc succès, au plus crée-t-elle un peu plus de confusion autour de la politique gouvernementale qui reste illisible pour une majorité de Français si l’on en croit les sondages.

La route vers 2017 est donc bien ouverte et il faudra désormais lire les prises de positions des uns et des autres avec cette perspective en ligne de mire. Les primaires de la droite et du centre ont été fixées aux 20 et 27 novembre 2016.