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Catégorie : Actualités

La CGPME Picardie s’engage contre le FN

Le Courrier Picard rapporte une surprenante prise de position du Président de la CGPME Picardie contre une éventuelle arrivée du Front Nationale à la tête de la nouvelle grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Le quotidien avait consacré un article le 6 novembre au sujet de la position des syndicats patronaux quant à la prise possible de la région par Marine Le Pen. Le Medef ne souhaitait pas se prononcer sur le programme économique du FN.

Sébastien Horemans, le jeune patron de la CGPME Picardie est quant à lui très clair sur ses positions : « L’arrivée du FN dans la région serait catastrophique, et je connais même des entrepreneurs prêts à faire leurs valises si c’était le cas ».

Le Courrier Picard cite un communiqué de la CGPME Picardie sans ambiguïté : « L’arrivée au pouvoir, dans cette région, d’une formation politique à l’image sulfureuse nuirait très significativement à l’économie régionale et se traduirait par une baisse des investissements nationaux et internationaux. Cela entraînerait également une baisse de chiffre d’affaires pour les TPE/PME, déjà très fragiles, et une hausse du taux de chômage. »

CGPME et Medef ont publié chacun leurs propositions pour les candidats aux régionales en Picardie, mais la position engagée du syndicat des PME est singulière dans un monde patronal généralement peu enclin à prendre parti.

La France frappée en plein coeur

La France a été frappée en plein coeur, vendredi soir, avec une violence et une barbarie qui nous ont tous sidérés. Pourtant, il faut continuer, poursuivre nos activités, résister à la tentation du repli. Nous devons également tirer les conséquences de ce drame.

Des Français, innocents et sans défense, ont été lâchement assassinés. Des compatriotes qui entamaient leur week end, partageaient un moment de convivialité et, sans doute, de bonheur. Nous sommes tous visés, tous menacés. C’est une guerre, sans merci. Aujourd’hui, je pense aux victimes, à leurs familles qui ont été foudroyées par une folie meurtrière dont la haine est le moteur.

Dès samedi, de nombreux Français ont souhaité investir les rues et les places symboliques de notre pays afin de rendre hommage aux victimes et d’envoyer comme un signe de défi aux terroristes. Même touchée en plein coeur, la France reste debout et porte haut ses valeurs.

Ce week end, pourtant, notre pays a basculé dans l’état d’urgence, il va devoir s’habituer à des mesures d’exception, pendant une durée indéterminée mais sans doute assez prolongée. Ce ne sont pas quelques bombes qui viendront à bout de cette barbarie.

La perception des enjeux, la gestion de la politique étrangère, les mesures à déployer pour combattre le terrorisme, devront être réévaluées. Des annonces concrètes seront vraisemblablement faites par François Hollande devant le parlement réunit en Congrès ce lundi à 16 heures.

Le Président de la République a immédiatement pris la mesure de la situation. Presque tous les chefs de l’opposition ont fait part de la nécessaire unité en pareilles circonstances. Cette union est néanmoins fragile, et notre pays est désormais dans une période au cours de laquelle beaucoup d’équilibres politiques peuvent évoluer, en fonction des attitudes des uns et des autres et de la réaction des Français.

Les incidents, en marge de certains cortèges d’hommage aux victimes samedi et dimanche, s’ils sont passés inaperçus, montrent néanmoins que des extrémistes s’apprêtent déjà à profiter de l’apparente faiblesse de notre démocratie attaquée.

C’est dire la pression qui pèse sur le Président de la République. Au delà des mots, ce sont des mesures concrètes, fortes et visibles qui sont attendues par les Français.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Les députés dénoncent le lobbying du tabac 

Tout commence avec les révélations du Journal du Dimanche, daté du 8 novembre, s’emballe avec une tribune co-signée par des parlementaires socialistes et écologistes et se poursuit par des démentis.

L’enjeu est important pour toute une industrie ainsi que pour les débitants de tabac et elle mobilise les arguments des uns et des autres depuis des mois. Il s’agit de la mise en place du paquet neutre de cigarettes qui pourrait entrer en vigueur le 20 mai prochain. Il est en cours de discussion au parlement dans le cadre de la Loi Santé défendue par la ministre Marisol Touraine.

Le 9 novembre soixante trois députés socialistes et écologistes publient sur le site de l’Obs une tribune intitulée « Paquet neutre : c’est de la santé qu’il s’agit » en soutien à la ministre de la Santé, Marisol Touraine.

Une tribune dans laquelle ils martèlent « pas question de céder aux pressions ». Un sous entendu à peine voilé explicité quelques heures plus tard par le patron des députés PS, Bruno Le Roux qui condamne, dans un communiqué repris par l’AFP, « fermement les pratiques de certains lobbyistes, employés par l’industrie du tabac, pour influencer le vote des parlementaires ». Il est notamment reproché aux lobbyistes de faire tenir à des parlementaires des propos qui ne sont pas les leurs. C’est notamment le cas des députées PS Marie-Françoise Clergeau et Chaynesse Khirouni citées dans un courrier émanant d’un cigarettier dans lequel elles sont présentées comme opposantes au paquet neutre, ce qui n’est pas le cas.  La déontologue de l’Assemblée Nationale a été saisie.

Le Journal du Dimanche affirmait, quant à lui, le 8 novembre que les industriels de la cigarette auraient fait appel à Dominique Strauss Kahn comme lobbyiste pour tenter d’influencer le gouvernement au plus haut niveau. De affirmations démenties par les intéressés qui reconnaissent simplement une rencontre avec l’ancien patron du FMI qui n’aurait aboutie à aucune mission.

Les sénateurs proposaient de s’en tenir aux photos chocs présentes sur les paquets de cigarettes et jugées suffisamment dissuasives quand la Ministre souhaite imposer l’adoption du paquet neutre. Mais le débat est loin d’être clos puisque le vote en séance plénière à l’Assemblée Nationale pourrait réserver encore des surprises. En effet, les députés socialistes pourraient se rallier aux positions de leurs buralistes, très présents en circonscriptions, et en rester aux seules photos.

Lobbying : micmac à l’Assemblée Nationale

Une affaire digne d’une série américaine secoue les bancs de l’Assemblée Nationale. Elle se déroule dans les couloirs feutrés du groupe PS et dans la salle de la commission des affaires sociales.

Ce « micmac » concerne la Loi Evin, au travers de la loi Santé en cours de navette entre Sénat et Assemblée Nationale, et met en scène les parlementaires eux-mêmes. Réunis en commission, les députés ont maintenus lundi 9 novembre un amendement introduit par les sénateurs qui prévoit de distinguer publicité et information sur le vin.

Ce sujet, tendu, est en fait une suite du texte de la loi Macron qui envisageait d’assouplir la loi Évin afin de favoriser l’oenotourisme et de permettre aux médias d’évoquer plus librement ces sujets. La loi Santé de Marisol Touraine prévoit de revenir sur les amendements adoptés dans le cadre de la loi Macron.

C’est dans ce contexte que les députés se sont réunis en commission le lundi 9 novembre afin d’examiner le texte de retour du Sénat. Or, le vote en commission est intervenu, selon la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton, suite à des « manipulations » au sein de sa commission.

Ainsi, avec la bénédiction du président du groupe socialiste, les députées Catherine Quéré, viticultrice de profession et Anne-Yvonne Le Dain, élue d’une circonscription vinicole, ont intégrées la commission des affaires sociales la semaine précédent le vote en question, quittant leur commission d’origine sans aucune raison.

Catherine Lemorton dénonce donc un « switch » destiné à permettre aux deux parlementaires socialistes d’intégrer sa commission pour défendre un amendement, introduit par les sénateurs de droite, auxquelles elles sont personnellement très attachées. Elle en veut principalement à son président de groupe, Bruno Le Roux, accusé d’être à la manoeuvre afin de permettre au vote de la commission de « basculer » en faveur des défenseurs d’une réforme de la loi Évin.

Une situation surprenante puisque le combat concerne des parlementaires d’une même majorité qui a du mal à se prononcer pour une mesure pourtant défendue officiellement par le gouvernement par la voix de sa ministre de la Santé, il est vrai contre celle du ministre de l’Économie…

Perchoir : le lobbying d’Ayrault

L’ancien Premier ministre, fidèle parmi les fidèles de François Hollande, tient peut-être sa revanche pour sortir la tête haute du quinquennat : la prise de la présidence de l’Assemblée Nationale. Le quatrième tour des élections régionales est déjà engagé.

Jean-Marc Ayrault s’est posté en embuscade dès la fin de l’été avec son collègue Pierre-Alain Muet. Ils ont proposé un amendement au projet de loi de finances pour 2016 afin de faire baisser, pour les foyers les plus modestes, la contribution sociale généralisée (CSG). Leur objectif est de la faire fusionner avec la prime d’activité qui entrera en vigueur au 1er janvier 2016, ainsi les salariés touchant entre 1 et 1,3 mic verraient leur taux de CSG réduit, ce qui remplacerait pour eux, le versement de la prime d’activité.

190 députés ont rejoint Jean-Marc d’Ayrault dans la défense de cet amendement. Ce soutien massif ne peut plus laisser le gouvernement insensible à ce combat de l’ancien Premier ministre qui marque ainsi son fort ancrage au Palais Bourbon. Successivement le président de la République et Manuel Valls ont échangé sur ce point avec lui et, malgré eux, cet amendement a fini par prospérer et par s’imposer par la volonté de la majorité parlementaire.

Pour ses défenseurs, qui ont accepté quelques aménagements à la marge, cette réforme fiscale permet de rassembler la gauche à quelques semaines des élections régionales et d’envoyer un signe en direction des électeurs. Il n’en reste pas moins qu’elle est complexe à mettre en oeuvre et, détail qui a son importance, n’est pas financée, or, elle pourrait coûter entre 1 et 2 milliards de plus que la prime d’activité qu’elle remplace.

Sur un plan plus politique, elle permet à Jean-Marc Ayrault d’être le maître d’oeuvre d’une véritable mesure de gauche qui, certes rassemble les troupes avant le scrutin régional, mais surtout unie les députés à quelques semaines de la campagne pour le remplacement de Claude Bartolone à la présidence de l’Assemblée Nationale, s’il est élu à la tête de la Région Île de France.

Derrière l’amendement Ayrault se cache donc la conquête du Perchoir. L’ex Premier ministre vient de remporter une bataille par l’adoption, jeudi 12 novembre, de son amendement, contre l’avis du gouvernement. Il montre ainsi sa puissance à l’Assemblée Nationale et sa capacité à réunir des députés socialistes, y compris les frondeurs ainsi que les verts et les radicaux…

Dans le cas où Claude Bartolone parviendrait à maintenir la Région Île de France à gauche et que la présidence de l’Assemblée Nationale serait libre, Jean-Marc Ayrault apparait désormais comme un candidat plus que crédible.