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Catégorie : Actualités

Prix du Livre Politique 2015

Le 24 novembre prochain sera remis le neuvième Prix du livre politique Edgar Faure. 14 ouvrages font partie de la sélection de cette édition 2015. Le Prix avait été remis en 2014 à Natacha Polony pour « Ce pays qu’on abat », un recueil de ses éditoriaux publiés dans Le Figaro de 2009 à 2014 qui a connu un beau succès en librairie.

Rodolphe Oppenheimer, président du Prix du livre politique Edgar Faure, accordait récemment une interview à la Newsroom Sountsou. Un entretien qui a permis au petit-fils d’Edgar Faure de nous rappeler les grandes causes de son grand père.

Parmi les livres en compétition on notera la sélection de l’ouvrage collectif « Politique et éthique : regards croisés » (Bart & Jones) qui regroupe les écrits de 17 auteurs, issus de la société civile ou du monde économique et qui partagent, sous la direction éditoriale de Nathalie Bordeau et David-Xavier Weiss, leurs visions de la politique et de l’éthique par chapitres interposés. Mathieu Quétel, président de Sountsou a participé à la rédaction de cet essai en rédigeant le chapitre « Médias et éthique ». Les droits d’auteurs sont intégralement reversés à l’association Le Refuge.

Les autres ouvrages en compétition :

  • Manifeste contre le gaspillage de Arash Derembarsh (Fayard)
  • La mort n’est pas une solution d’Anne-Isabelle Tollet (Les Éditions du Rocher)
  • Poison présidentiel, Ghislaine Ottenheimer (Albin Michel)
  • Jacques Soustelle, Marc Francioli (Les Éditions du Rocher)
  • Dans les coulisses des voyages présidentiels, Jean-Marie Cambaceres (Cherche Midi)
  • Le fils perdu de la République, Michel Taubmann (Éditions du Moment)
  • Chirac, les secrets du clan, Béatrice Gurrey (Robert Laffont)
  • François Mitterrand, Michel Winock (Gallimard)
  • Génération gueule de bois, Raphaël Gluksmann (Allary Éditions)
  • Le fantôme de l’Elysée, Philippe Dessertine (Albin Michel)
  • Une histoire du IIIème Reich, François Delpla (Perrin)
  • Cartouche, roi du pavé de Paris, Gilles Henry (Les Éditions du Rocher)
  • Le Vicomte, Maud Guillaumin (Éditions du Moment)

Politique, économie, budget au taquet

Les prévisions Françaises de croissance et de budget apparaissent peu convaincantes, Volkswagen tente de reconquérir sa clientèle américaine quant Toyota s’attaque à la voiture autonome, Emmanuel Macron croit en NOÉ, Patrick Drahi en Altice et Madame Vichniesky fait des bonds…

2

Emmanuel Macron vient de présenter les bases de son futur projet de loi « Nouvelles opportunités économiques » ou NOÉ qu’il souhaite, à l’instar de sa collègue Axelle Lemaire, « participatif ». Alors le ministre de l’Économie a fait plancher depuis quelques semaines des spécialistes et des chefs d’entreprise sur les blocages de notre économie et sur quelques leviers à déverrouiller pour faire avancer la machine. Pascal Terrasse (PS) est le député pressenti pour porter le projet devant l’Assemblée Nationale. Au programme du diagnostic présenté par Emmanuel Macron, lors d’un show à l’américaine, lundi 9 novembre, la modernisation du statut d’auto-entrepreneur, afin d’en faciliter le recours, la création de fonds de pension à la française, revoir les qualifications obligatoires non « justifiées » de certains métiers ou encore la dérégulation de certains secteurs de l’économie afin de leur permettre de mieux appréhender la révolution numérique. Cette Loi Macron 2 s’annonce prometteuse en agitation politique et devrait recueillir son lot de résistances mais également nous amener à poser l’inévitable question : sera-t-elle suffisamment ambitieuse pour ne pas se limiter à un « coup de communication » de plus ?

1000

Première mesure concrète de dédommagement du groupe Volkswagen pour ses clients américains concernés par les moteurs truqués afin de limiter les taux de monoxyde d’azote mesurés : 1000 dollars. Les clients trompés par le constructeur allemand se verront remettre une carte créditée de 500 dollars ainsi qu’un avoir équivalent valable chez les concessionnaires du groupe, une assistance dépannage gratuite de trois ans leur sera également offerte. Un premier pas de Volkswagen en direction de ses clients qui risque toutefois de ne pas être suffisant, ce que le constructeur reconnaît implicitement puisqu’il ne demandera pas à ses clients de renoncer à leurs recours juridiques éventuels contre l’acceptation de ce « geste » qu’il qualifie lui-même de « première étape ». Selon Kelley Blue Book, une société spécialisée dans l’étude des prix automobiles, la valeur des véhicules concernés aurait baissée de 16%, une décote qui pourrait atteindre 30% selon les concessionnaires. 200 actions collectives auraient été engagées aux États-Unis par les clients du constructeur allemand.

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Lors du dépôt de ses listes officielles, le lundi 9 novembre, Laurent Wauquiez a annoncé un joli coup politique. Le candidat de la droite et du centre en région Auvergne-Rhône-Alpes a en effet recruté sur sa liste départementale du Puy-de-Dôme l’ex-magistrate Laurence Vichniesky, qu’il accueille en huitième position. L’actuelle conseillère régionale EELV en Provence-Alpes-Côte-d’Azur réalise donc un grand écart politique et un grand bond géographique. Elle explique sa décision en raison de l’évolution du parti EELV, dont elle fut pourtant la porte-parole, qui a pris la décision de s’allier avec le Front de Gauche. C’est le MODEM qui a créé un pont entre Laurent Wauquiez et sa nouvelle recrue. En effet, l’élue verte du Sud avait décidé de rejoindre le parti de François Bayrou pendant l’été 2015, après s’être néanmoins présentée sous les couleurs EELV aux Départementales de mars à Marseille… Même si elle n’a pas pris sa carte du MODEM, celui-ci a défendu sa candidature auprès de Laurent Wauquiez, dans le cadre de l’accord régional qui lie les Centristes avec Les Républicains ce qui permet à Laurence Vichniesky d’opérer cette surprenante migration politique et géographique.

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Après avoir procédé à 50 milliards d’euros d’acquisition en deux ans, être passé de 1,5 milliards à 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le groupe de Patrick Drahi, Altice commençait à suscité les plus folles rumeurs voire des craintes quant à l’importance de sa dette. Il passe donc à la contre-offensive et annonce entamer une phase de diète et d’explication de sa stratégie de développement. Dexter Goei, directeur général d’Altice et Michel Combes, PDG de SFR, sont montés sur le front médiatique cette semaine pour décrypter les ambitions du groupe. Fort de ses 55 000 collaborateurs, Altice souhaite s’appuyer sur le triptyque « industrialisation, innovation et convergence » pour asseoir son déploiement en jouant au maximum la complémentarité entre les tuyaux et les contenus. C’est la logique de la disparition de la marque Numéricable au profit de SFR qui regroupera l’ensemble de sa clientèle fixe et mobile mais également ce qui a motivé le lancement de Zive, son service de vidéo à la demande par abonnement, résolument haut de gamme, une sorte de contre-offre par rapport à ses concurrents directs. Ainsi, le groupe souhaite augmenter le panier moyen de ses clients tout en profitant de sa taille pour négocier avec ses fournisseurs des prix attractifs. C’est tout l’objectif de la filiale Altice Procurement Company qui regroupe les achats de l’ensemble du nouveau groupe. En effet, comme le rappelle au Figaro Michel Combes, Altice investit « chaque année 4 milliards d’euros, ce qui fait de nous l’un des plus importants investisseurs mondiaux du secteur »…

83

Microsoft a annoncé qu’il investira 83 millions d’euros en France dans les prochaines années. Dès à présent, ce sont 70 millions d’euros qui sont débloqués sur trois ans afin de financer les entreprises innovantes françaises grâce à des accords avec des incubateurs régionaux à Paris, Lille, Lyon et Marseille. Ce sont près de 300 start-up françaises qui sont concernées par ses apports de fonds américains. Microsoft souhaite ainsi repérer les succès de demain dans le numérique afin d’identifier le plus amont possible d’éventuelles cibles pour des acquisitions, l’enjeu est également de faire en sorte que ses solutions soient utilisées par les acteurs de demain. L’autre pan de l’investissement français de Microsoft concerne l’Éducation Nationale qui bénéficiera d’un apport de 13 millions d’euros afin d’aider au déploiement du numérique dans les écoles.

2,9

L’OCDE confirme ses craintes quant à la croissance mondiale en 2015, elle revoit une nouvelle fois ses prévisions à la baisse et estime désormais la croissance pour cette année à +2,9% et à 3,3% en 2016. Il s’agit de la plus faible croissance mondiale enregistrée depuis 2009. La faiblesse du commerce international est la principale raison de cette atonie, il devrait être à +6% selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), or il stagne à +2%. C’est au Brésil, en Russie et en Chine que les volumes d’importations ont le plus reculé, de 10 à 30%, ce qui a plombé l’ensemble de l’économie mondiale. Depuis mars 2015, l’OCDE a déjà procédé à trois révisions à la baisse de ses prévisions. Incidemment, ces perspectives peu dynamiques font un peu plus peser de doute sur les différentes hypothèses gouvernementales pour construire le Budget 2016, comme nous l’évoquions dans notre Newsroom de la semaine dernière.

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Le Cevipof a réalisé une étude sur le profil des conseillers régionaux élus en 2010 et le moins que l’on puisse dire c’est que le monde de l’entreprise ne brille pas par sa présence. Si les cadres d’entreprises représentent environ 11% des élus régionaux sortants, ils ne sont à peine que 4% à être des chefs d’entreprise et 3,5% des consultants indépendants ou patrons de TPE. La réforme territoriale donne plus de pouvoir économique aux nouvelles grandes régions, on pourrait donc espérer une plus grande représentativité des chefs d’entreprise à l’issue des élections des 6 et 13 décembre prochains. En fait, rien n’est moins sûr. Si Virginie Calmels, signe son engagement au côté d’Alain Juppé en prenant la tête de liste en Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, elle reste une exception. Deux raisons principales à cette situation : le scrutin de liste favorise les choix d’appareils et les chefs d’entreprise ne sont certainement pas des professionnels de la politique, la seconde raison tient également au manque d’appétence des entrepreneurs pour l’engagement politique.

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Toyota change de braquet. Le groupe nippon vient d’annoncer un plan d’investissement de 1 milliard de dollars dans la voiture autonome. Il va créer dans ce but une filiale dans la Silicon Valley qui emploiera 200 chercheurs afin de développer des véhicules autonomes, signe que ceux-ci sont en voie de maturation. Toyota, déjà très en avance sur la technologie hybride, vient de présenter son modèle à hydrogène et peut désormais se lancer dans un secteur où les acteurs de la nouvelle économie ont déjà beaucoup misé, peut-être avec un temps d’avance mais l’important est d’être en phase avec le public et la réglementation.

100

Quelques semaines avant le démarrage de la COP21, la Banque Mondiale vient de rendre public un rapport qui ne manque pas d’inquiéter. Elle estime qu’avec les perturbations climatiques dues par le réchauffement de la planète, 100 millions de terriens supplémentaires pourraient basculer dans une extrême pauvreté d’ici à 2030. Nous allons assister à une accélération des catastrophes naturelles telles que les sécheresses, les cyclones ou encore les inondations qui vont profondément toucher les pays les plus pauvres. Le continent africain devrait ainsi voir le prix de ses denrées alimentaires progresser de 12% en 2030 et de 70% à l’horizon 2080. Or, les solutions imaginées pour réduire les émissions de gaz à effet de serre seront inopérantes à court terme, il faudra donc, toujours selon la Banque Mondiale, mobiliser d’autres types d’aide afin de soutenir ces populations, cela passera nécessairement par la solidarité internationale. On évoque par exemple un dispositif spécial lié à la taxe carbone.

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La France s’est engagée à passer sous la barre des 3% de déficit budgétaire à l’horizon 2017. Le problème est que la Commission européenne ne croit pas vraiment aux capacités de l’État français de respecter ses engagements, malgré le délai supplémentaire qui lui a déjà été accordé. À l’occasion de ses prévisions économiques d’automne des pays européens, la Commission a rappelé les engagements de la France et elle a surtout souligné ses doutes si les économies promises ne sont pas engagées. La Commission estime que la loi Macron est un signe de bonne volonté de la France et qu’elle devrait amplifier encore les réformes.

« Dirigeants, révoltez-vous ! »

Dans une interview au magazine « Chef d’Entreprise », le candidat à la primaire des Républicains, Bruno Le Maire, en appelle à la révolte des entrepreneurs. Un signe de plus que les enjeux économiques et les créateurs seront au coeur de la campagne pour la présidentielle de 2017 qui s’annonce décidément bien singulière.

Dans cet entretien, le candidat à la candidature trouve les entrepreneurs « trop silencieux », car, selon lui, « nous sommes maintenant au pied du mur. Il y a désormais urgence à prendre des mesures radicales pour permettre à notre tissu industriel et entrepreneurial de survivre, mais surtout de se développer, de croître et donc de créer des emplois. »

Le député de l’Eure invite « tous ceux qui vivent dans un modèle défavorable et qui souffrent de trop de contraintes administratives, d’une fiscalité trop lourde et de charges trop élevées » à exiger « de leurs responsables politiques les changements nécessaires devant lesquels la France a reculé pendant 40 ans. Un pays qui ne dispose pas d’une capacité industrielle forte est un pays faible. »

Cette audacieuse prise de position de Bruno Le Maire, il est vrai à quelques mois d’une primaire dont il est loin d’être le favori, doit inciter les entrepreneurs à s’engager dans les débats démocratiques en cours. Les élections régionales constituent une première opportunité en partie ratée, malgré quelques initiatives dont la Newsroom-Sountsou s’est faite l’écho, la présidentielle est incontestablement le rendez-vous à saisir.

Tous les partis politiques, tous les candidats, vont faire de l’économie et des entrepreneurs un enjeu de leurs programmes. Encore faut-il que ces programmes tiennent compte des attentes des dirigeants d’entreprise, et, surtout, que les promesses posées sur papier glacé deviennent réalité dès les premiers mois du nouveau quinquennat, quelque soit le locataire de l’Elysée.

Contrairement à Bruno Le Maire et quitte à décevoir certains lecteurs, je ne prônerai pas la révolte mais l’audace et je conseillerai plutôt aux entrepreneurs de se lancer dans une véritable démarche institutionnelle.

Commencez par jeter un oeil sur notre nouveau numéro des Cahiers Experts dédié à ce sujet : « Présidentielle 2017 : 10 conseils pour faire entendre la voix des entrepreneurs ».

Mathieu Quétel, président de Sountsou.

Code du travail : enjeu de la présidentielle

En décidant de se lancer dans une réforme au long cours du Code du travail, le Premier ministre en fait un véritable enjeu de la prochaine élection présidentielle. Manuel Valls a en effet décidé de n’engager en 2016 qu’une timide réforme, centrée sur les heures de travail mais en excluant les 35 heures du périmètre. La réécriture des 3800 pages du Code de travail est reportée en 2018, la surenchère de promesses électorales peut donc s’engager.

L’une des principales revendication des chefs d’entreprise dans les réformes demandées aux responsables politiques est la refonte d’un Code du travail devenu aussi complexe qu’indigeste et coûteux dans le fonctionnement quotidien des entreprises.

Un sondage Elabe pour Les Échos, l’Institut Montaigne et Radio Classique, publié le 6 novembre, montre que 55% des français se déclarent favorables à une réforme « en profondeur pour alléger fortement » le Code du travail et ils sont 66% à souhaiter que les entreprises soient libres de fixer par accord avec les syndicats la durée hebdomadaire du travail. La prise de conscience est bien présente. Reste à la volonté de réformer à s’imposer.

Il est vrai que la bourde de la Ministre du travail, piégée par Jean-Jacques Bourdin le jeudi 5 novembre, est plus le symbole d’une hallucinante complexité que d’une prétendue incompétence de la jeune ministre. Myriam El Khomri, pressée de répondre par l’intervieweur, s’est emberlificotée dans les méandres du CDD, un sujet que les chefs d’entreprise connaissent bien puisque tout est fait pour que ce type de contrat soit de plus en plus complexe à utiliser. Malgré la légère réforme de l’été dernier.

La décision de confier à un Comité de Sages, présidé par l’ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, une réflexion sur la réforme du Code du travail, avec une première étape en janvier 2016 pour une loi espérée pour l’été suivant, marque la volonté de Manuel Valls de mettre ce sujet difficile au coeur de la campagne pour la présidentielle de 2017.

Il s’agit d’un signe de plus que les entrepreneurs seront bien l’un des sujets majeurs de cette élection. L’enjeu sera de créer, rapidement, les conditions d’une reprise franche et massive, dans un contexte international encore frileux et dont il ne faut pas forcément attendre de carburant pour renouer avec une reprise qui ne cesse de se faire attendre. Les politiques commencent peut-être (soyons optimistes) à comprendre que la France regorge de dynamisme et de créativité qu’il pourrait suffire de laisser s’exprimer.

Tous les partis semblent vouloir s’investir dans cette démarche « entrepreneuriale », même le FN commence à revoir son positionnement économique et met un bémol sur ses propositions iconoclastes de sortie de l’Euro ou populiste en direction des « travailleurs ».

Outre le Code du travail, c’est une approche globale du monde de l’entreprise qui doit être revue. Pour cela les états-majors vont avoir besoin des entrepreneurs pour les nourrir en propositions.

Quant aux dirigeants d’entreprise, ils seraient bien inspirés de s’emparer de cette « fenêtre de tir » pour passer à l’attaque et s’organiser pour peser sur les propositions puis, sur leur application concrète dans les réformes qui seront mises en oeuvre après les élections présidentielle puis législatives de 2017.

RATP, Bourse, Budget… les chiffres clés

Les chiffres clés de la semaine montrent la frilosité des investisseurs, la grande forme des Gafa, la difficile réforme du Code du travail, la mutation de la RATP et confirment que le Budget 2016 est décidément bien complexe à boucler…

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Nous évoquions, dans la Newsroom, il y a quelques semaines les introductions en bourse de Deezer, Oberthur et Schowroomprivé. Deux de ces introductions ont finalement été reportées, la troisième s’est révélée très décevante pour ses promoteurs. Deezer a été le premier à faire défection, le modèle économique des plate forme de streaming a alors été évoqué mais en réalité le problème est plus profond. En effet, ce sont les investisseurs qui dictent l’ambiance du marché et leur frilosité est actuellement proche de l’ère glaciaire. Il a suffit que Gemalto (concurrent d’Oberthur) annonce une activité en recul au troisième trimestre pour que les investisseurs se figent, et que les espoirs de valorisation d’Oberthur lors de son introduction s’effondrent. Quant à Schowroomprivé, le titre a perdu 10% de sa valeur dès sa première journée d’introduction et reste en dessous de sa valeur initiale. Ces trois introductions ne sont pas favorables à l’image de la Bourse de Paris qui ambitionnait de s’imposer comme une place intéressante pour les entreprises technologiques.

300

L’agence FaberNovel vient de publier son étude annuelle sur l’impact de Google, Apple, Facebook et Amazon (Gafa) sur l’économie. En 2015, la capitalisation boursière des Gafa est supérieure de 200 milliards à la capitalisation des entreprises du CAC 40. À titre de comparaison et pour bien se rendre compte de leur progression, il y a un an cette capitalisation était inférieure de 300 milliards, soit une progression de 500 milliards en à peine 12 mois. En 2020, nos trois Gafa devraient s’imposer comme la première puissance économique mondiale…

500

Le Comité Richelieu et GAC Groupe ont interrogé 500 PME innovantes sur leur perception des mesures gouvernementales en faveur des entreprises. Le résultat apparait rassurant pour l’exécutif puisqu’un tiers d’entre elles estiment que le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) et le pacte de responsabilité répondent bien à leurs besoins. S’il est vrai que les opinions positives sur l’action du gouvernement restent minoritaires, elles progressent sensiblement sur un an puisque l’an dernier elles n’étaient que 14% à se déclarer satisfaites. Le Crédit d’impôt recherche est quant à lui plébiscité par 75% d’entre elles, même si elles ne sont que 61% à croire à sa stabilité dans le temps. Les récentes déclarations visant à le réformer ne sont pas étrangères à cette fragilisation de la perception du dispositif.

3800

Le Premier ministre vient de lancer la réforme du Code du travail qu’il souhaite voir aboutir pour 2018, il a demandé à des experts de lancer leur réflexion immédiatement pour réécrire les 3800 pages du Code qui sont devenues inadaptées aux exigences du monde économique et qui ignorent encore trop les spécificités de la révolution numérique. Néanmoins, s’il semble optimiste sur l’absence d’alternance politique en 2017, Manuel Valls a demandé aux experts de faire des propositions en priorité sur le temps de travail, en excluant toute réforme des 35 heures. Le Comité des sages qu’il a installé le 4 novembre et dont la présidence a été confiée à l’ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, devra rendre ses préconisations dès le début de l’année pour une loi qui devrait être votée à l’été 2016. Pierre Gattaz, a immédiatement réagit en faisant part de son scepticisme quant au périmètre de cette nouvelle loi qui devrait être, selon lui, très limité et certainement pas à la hauteur des enjeux.

1

La commission des finances du Sénat se montre très critique sur les différentes hypothèses posées par le gouvernement pour établir son Budget 2016. Les sénateurs considèrent notamment que la perspective de croissance du PIB de 1,5% est trop ambitieuse et que le Gouvernement s’expose à un risque fort de ne pas être en mesure de respecter ses engagements vis à vis de Bruxelles, notamment en ce qui concerne la limitation du déficit et les réformes structurelles à engager. Ainsi, dans le cas où la progression du PIB ne serait que de 1%, alors le déficit ne redescendrait qu’à 3,6% et la dette atteindrait 97,2% du PIB au lieu des 96,5% prévus. Autre source d’inquiétudes pointée par les sénateurs, le périmètre du plan d’économie de 50 milliards d’euros prévu de 2015 et 2017, qui n’a pas été revu alors que les dépenses explosent, la plupart d’entre elles n’étant pas financées. Il y a quelques jours le Haut Conseil des finances publiques critiquait également ce Budget 2016, comme la rapporteure du Budget à l’Assemblée Nationale, Valérie Rabault.

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L’Insee vient de rendre publique une étude sur les Français et l’impôt en 2014 qui révèle que 19 millions de ménages ont payé plus d’impôts sur cette année fiscale contre 4,81 millions de ménages gagnants. La sur-facture s’est ainsi élevée à 5,2 milliards pour la seule année 2014, soit une perte moyenne de pouvoir d’achat de 220 € par ménage. L’Insee estime que les ménages ont ainsi perdu 0,5% de niveau de vie moyen des ménages du fait des nouvelles mesures fiscales mises en oeuvre en 2014.

2024

Ce sera l’année de l’ouverture de la concurrence du réseau de bus urbain de la ville de Paris. La RATP a donc décidé de se mettre en ordre de bataille et d’investir sur l’innovation. 30 millions d’euros vont être mobilisés dans le numérique d’ici deux ans et la Régie s’apprête à lancer des « RATP Lab » et à s’ouvrir aux start up. La RATP investira également 1 milliard d’euros pour la modernisation du RER et annonce la mise en place de bornes 3G/4G sur la ligne 1 du Métro et les RER A et B  d’ici la fin de l’année. Enfin, la nouvelle présidente de la RATP a confirmé le plan « Bus 2025 » qui prévoit que sa flotte de bus soit à 80% électrique à l’horizon 2025.

495

Dans la symbolique d’un gouvernement économe, le nombre de collaborateurs des cabinets ministériels est, à tort ou à raison, un élément d’appréciation de plus en plus utilisé. François Hollande, au début de son quinquennat, avait même limité leur nombre à quinze pour les ministres de plein exercice et à dix par ministre délégué ou secrétaire d’état. Hélas, ces chiffres ne cessent de déraper. Comme chaque année, c’est le projet de loi de finances qui permet de faire un point précis. En un an, le nombre de collaborateurs des ministres est ainsi passé de 461 à 495, soit une progression de 7,3%, relève le journal Le Monde. Néanmoins, il y a eu l’an passé deux secrétariats d’état de plus. En outre, par rapport au quinquennat de Nicolas Sarkozy, la moyenne du nombre de collaborateurs de ministres est passée de 596 à 511. On peut donc parler d’une amélioration.

12,5

L’Insee a publié une note sur la progression du chômage depuis 2008 dans les treize nouvelles régions de France. Le chômage qui a progressé au plan national de 2,8% entre 2008 et 2014 s’impose dans toutes les régions, aucune n’a connu de baisse sur la période. Si la région Île de France résiste mieux que les autres, elle voit néanmoins le taux de chômage progresser de 2,5% sur la période. Sans grande surprise, la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie est la plus fortement impactée avec un taux de chômage de 12,5%, suivie de près par Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées avec 12%. Néanmoins, les plus fortes progressions entre 2008 et 2014 ont été enregistrées en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées avec +3,5%, en Centre Val de Loire avec +3,3%, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur avec + 3,1%, suivies par la Corse et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie avec +3%.

315

Il y a un an, la création du « fonds européen d’investissements stratégiques » doté de 315 milliards d’euros était censé illustrer l’ambition de Bruxelles pour soutenir les entreprises européennes. Un an plus tard, le « fonds Juncker » est loin répondre aux attentes. En réalité, doté de 21 milliards d’euros, il devait permettre à la Banque européenne d’investissement (BEI) d’emprunter pour financer des projets à risque. Or, les investisseurs sont très frileux en ce moment et ne sont pas friands de projets sur le long terme. Alors, la Commission s’est tournée vers d’autres investisseurs comme la Chine qui dispose d’importantes liquidité. Néanmoins, les investisseurs demandent des garanties en ce qui concerne la stabilité réglementaire, ce que Bruxelles n’est pas vraiment en mesure de leur offrir pour le moment.