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Catégorie : Actualités

Les impôts tu baisseras…

Cette semaine est marquée par l’improbable lutte contre les impôts et taxes, les projets verts d’EDF, le plan d’ADECCO pour l’alternance …

31

Notre pays compte 117 communes de plus de 50.000 habitants. Lorsqu’on analyse les chiffres de leur fiscalité, le choc est rude : plus de 25% d’entre elles ont augmenté leurs impôts locaux cette année, soit 31 communes. 78 d’entre elles les ont maintenus au même niveau et seules 8 les ont diminué. Selon une étude réalisée par le Journal du Net, même les communes qui font le choix de maintenir ou de ne pas augmenter les impôts ne peuvent préserver leurs habitants d’une hausse puisque les départements ne sont pas forcément sages et les contribuables subiront le relèvement de la base imposable de 0,9% décidée par le Parlement.

10.000

Le groupe ADECCO vient d’annoncer le lancement du premier incubateur spécialisé dans l’alternance avec pour objectif de placer 10.000 alternants sur trois ans avec 100% de mise à l’emploi à l’issue de la période d’alternance. Le groupe entend montrer l’exemple puisqu’il s’engage à intégrer 500 jeunes en alternance, soit 1500 sur trois ans, ce qui représente 10% de son effectif. ADECCO entend également cibler des filières métiers qui sont en situation de pénurie de main d’oeuvre et celles qui représentent des métiers d’avenir. L’intérim se porte bien en ce moment puisque, selon Prism’emploi, il progresse de 2,6% en juillet avec une hausse qui concerne tous les secteurs d’activité, excepté le bâtiment.

300.000

Alors qu’il prenait la présidence de feu l’UMP, Nicolas Sarkozy annonçait un objectif de 300.000  adhérents au parti devenu depuis Les Républicains, pour la fin de 2015. À l’approche de la date fatidique, le bilan est plus morose que prévu puisque Les Républicains ne totalisent qu’un peu moins de 180.000 adhérents, selon les chiffres officiels. Un total qui s’affiche même en recul de 2000 adhérents en un an. L’autre objectif de 500.000 adhérents pour 2017 s’éloigne donc et la nouvelle ambition devrait plutôt être de stopper la lente érosion. Néanmoins, les responsables du parti restent optimistes sur le fait d’atteindre dès la fin de l’année 2015, 300.000 adhérents, espérant surfer sur la dynamique des élections régionales.

11

Depuis le début de l’année, le Gouvernement a pris un double engagement en apparence contradictoire et inaccessible : il a annoncé 14,5 milliards d’économie en 2016 et a fait des promesses pour un total de 11 milliards d’euros ainsi que la création ou le maintien de 22 330 emplois. En réalité, les nouveaux engagements de dépenses ne devraient pas être mobilisés sur 2016 mais sur plusieurs années et ne concernent pas tous le budget de l’Etat, certains relevant du budget européen. Le Gouvernement peine néanmoins à chiffrer précisément leur impact sur le budget 2016 mais affirme que les redéploiements de crédits ou les annulations de certains postes permettront d’en contenir les effets.

1,6

L’Institut de recherches et d’études publicitaires a rendu public le montant des recettes nettes des médias pour le premier semestre 2015, avec un léger vent d’optimisme. La baisse n’est en effet que de 1,6% contre 2,6% en 2014. Avec 5,585 milliards d’euros investis sur les médias Français sur les 6 premiers mois de l’année, le marché semble enfin entrer en convalescence et peut espérer de meilleurs jours. La télévision reprend des couleurs avec une progression de 2% de ses recettes publicitaires, quand la radio continue de souffrir avec une baisse de 3,8% par rapport au premier semestre 2014. Enfin, le digital poursuit sa progression avec +3,6% sur un an. L’IREP table sur un repli de 1,5% des investissements publicitaires sur l’ensemble de l’année 2015.

10

Le Gouvernement évalue à environ 10 milliards le bénéfice du passage de 22 à 13 régions. Standard & Poor’s ne partage pas cette vision assez idyllique des économies générées par la réforme territoriale et estime même que la réforme devrait engendrer, dans un premier temps, des surcoûts. Standard & Poor’s ne prévoit pas des économies avant trois à quatre ans et encore, selon le bon vouloir des régions et leur capacité à renégocier certains contrats, notamment avec la SNCF.

2030

La Commission européenne a fixé pour 2030 un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% par rapport à 1990. EDF vient de dévoiler son plan « Cap 2030 », initié en janvier 2015 par son nouveau PDG, Jean-Bernard Lévy. L’entreprise prévoit de ramener de 77% à 50% la part du nucléaire dans sa production d’électricité d’ici 2030. Pour obtenir un tel résultat elle va multiplier par deux les apports des barrages, de l’éolien et des fermes solaires pour atteindre une production de plus de 50 gigawatts. Le nucléaire ne sera pas délaissé, puisqu’EDF prévoit également d’investir dans un ou deux EPR afin qu’ils prennent le relai de certains anciens à partir de 2025. EDF va également évoluer vers un modèle de production plus locale avec l’aide des outils numériques. Les experts tablent sur une croissance de la consommation électrique qui pourrait atteindre 1% en 2030 grâce à la domotique et aux véhicules électriques qui devraient être mis en circulation plus massivement dans les prochaines années.

16

Les ventes de sites marchands ont progressé de 16% au cours du deuxième trimestre 2015. La Fevad, la fédération professionnelle du secteur précise que cette progression est la meilleure performance sur dix trimestres consécutifs. La période a enregistré une croissance de 14% des sites marchands et l’arrivée de 628.000 nouveaux acheteurs sur le net. Les places de marché représentent 27% des ventes des principaux cybermarchands. Les Amazon, Cdiscount, Fnac et eBay s’imposent de plus en plus comme des passages obligés pour les sites marchands, surtout les plus confidentiels qui peuvent bénéficier d’une audience extraordinaire.

200

Les États continuent leur politique de soutien aux énergies fossiles et ont encore mobilisé entre 2010 et 2014 entre 160 et 200 milliards de dollars par an à cet effet. Une situation qui a poussé l’OCDE à lancer une alerte la semaine dernière et à demander aux États de mettre fin à ces subventions qui sont en contradiction avec la COP 21 et les objectifs de réduction de CO2. Le Mexique, qui a supprimé ses aides à l’essence et au diesel, est cité en exemple.

80

Le Medef constate que les entreprises françaises étaient soumises en 2013 à 134 milliards de prélèvements de plus que les allemandes et demande au gouvernement de renforcer encore le dispositif d’allègement des charges prévu sur la période 2014 – 2017 et qui prévoit 41 milliards d’allègements. Parmi ses propositions, le patronat demande l’instauration d’une « flat tax » ou taxe forfaitaire de 25% sur les plus-values mobilières, dividendes et intérêts afin de ne plus pénaliser l’investisseur.

FN : dernière ligne droite ?

La montée en puissance du Front National semble irrésistible et les élections régionales devraient consacrer encore le parti de Marine Le Pen à son plus haut niveau. Est-ce la dernière ligne droite avant une consécration présidentielle ? Rien n’est moins sûr.

S’il est incontestable que les sondages placent le FN très haut dans les intentions de vote, il n’apparait pas en mesure d’accéder au pouvoir, au moins à court terme. Ils s’imposent avant tout comme un perturbateur électoral qui est en mesure de faire perdre l’un ou l’autre des deux autres grands partis en les éliminant dès le premier tour. Ainsi, aux élections régionales seules deux régions apparaissent vraiment à sa portée : PACA et le Nord-Pas-de-Calais Picardie.

Dans le Nord, selon le dernier sondage Odoxa, Marine Le Pen devancerait Xavier Bertrand de 7 points au deuxième tour avec 39% des intentions de vote. Dans les autres régions de France, les listes FN, sans doute à un niveau élevé au premier tour, pourraient distancer les listes de gauche au premier tour posant ainsi la difficile question du désistement républicain…

Néanmoins, les portes des exécutifs resteront fermées aux candidats frontistes, qui devront se contenter d’élus réduits au silence dans les hémicycles. En ce qui concerne la présidentielle, Marine Le Pen n’est en position de l’emporter dans aucune des configurations pour le moment. C’est l’une des contradictions de ce vote FN, il se heurte à un plafond de verre, les électeurs dans l’ultime choix de l’isoloir, se ravisent ou se mobilisent. Une attitude qui ne profite pas au FN, pourtant dédiabolisé.

Les péripéties familiales, les affaires qui commencent à poindre leur nez et, avec elles, les inévitables mises en examen, n’affaiblissent pas les intentions de vote qui continuent de progresser mais jusqu’aux limites de l’élection. Pour l’instant.

La rentrée et la douloureuse actualité des migrants, renforcée par les atermoiements de l’Europe et les revirements d’Angela Merkel, sont autant de vagues sur lesquelles il suffit au FN de surfer. Inutile de faire campagne, inutile d’en rajouter dans les dérapages verbaux, l’actualité fait le travail de conquête d’une opinion désorientée, désabusée par ses responsables politiques et en quête d’une virginité du pouvoir qu’elle espère salvatrice.

Dans ce contexte, il apparait que tout semble encore possible pour le Front National à l’horizon de 2017. Ses victoires aux élections locales lui offrent une implantation qui lui manquait jusqu’à présent. Les élections présidentielles sont encore loin et les effets des divisions à gauche ainsi que d’une primaire qui s’annonce sanglante à droite sont encore difficile à mesurer.

Le terreau électoral n’aura jamais été aussi fertile pour le parti de Marine Le Pen. Si la présidentielle restait inaccessible, les Français pourraient faire le choix de changer les règles du jeu et, pourquoi pas, de commencer le quinquennat avec une cohabitation.

Ces taxes impossibles à réformer…

Tour d’horizon de l’actualité de la semaine en quelques chiffres clés. Même les taxes « parasites » semblent impossibles à supprimer. Elles sont le symbole d’un État empêtré dans son fatras de lourdeurs, un peu comme France Télévision. Quant à Luc Besson, il apprécie que certaines réformes « éclair » soient encore envisageables dans ce pays, la volonté fait beaucoup, finalement.

192

Le rapport de l’Inspection général des Finances (IGF) relevait en 2014 l’existence de 192 taxes diverses s’appliquant aux entreprises et qui rapportaient isolément moins de 150 millions d’euros. Le président de la République avait alors annoncé un programme de réductions de ces taxes parasites qui pèsent sur les entreprises et ne constituent pas de véritable enjeu fiscal, du moins quand elles sont considérées individuellement. Le secrétaire d’Etat au Budget s’était emporté et avait promis la suppression de petites taxes représentant 1 milliard d’euros pour le seul budget 2015. La grosse promesse c’est transformée en petite réalisation portant sur 4 millions d’euros. En 2016, le gouvernement ne prévoit pas plus d’efforts puisqu’il proposera dans le projet de loi de finances la suppression de 3 taxes pour 34 millions d’euros.

30

Le lobbying de Luc Besson est décidément très efficace. Grâce à l’intervention de Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée Nationale et député de la Seine Saint Denis, où sont implantés les studios d’EuropaCorp, la société du producteur, son prochain film bénéficiera bien d’une remise fiscale de 30 millions d’euros, sur un budget global de 160 millions. Le prochain film de Luc Besson, Valerian, sera tourné en France mais en langue anglaise, pour d’évidentes raisons commerciales et de distribution internationale. Toutefois, le dispositif d’aides fiscales ne prévoyait jusqu’à présent de ne participer au financement que des projets tournés en France et en langue française. Si bien que Luc Besson menaçait de délocaliser le tournage de Valerian en Hongrie. Grâce à son lobbying et à sa détermination, « l’amendement Besson » inscrit dans la prochaine loi de finances, répare cette situation et permettra au tournage de se dérouler en France.

7

L’Union des maisons françaises (UMF) vient d’annoncer une croissance des ventes de maisons individuelles à deux chiffres pour les mois de juin et de juillet. Cette embellie met fin à quatre année de baisse des ventes et permet aux constructeurs de maisons individuelles d’espérer une croissance de leurs ventes de l’ordre de 7% en 2015. François Hollande vient toutefois d’annoncer une nouvelle qui pourrait refroidir les ardeurs de l’UMF. Dès le 1er janvier, 30.000 communes auront accès au prêt à taux zéro (PTZ) dans l’ancien, sous réserve que les travaux de rénovation représentent 25% au moins du coût d’achat du bien. Cette mesure satisfait pleinement les artisans du bâtiment mais pourrait réorienter des ventes vers l’ancien au détriment du neuf. Néanmoins, l’UMF a d’autres sujets d’inquiétudes, notamment la question des normes, surtout thermiques qui représentent toujours un surcoût d’environ 10% sur le prix d’achat d’une maison neuve. L’application de la RT 2012, il est vrai assez draconienne, est en cause. Or, la RT 2020 est désormais attendue avec anxiété, alors qu’une RT 2018 est déjà annoncée. Ce chapelet de normes constitue autant de barrages supplémentaires à l’accession pour les foyers les plus modestes.

0

La baisse du prix du pétrole et des produits manufacturés a un effet inattendu : elle engendre une inflation quasi nulle qui constitue un casse-tête pour le budget 2016. Le Gouvernement tablait sur une inflation de 1% en 2016, un objectif qui sera difficile à atteindre. Or, une moindre inflation entraine des rentrées fiscales plus faibles et rend complexe la mise en place d’économies via des mesures de gel ou de sous-indexation. Le déficit sera donc encore plus difficile à réduire.

5

La Cour des comptes vient de rendre son rapport sur la Sécurité sociale et il est sévère. L’institution prévoit un déficit de 5 milliards en 2018 et critique le manque de date butoir pour revenir à l’équilibre. Selon ses calculs, à raison d’une réduction de 2 milliards par an, un retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale interviendrait, au mieux, à l’horizon 2021. En 2014, la progression des dépenses est restée supérieure à celle du PIB et en 2015 devrait être marquée par un net recul de la réduction du déficit. En 2013, la loi de financement de la Sécurité sociale prévoyait pourtant un retour à l’équilibre dès 2017. Les prévisions de recettes étaient surestimées et la baisse des dépenses ne couvre pas le delta enregistré.

50

Delphine Ernotte vient d’annoncer un déficit de 50 millions d’euros en 2016 pour France Télévisions. Après avoir revendiqué « fromage et dessert » la voilà contrainte à une période de diète forcée qui incite la présidente à engager un plan d’économie qui exclu tout plan de départ. Le groupe public a déjà réalisé 70 millions d’euros d’économies depuis trois ans. Elle envisage également de revoir le périmètre du groupe public si aucune nouvelle recette ne devait venir en complément. On assiste depuis quelques semaines à un étrange échange entre France Télévisions et sa tutelle par le biais de la presse qui n’est pas sans rappeler la crise récente traversée par Radio France. Les présidents de l’audiovisuel public sont décidément contraints à d’étranges opérations de lobbying.

 

13,6

Le non respect des délais de paiement atteint un record depuis 10 ans selon une étude du cabinet Altares. Le délai entre la date convenue et le paiement effectif atteint 13,6 jours au second trimestre, contre 11,8 jours en 2014. Si en Allemagne 73% des entreprises règlent les prestations de leurs consoeurs dans les délais prévus, en France ce chiffre n’est que de 36,5%. Or, les délais de paiement sont un levier tout à fait important pour éviter des défaillances d’entreprises, notamment de PME. L’Etat est conscient de l’enjeu et a multiplié les contrôles ces derniers mois afin que la loi soit respectée, il reste également le plus mauvais payeur avec un dépassement moyen des délais de 18 jours…

3

Le gouvernement vient d’annoncer un report de la baisse des cotisations sociales pour les salaires compris entre 1,6 smic et 3,5 smics du 1er janvier 2016 au 1er avril 2016. Ce décalage permettra d’économiser 1 milliard d’euros sur une enveloppe de 4,5 milliards d’euros prévue initialement.   Cet accroc au pacte de responsabilité; pourtant défendu par le gouvernement, a suscité la colère du Medef et de la CGPME, cette dernière estimant dans un communiqué « Un coup de canif vient d’être porté au Pacte de responsabilité. Cette décision malheureuse instille le doute sur la volonté du gouvernement de tenir ses engagements. Quand comprendra-t-on que la reprise de l’emploi et de l’investissement passera par les TPE/PME ? Sans visibilité sur l’évolution des charges le risque est grand de voir se prolonger l’attentisme actuel. »

2,4

L’Etat attend de la privatisation des aéroports de Nice et Lyon, dont il lance le processus ces jours-ci, un pactole de 2,4 milliards d’euros, soit 1,5 milliard pour Nice et 900 millions pour Lyon. Après l’expérience de Toulouse, vendu au consortium chinois Symbiose, malgré la colère des élus locaux, le cahier des charges a été revu. Désormais, le tour de table des prétendants devra comporter un gestionnaire de grand aéroport et l’avis des élus locaux devrait être plus écouté. Ces cessions représentent un enjeu budgétaire pour l’Etat qui devrait les utiliser au désendettement de la France.

6

Netflix investira 6 milliards de dollars dans les contenus en 2016. En 2015, il a déjà proposé 25 programmes originaux mais le géant américain souhaite passer à la vitesse supérieure. Jusqu’à présent, il achetait des productions originales à des studios extérieurs qui en restaient les propriétaires et en contrôlaient donc la commercialisation. Désormais, Netflix va produire lui-même ses créations originales, ainsi il maîtrisera la diffusion de ses programmes intégralement, partout dans le monde. Un enjeu face aux chaines de télévision, principales concurrentes et victimes du streaming proposé par la firme. Le cinéma sera également concerné puisqu’il a d’ores et déjà acheté le prochain film d’Angelina Jolie et diffusera sur sa plate forme, dès le mois d’octobre, le film « Beasts of No Nation », qu’il produit également.

6

L’Ordre des experts comptables annonce une baisse des investissements engagés par les TPE-PME de 6% depuis le début de l’année alors que leur activité est en augmentation de 0,8%. Un chiffre trop faible pour que cette « reprise » soit réellement ressentie dans les entreprises et se traduise par des investissements dans l’immédiat. Si l’emploi a augmenté de 1,3% pour les entreprises de plus de 10 salariés, il s’est orienté à la baisse pour les TPE avec un recul de 2,6%. Ce sont les plus petites entreprises qui souffrent le plus de la situation économique.

Le lobbying au service des JO

La France s’est déclarée candidate à l’organisation des Jeux Olympiques à Paris en 2024. Membre du Comité international olympique (CIO) jusqu’en 2014, Jean-Claude Killy a accordé une interview à France Bleu Pays de Savoie dans laquelle il rappelle l’importance du lobbying dans la démarche de conviction et de séduction des décideurs.

« Je ne suis pas certain que les Français soient les meilleurs dans le domaine du lobbying » explique le triple champion olympique. Il poursuit en précisant « il faut être à l’écoute, pédagogue, non donneur de leçon, travailler comme des fous furieux ».

Les opérations de lobbying à déployer pour de tels enjeux sont multiples et complexes, elles nécessitent notamment de pouvoir adapter le discours entre les différents pays visités et être en mesure de convaincre des membres du CIO très différents les uns des autres.

Une interview que vous pouvez écouter ici et qui est intéressante en ce sens qu’elle met en évidence le rôle essentiel du lobbying dans le sport et entre États.

 

Éthique et médias

Le 1er septembre est paru l’ouvrage collectif « Politique et éthique : regards croisés » chez Bart & Jones. Sous la direction éditoriale de Nathalie Bordeau et David-Xavier Weiss, 17 co-auteurs, universitaires, élus ou chefs d’entreprise confrontent leurs réflexions. Le chapitre consacré aux médias a été confié à Mathieu Quétel, président de Sountsou. Nous vous invitons à découvrir aujourd’hui, l’introduction de cette partie du livre, dont l’intégralité des droits d’auteurs est reversée à l’association Le Refuge.

« Lorsque David-Xavier Weiss m’a demandé d’écrire sur le thème de l’éthique et des médias, je me suis immédiatement trouvé face à une flopée d’interrogations : que peut-on ou non montrer ? Pourquoi les journalistes s’arrogent-ils le droit de cacher certaines informations ? Pourquoi jugent-on les citoyens insuffisamment matures pour leur dévoiler certaines images ? Quelle place pour l’éthique dans les médias traditionnels lorsque le net est libre de toute régulation ? Qui peut décider de ce qui relève de la vérité, de l’éthique et qui est vraiment en capacité de mesurer les limites à poser ? Faut-il envisager la création d’un organisme de contrôle de l’éthique et de la déontologie journalistique ? Vaste sujet qui concerne un secteur en pleine mutation.

Les médias traditionnels ont un rôle éminent à jouer dans notre société devenue à la fois complexe et rapide dans ses évolutions. Ils ont bien entendu une mission de découverte, d’accès au savoir mais également de divertissement. Dans un environnement numérique, sans contrôle ni véritable rigueur éditoriale, ils constituent un outil fiable d’accès à l’information.

Néanmoins, les médias traditionnels, mais également les acteurs de l’information pure players du net (car il en existe aujourd’hui de sérieux), sont confrontés à une évolution  de leur modèle économique et à la recherche de la monétisation de leur audience. Les modèles pérennes n’ont pas encore été trouvés et, il faut l’admettre, la stabilité économique est la base d’une bonne information. Nous assistons ces derniers mois à une vague de concentration dans la presse avec le rachat de l’Express par Patrick Drahi, celui du Parisien par LVMH, l’audiovisuel est également touché avec la cession controversée de Numéro 23 à Next Radio TV (RMC, RMC Découvertes, BFMTV, BFM Business…) et d’autres vont immanquablement suivre. Si les marques survivent, les actionnaires historiques s’effacent au profit d’industriels ou d’acteurs de la nouvelle économie, ce qui ne manque pas de poser la question des évolutions éditoriales et des pressions qui pourraient s’exercer à terme sur les rédactions. Les médias attirent de nouveaux entrants, souvent industriels ou richissimes investisseurs, qui semblent être les seuls à être en capacité de soutenir la mutation digitale de la presse et de l’audiovisuel. Les intérêts économiques seront-ils prioritaires à la recherche de l’information ?

Depuis longtemps, les journalistes sont soupçonnés, à tort ou à raison, de connivence avec le personnel politique, ces rapprochements capitalistiques vont ils leur ôter toute liberté éditoriale et toute légitimité à l’égard du public ? Si cette dérive devait se produire, elle serait préjudiciable aux médias eux-mêmes qui ne trouveraient plus leur public. Néanmoins, on peut espérer en la solidité des rédactions face à leurs actionnaires pour ne pas se laisser entrainer dans cette impasse.

L’éthique dans les médias est également bousculée par l’apparition de nouveaux censeurs qui tentent de s’ingérer dans les rédactions et de donner des labels de bonne conduite (de bonnes pensées ?) aux éditorialistes ou aux polémistes. Quand les médias cèdent à ces pressions, se pose la question de la liberté d’expression mais également du débat dans l’espace public. Or, le risque est grand de voir les digues autour des médias se briser et ceux-ci sombrer dans une dangereuse aseptisation de leurs contenus.

Le numérique bouscule tout, y compris les médias. Mais il est là, inévitable. Il s’agit désormais d’une lapalissade mais il y a encore quelques mois, de nombreux dirigeants de médias regardaient le digital avec une certaine condescendance, considérant que les contenus, leurs contenus, constitueraient une plus-value incontournable face au net. Ils avaient en partie raison. Les géants du net ont entamé une véritable course éditoriale pour enrichir leurs offres et ils rivalisent d’imagination pour proposer aux adeptes des réseaux sociaux, par exemple, des articles désormais intégrés et en partage de revenus avec les éditeurs, comme le fait Facebook. Google s’est lancé dans la mise en place d’un Fonds européen pour la presse, initié en France. Le Digital News Initiative, est doté de 150 millions d’euros pour trois ans et sur toute l’Europe quand le Fonds pour l’innovation numérique de la presse (FNIP) français était doté de 60 millions d’euros pour les seuls éditeurs français, ceux-ci vont donc percevoir moins de soutien de la part du géant américain. Cette opération de séduction européenne vise à apaiser les tensions entre Google et les éditeurs, entre celui qui diffuse des contenus et bénéficie des revenus publicitaires générés et ceux qui fabriquent ces contenus mais qui ne sont plus rémunérés à juste mesure. C’est un enjeu primordial pour la presse, menacée de paupérisation.

Les attentats des 7 et 9 janvier ont choqué la France et ont rendu visible à tous la menace sournoise qui pèse sur notre pays. Ce choc collectif appelait des décisions fortes de la part du gouvernement qui se sont, notamment, traduites dans le vote de la loi Renseignement, véritable outil de chasse à l’information sensible mais également de surveillance collective des citoyens par le gouvernement. Plusieurs dispositions de cette loi posent des questions essentielles de liberté publique et de liberté de la presse, notamment sur la protection des sources et sur la récolte de l’information. Dans une approche de l’éthique des médias, ce sont des éléments à considérer, car plus les journalistes subissent de pressions externes, plus le risque sera grand de basculer vers une auto-censure de précaution face au risque pénal encouru. »

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