L’actu

Catégorie : Actualités

Lobbying aérien, automobile, reprise, emploi, des chiffres clés.

Les compagnies aériennes mettent en place un lobbying commun, l’UNEDIC est optimiste, UBER est menacée, les crossovers plombent les constructeurs, le logement est dans la ligne de mire de Bercy…

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Le groupe de Patrick Drahi a fait une offre de 10,1 milliards d’euros pour acheter Bouygues Telecom. En 2014, Iliad (Free) avait proposé 5 milliards d’euros mais Martin Bouygues n’avait pas donné suite, estimant que le compte n’y était pas, il avait précisé que la bonne somme se situerait autour de 11 milliards pour qu’il accepte de céder sa filiale. Patrick Drahi frappe donc un grand coup mais, semble-t-il, pas encore juste, avec cette proposition qui représente presque la valorisation de l’ensemble du groupe Bouygues en bourse (11,1 milliards d’euros). Le Conseil d’Administration du groupe Bouygues a réservé, mardi 23 juin, une « fin de non recevoir » à l’offre de Numéricable. Si cette cession de Bouygues Telecom devait se concrétiser, nous assisterions à une nouvelle étape de concentration dans la téléphonie mobile qui pourrait avoir de multiples effets collatéraux. D’abord, sur la mise aux enchères de la bande des 700 Mhz dont le gouvernement vient de rendre public les conditions d’attribution, également sur les prix de la téléphonie mobile qui pourraient repartir à la hausse, enfin dans le secteur des médias, dont Bouygues est un acteur important qui pourrait être tenté d’utiliser ses liquidités pour se renforcer. Mais, en ce qui concerne les médias, Patrick Drahi aurait encore de nombreux projets, La Lettre A révélait la semaine dernière que ses représentants, Marc Laufer et Bernard Mourad auraient été reçus au ministère de la Culture et de la Communication afin de présenter leur vaste plan dans ce secteur… Le gouvernement a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne voyait pas d’un bon oeil une opération d’acquisition de Bouygues Telecom, il estime nécessaire de maintenir quatre opérateurs sur le marché. Le refus du CA de Bouygues ne constitue peut-être qu’une étape dans ce dossier complexe au plan industriel et qui sera à suivre dans les prochaines semaines.

400

Ils représentent ensemble 400 millions de passagers et 50% du trafic aérien européen, les cinq principaux groupes aériens viennent de se regrouper pour demander un soutien au transport aérien. C’est un événement historique, Easy Jet, Ryan Air, Air France-KLM, Lufthansa, British Airways-Iberia unissent leurs forces et mettent de côté leur rivalité pour obtenir de Bruxelles un meilleur accompagnement de leurs activités. Ils se sont réunis au sein d’une association commune et ont porté devant la commission européenne leurs premières demandes : baisse des coûts des infrastructures aéroportuaires européennes, mise en place d’une réglementation européenne encadrant les grands aéroports, amélioration du contrôle aérien européen avec la mise en place du projet, toujours retardé, de ciel unique, révision des couloirs de vols européens qui représentent des coûts environnementaux importants. Bruxelles doit présenter à la fin de l’année un ensemble de mesures réglementaires pour le transport aérien.

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Les crossovers pèsent aujourd’hui 25% du marché automobile européen contre 10% en 2009 et cette situation engendre un effet inattendu : certains constructeurs automobiles ne respectent plus les directives européennes en matière d’émission de CO2. Or, ces obligations vont encore être renforcées après 2021. Les constructeurs automobiles sont donc très remontés car ils s’exposent à des amendes importantes qui viendraient gréver une situation économique déjà difficile. L’Association Transport & Environnement a rendu une étude qui met en exergue le retard de 6 constructeurs qui devront diminuer leurs niveaux d’émission de 4% par an s’ils veulent éviter les lourdes amendes… Or, non seulement les ventes de véhicules hybrides ne décollent pas mais les ventes de diesel baissent, et ces derniers émettent moins de CO2 que les véhicules essence, contrairement à une idée reçue. Ce n’est pas tout, à partir de 2017 les modes de calcul des émissions des nouveaux véhicules vont complètement changer et être plus exigeants, résultat attendu : une hausse des émissions de CO2 de l’ordre de 10%, un casse-tête ! Les constructeurs européens tentent donc de proposer d’autres solutions de mesures mais les associations environnementales sont en embuscade et c’est la Commission qui devra trancher.

180

Uber désactive l’application de ses chauffeurs qui n’ont pas travaillé pendant plus de 180 jours, cette mesure pourrait coûter très cher au géant américain. C’est notamment sur ce constat qu’un tribunal californien vient de considérer que les chauffeurs d’Uber sont des salariés, une bombe qui remet en cause son modèle économique. Celui-ci repose sur le fait que le géant du net considère ses chauffeurs comme des sous-traitants à qui il reverse une commission (de 20 à 30% du montant de la course), ainsi le million de chauffeurs qui utilisent son application ne sont pas considérés comme des salariés. La société, valorisée 50 milliards de dollars, est confrontée à une procédure judiciaire qui pourrait s’étendre sur de nombreuses années, semant le doute sur la pérennité de son activité et pouvant potentiellement avoir des répercussions sur ses activités dans d’autres Etats américains ainsi que dans les 60 pays où elle est implantée. En France, les taxis ont quant à eux fait le choix de durcir le ton et de s’engager dans des actions de rue depuis le 25 juin afin, notamment, de dénoncer « les travailleurs clandestins » employés par Uber.

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C’est en milliards d’euros, le coût du soutien de l’Etat au logement en 2014. Un investissement jugé peu productif par Bercy au moment où le budget 2015 est en préparation et que les coupes touchent déjà de nombreux ministères. Bruxelles réclame un effort de 15 milliards d’euros à la France et le gouvernement est à la recherche d’une mesure symbolique forte. Le logement est donc dans la ligne de mire. Mais les dispositifs en faveur du logement sont nombreux et complexes avec des impacts sociaux forts, il sera donc difficile d’y toucher sans grogne… Par exemple les APL représentent 18 milliards d’euros par an et augmentent chaque année de 500 millions, mais elles jouent un véritable rôle social, qu’il est quasi impossible d’ignorer aujourd’hui. En outre, le logement est encore en crise et priver les professionnels des mesures d’accompagnement dont ils bénéficient pourrait avoir de graves conséquences sur l’emploi.

61 000

L’UNEDIC, l’organisme de gestion de l’assurance-chômage, se montre plus optimiste sur ses prévisions et estime que 61 000 emplois seront créés en 2015. Soit une multiplication par trois de ses prévisions depuis janvier, la raison de cet optimisme soudain réside dans la reprise économique qui semble plus soutenue qu’initialement envisagé et sur l’effet du Cice. Le taux de chômage passerait de 10% à 9,9% en fin d’année pour atteindre 9,7% en 2016. Rien de bien extraordinaire mais une baisse qui pourrait mettre du baume au coeur de bien des Français. Néanmoins, lorsque l’on regarde de plus prêt ces chiffres, difficile d’être emporté par la joie… Il y aurait bien 12 000 chômeurs de plus en 2015 et, surtout, les petits boulots seront privilégiés puisque les chômeurs de catégorie B et C (en activité réduite) augmenteraient de 134 000 personnes en 2015 et de 38 000 en 2016. Bref, la reprise reste fragile et ne se traduit pas encore vraiment dans les chiffres du chômage.

Loi Macron : Les derniers amendements

Les députés ont examiné en commission, le projet de loi Macron, après son passage au Sénat et avant sa nouvelle lecture générale à l’Assemblée Nationale à partir du 16 juin à 21H30. Le Gouvernement a annoncé le recours au 49-3. Le point, en chiffres clés, sur les ultimes corrections apportées au texte. 

1991 : date de mise en place de la loi Evin

Le projet de loi Macron a servi de véhicule inattendu pour modifier la loi Evin de lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, votée en 1991. C’est un amendement voté en mai au Sénat qui a été confirmé, en commission, par l’Assemblée Nationale, contre l’avis du gouvernement mais sous l’impulsion de députés issus de la filière viticole. Désormais, une distinction sera faite entre information et publicité sur l’alcool, afin de permettre d’évoquer, notamment le vin, sans qu’il y ait un risque de poursuites pour les journalistes, les auteurs ou les romanciers. Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé qu’il déposerait un amendement de suppression lors de la discussion générale du texte dans l’hémicycle. Le 49-3 étant annoncé pour le vote définitif de cette loi Macron, il est probable que l’amendement touchant la Loi Evin, ne survive pas très longtemps.

11 : le référendum TPE

C’est la dernière trouvaille des députés, en commission, pour le travail du dimanche dans les TPE : Les entreprises de moins de 11 salariés devront organiser une « consultation directe des salariés » avant d’ouvrir le dimanche, et plus de 50% des salariés devront répondre positivement pour que celle-ci soit possible.

23 : un numéro décidément gagnant

Il y a quelques semaines, le patron de la chaîne Numéro 23, Pascal Houzelot, qui a obtenu sa fréquence en TNT, gratuitement, du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel début 2012, annonçait céder celle-ci à NextRadioTV (RMC, BFMTV…) pour 88,5 millions d’euros. Cette annonce a suscité une vive polémique au sein d’un paysage audiovisuel, en mutation et qui doit gérer la pénurie de fréquences. La loi Macron a ensuite été utilisée par les Sénateurs, sur l’initiative de Catherine Morin-Dessailly, pour voter un amendement, proposant de faire passer de 5% et 20% due à l’Etat en cas de revente d’un canal de la TNT. D’abord soutenue par la Ministre Fleur Pellerin, cette mesure a été finalement retirée de la loi Macron, par les Députés réunis en commission. Une décision qui ne fait que jeter un voile de plus sur un numéro de chaîne déjà entouré de beaucoup de mystères, où relations particulières le dispute avec des méthodes de gestion des affaires publiques d’un tout autre temps. Pour clore cette carabistouille télévisuelle, le gouvernement a finalement décider in extremis de réintroduire la taxe en la plafonnant à 26% de la plus-value réalisée…

30 : les TPE soumises à la majoration salariale

Très ingénieux, les députés, n’ont pas manqué de créativité et ont revu leur texte en ce qui concerne les salariés travaillant le dimanche dans les commerces alimentaires. Lors du premier examen, une bonification de 30% des salaires était prévus pour les salariés du secteur avec néanmoins un seuil de déclenchement  de la surface des commerces concernés, fixé à 400 m2. Ce seuil a été supprimé en commission au motif qu’il risquait d’être sanctionné pour rupture d’égalité. Une nouvelle contrainte qui va peser très lourd sur l’économie des petites entreprises de l’alimentaire dont on ne voit pas comment elles vont pouvoir supporter une telle surcharge. Une disposition vivement critiquée par l’UPA et la CGPME qui, dans un communiqué, y voit « le meilleur moyen de priver nos concitoyens de la possibilité de faire leurs courses dans les commerces de proximité le dimanche matin » et appelle « à la cohérence pour que l’on cesse enfin de souffler le chaud et le froid en prenant un jour des mesures positives et le lendemain des mesures destructrices ».

52 : l’amendement FNAC retoqué

La FNAC et les commerces de biens culturels avaient obtenu du Sénat un amendement leur permettant d’ouvrir 52 dimanches par an, au motif que les enseignes d’ameublement vendent également des produits électroniques et qu’elles bénéficient déjà de cette autorisation. Les Députés ont supprimé cet amendement, car le gouvernement craint une contagion vers d’autres secteurs d’activités. La contrepartie trouvée est de porter les dimanches ouvrés au bon vouloir du maire de cinq à douze par an.

300 : nouveau seuil pour les indemnités prud’hommes

Le plafonnement des indemnités aux prud’hommes a également fait l’objet de discussions tendues en commission, les députés de la majorité et certains des rapporteurs du texte ont fait part de leurs réserves sur ces mesures annoncées par Manuel Valls dans le cadre de son « Small Business Act à la française ». Finalement, les députés se sont résolus à créer un nouveau seuil au delà des 300 salariés qui fixe à six mois minimum et vingt-sept mois maximum les dommages et intérêts pour un salarié ayant au moins dix ans d’ancienneté et dont le licenciement aura été jugé sans cause réelle et sérieuse. La dernière tranche est ramenée de quinze à dix ans. Au final, le dispositif comprendra trois seuils avec pour chacun des planchers et plafonds différents.

50 : les hôteliers libérés des plateformes internet

Les réservations via les plateformes du type Booking ou Expedia représentent près de 50% des nuitées pour les hôteliers. Les députés ont instauré, en commission, un « contrat de mandat » qui permettra aux hôteliers d’afficher un prix inférieur à celui proposé aux centrales de réservation. L’Autorité de la Concurrence avait déjà permis il y a quelques semaines de sérieuses avancées pour les hôteliers, avec cet amendement ils retrouvent leur totale liberté tarifaire puisqu’ils vont pouvoir mettre en place des promotions sur leurs offres internet.

3 : la loi Sapin s’applique au digital

C’est en milliards d’euros le montant investit dans la publicité en ligne en 2014. Une situation qui a incité les députés à élargir les règles de la loi Sapin au digital. Un nouvel alinéa a donc été ajouté à la loi Macron visant spécifiquement les publicités sur internet et dispose que « les modalités d’application des obligations de compte rendu (…) sont précisées par décret en Conseil d’Etat ». Le compte-rendu permettrait de différencier les coûts réels d’achat d’espace, des autres coûts facturés par les intermédiaires tels que les plateformes de publicité automatisée.

Les correctifs, apportés par les sénateurs et  par les députés, sur la loi Macron montrent à quel point ce texte est général et permet toutes les astuces parlementaires. On peut s’étonner, comme le font la CGPME et l’UPA, sur la mesure visant à élargir la majoration salariale de 30% aux commerces alimentaires de toute taille, la même semaine que les annonces de Manuel Valls en faveur des TPE et PME, là encore, il s’agit de mesures symboliques de l’instabilité réglementaire à l’égard du monde économique.

À force de complexifier les règles et lois, les chefs d’entreprise ne savent plus ou donner de la tête et chacune de leur décision doit être validée en fonction du risque social et fiscal qu’elle pourrait engendrer. Si on voulait casser l’initiative entrepreneuriale, on ne s’y prendrait pas autrement.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Session extraordinaire du Parlement chargée

Le gouvernement a annoncé le calendrier parlementaire des prochaines semaines et, notamment, le programme de la session extraordinaire du Parlement, qui débutera le 1er juillet prochain. Un calendrier très chargé avec des textes d’importance, qui pourraient servir de véhicule pour des amendements surprenants de dernière minute. 

Le Parlement sera donc convoqué en session extraordinaire à compter du mercredi 1er juillet, afin d’achever l’examen de plusieurs textes avant la suspension estivale :

• le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, dont la nouvelle lecture aura lieu début juillet au Sénat ;

• le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dont la nouvelle lecture à l’Assemblée nationale commencera le 16 juin ;

• le projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi, que le Sénat examinera en première lecture à compter du 22 juin ;

• le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, pour lequel la navette se poursuivra en deuxième lecture à l’Assemblée nationale à la fin juin, avant la réunion d’une commission mixte paritaire ;

• le projet de loi relatif à la réforme de l’asile ;

• la proposition de loi tendant à faciliter l’inscription sur les listes électorales ;

• le projet de loi portant adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne ;

• le projet de loi ratifiant l’ordonnance relative à la mise en accessibilité des établissements recevant du public, des transports publics, des bâtiments d’habitation et de la voirie pour les personnes handicapées et visant à favoriser l’accès au service civique pour les jeunes en situation de handicap, récemment adopté par le Sénat et que l’Assemblée nationale examinera début juillet.

Par ailleurs, la session extraordinaire de juillet comportera dans les deux assemblées un débat d’orientation des finances publiques et l’examen du projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2014.

La session extraordinaire de juillet permettra également de poursuivre ou de commencer l’examen d’autres textes importants, tels que le projet de loi actualisant la loi de programmation militaire pour les années 2015 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense, le projet de loi organique relatif à la consultation sur l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté, le projet de loi relatif à la modernisation du droit de l’outre-mer, la proposition de loi relative au deuxième dividende numérique et à la poursuite de la modernisation de la télévision numérique terrestre et le projet de loi relatif au droit des étrangers en France.

PME, RSI, tourisme, objets connectés, start-up, médias en chiffres clés.

Les PME déposent des brevets, reçoivent une prime à l’emploi et investissent en machines, le RSI suscite la colère, les retraites sont en crise, les objets connectés explosent, le tourisme s’organise, comme les start-up de la finance quand Rupert transmet à James…

4000 : la prime à l’embauche pour les TPE-PME

Le plan Valls en faveur de la création d’emploi dans les TPE-PME met en place une prime de 4000 euros à l’embauche d’un collaborateur en CDI ou en CDD de plus de douze mois. Les CDD seraient désormais renouvelables deux fois et les indemnités aux prud’hommes seront plafonnées, exceptées pour les situations les plus graves. Enfin, les accords de compétitivité seront assouplis. Ils pourront être signés pour cinq ans au lieu de deux ans, ils pourront être révisés ou suspendus en cas de changement dans l’activité de l’entreprise et un salarié qui refuse de les appliquer alors qu’une majorité de syndicats de l’entreprise les aura signés, pourra être licencié sans que le motif soit économique. En savoir plus, en lisant notre décryptage.

1833, brevets de PME

C’est le nombre de PME qui ont déposé un brevet auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) en 2013. Pas assez selon l’organisme qui se lance dans une vaste opération de conquête des TPE-PME. L’objectif est de multiplier par trois le nombre de PME qui se lancent dans le dépôt de brevet. 20% du chiffre d’affaires de l’Inpi, soit 40 millions d’euros, est ainsi investi dans un programme de formation des chefs d’entreprise sur les différentes dimensions du dépôt de brevet. La prochaine étape consistera dès l’automne à faciliter le dépôt grâce à la création d’un « brevet PME » dont la validation du dépôt ne prendra que 20 mois (au lieu de 30 actuellement). D’ores et déjà, celles-ci bénéficient d’une réduction de 50% des taxes de dépôt et de d’un financement portant sur 80% des frais annexes engagés.

38 : les PME préfèrent les machines aux hommes

38% des entreprises dont l’effectif est compris entre 40 et 100 salariés sont concentrées en dessous du seuil fatidique de 50 salariés, déclencheur des obligations sociales. C’est l’un des résultats de l’étude que vient de mener l’institut IFO de Munich à la demande de la délégation aux entreprises du Sénat. Elle compare la situation de l’Allemagne et de la France, et le constat est édifiant. En France, le nombre d’entreprise chute littéralement aux seuils de 10, 20 ou 50 salariés, ce qui n’est évidemment pas le cas en Allemagne. Dans le secteur manufacturier, l’étude révèle que le seuil de 50 salariés entraine des investissements en machines plutôt que des embauches… IFO préconise un gel des seuils (solution en partie adoptée dans le dispositif Valls) ou l’abandon du seuil de 50 salariés, coûteux en création d’emplois.

2,8 : le RSI suscite la colère

C’est en millions, le nombre de cotisants au RSI, le régime social des travailleurs indépendants,  qui ne cesse de susciter le mécontentement. Une mission a donc été confiée à deux parlementaires, Sylviane Bluteau et Fabrice Verdier, afin qu’ils proposent au gouvernement une série de mesures afin d’améliorer un système qui ne semble pas avoir trouvé de vitesse de croisière depuis sa création en 2008. Ils viennent de remettre leurs premières propositions qui partent du double constat d’une amélioration des performances du RSI en ce qui concerne le recouvrement des cotisation et une marge de progrès significative en ce qui concerne les services rendus rendus aux assurés, les disparités régionales étant également fortes. Les députés envisagent de généraliser l’expérimentation des médiateurs régionaux, ils suggèrent également d’améliorer le traitement du courrier et l’accueil téléphonique. Parmi la trentaine de propositions, figure également une refonte du système informatique du RSI qui apparait comme responsable de nombreux dysfonctionnements. Loin de condamner le RSI, les parlementaires pointent que le RSI collecte 11 milliards d’euros de cotisation mais reverse 17 milliards d’euros de prestations, ce qui signifie que les ayant-droits bénéficient de la solidarité nationale. Leur rapport final est attendu pour l’automne.

2030 : l’interminable crise des retraites

C’est la date que le Conseil d’orientation des retraites (COR) retient pour un retour à l’équilibre du régime des retraites. Un temps très long malgré les dispositions de la réforme Touraine qui restent insuffisantes. Il s’agit de relativiser cette prévision, qui au regard de la situation en 2015, parait encore bien optimiste. En effet, pour retenir la date de 2030, le COR s’est basé sur une hausse annuelle des salaires de 1,5% et un taux de chômage de 4,5%, quand celui-ci est actuellement de 10%… Malgré cet environnement, le déficit du système serait de 0,1% du PIB des prochaines années, soit plusieurs de dizaine de milliards d’euros en cumulé ! Le COR a fait bouger ses curseurs et sir le chômage se stabilise autour de 7% alors le déficit sera multiplié par quatre, il sera multiplié par cinq en cas de chômage maintenu autour de 10%. Les mesures à prendre pour stopper le déficit seraient d’autant plus violentes que la reprise seraient faible.

30 : les objets connectés explosent

L’institut GFK estime que d’ici 5 ans chaque foyer français comptera plus de 30 objets connectés. Un chiffre qui peut sembler ambitieux tant ce marché ne fait que démarrer. Néanmoins, GFK estime qu’il devrait se vendre 2 milliards d’unités en France d’ici 2020, alors qu’en 2014 ces ventes représentaient 640 000 unités pour 90 millions d’euros…

100 : le plan Fabius pour le tourisme

Laurent Fabius a présenté son « carré du succès » pour faire passer de 84 millions en 2014 à 100 millions en 2020, le nombre de visiteurs internationaux qui choisissent la France comme destination. Les quatre thèmes retenus par le Ministre des affaires étrangères sont le numérique, l’accueil, la formation et l’investissement. Un portail internet de la destination France sera donc créé, les dossiers de demande des visas seront dématérialisés et la délivrance en 48 heures ouverte à de nouveaux pays, une « conférence des formations d’excellence du tourisme » sera mise en place afin de promouvoir la formation française à l’international, enfin un fonds d’investissement tourisme sera créé et géré par la Caisse des Dépôts et Consignation afin de financer des travaux dans l’hôtellerie, le tourisme fluvial et maritime.

1931 : Le roi des médias cède sa place

C’est la date de naissance de Rupert Murdoch, en Australie. Son empire se construira, à partir de 1952, sur les bases du groupe de presse fondé par son père. Il appliquera alors les méthodes observées en Angleterre à leur journal « l’Adélaïde News » dont les ventes vont rapidement s’envoler. Au programme, des titres accrocheurs, des unes pas toujours vérifiables et de la lecture facile. Murdoch va ensuite se lancer à une courses aux achats de titres sur ses terres australiennes mais également en Angleterre, sans doute en souvenir de ses études à Oxford, avant de devenir citoyen américain pour s’offrir une chaîne de télévision. En 1985, il achète la « 20h Century Fox » et s’empare ainsi du bouquet de chaînes « Fox ». En 2015, il cède les rênes de son empire mondial à son fils James.

35 : les start-up créent leur lobby

Les membres fondateurs de « France Fintech » sont 35 et ils entendent faire entendre la voix des acteurs français des start up de la finance au travers de leur toute nouvelle association. Il s’agit clairement d’un outil pour rayonner au niveau mondial, à l’instar de leurs confrères américains ou anglais, amis également destiné à peser sur les réglementations, assurer une représentation unie auprès des pouvoirs publics et des autres acteurs de la finance et, bien entendu, de créer un lieu d’échange d’expérience.

Des avis sur les PME, l’économie et la loi Macron…

Cette semaine, on parle du plan Valls pour les PME, du contrat de travail, du lobbying des start up de la finance, des Républicains, de la loi Macron et de la mutation numérique des entreprises.

Stéphane Carcillo, économiste à l’OCDE, juge les mesures du plan Valls pour l’emploi dans les TPE-PME, dans Les Échos daté du 10 juin

« Elles ne sont pas révolutionnaires mais vont globalement dans le bon sens, sur le volet sécurisation des contrats de travail comme sur celui de l’incitation à l’embauche. La réforme des indemnités de licenciement aux prud’hommes, en particulier, peut avoir un vrai effet psychologique et la souplesse apportée sur le renouvellement des CDD peut jouer favorablement en période de reprise. L’assouplissement des accords de maintien dans l’emploi est aussi un vrai progrès, même s’il ne faut pas oublier que c’est avant tout un outil pour les plus grandes entreprises. Il reste toutefois difficile d’anticiper l’effet final sur l’emploi, qui dépendra aussi beaucoup des modalités précises de mises en oeuvre. Sur les prud’hommes par exemple, l’écart est élevé entre le plancher et le plafond fixés, mais où tombera à l’arrivée le point focal ?»

Catherine Morin-Dessailly, suite à la suppression de son amendement visant la cession de la chaîne Numéro 23, cédée 88,5 millions d’euros par son fondateur, citée par l’Express.fr

« Pour mettre un terme à ce type de spéculation concernant une ressource publique rare, le Sénat a adopté – sur initiative de la Présidente de la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication et contre l’avis du ministre Emmanuel Macron – un amendement à la loi pour la croissance et l’activité prévoyant le quadruplement – en la portant de 5% à 20 % – de la taxe portant sur la vente de chaînes de la TNT, lorsqu’elle intervient dans les cinq premières années de son autorisation » (…) « Hier, la commission spéciale chargée d’examiner ce texte en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale a décidé de supprimer cette disposition, ce qui revient dans les faits à avaliser les conditions de vente de Numéro 23 » (…) « Il est encore temps pour la majorité de revenir sur ce choix d’ici le débat en séance publique à l’Assemblée nationale et de maintenir le quadruplement de la taxe adoptée par le Sénat. Dans le cas contraire, la gauche devra assumer face aux Français d’avoir entériné des pratiques parmi les plus discutables du « monde de la finance» favorisant, qui plus est, l’enrichissement de personnalités réputées proches des cercles actuels du pouvoir. »

Pierre Gattaz, président du MEDEF, sur la réforme du contrat de travail, dans Les Échos, le 9 juin

« C’est le sujet fondamental pour le pays : la flexibilité du marché du travail. Ce diagnostic est établi depuis des années, tous les économistes et organismes internationaux le disent. Il faut créer des CDI sécurisés, assouplir le recours au CDD ou encore faciliter l’accès des chômeurs de longue aux contrats de professionnalisation. Nous avons besoin d’un changement culturel profond. Il faut sortir du cercle infernal « suspicion, contraintes, contrôles, sanctions » qui régit le rapport aux entreprises pour aller vers une culture de confiance et d’incitation. L’exécutif doit le comprendre et arrêter de nous remettre tout le temps des contraintes. Qu’il s’occupe plutôt de réduire les dépenses publiques, qui atteignent 57% de notre PIB contre 44% en Allemagne ! C’est une question vitale et c’est cela qu’on attend de lui. »

Jacques Aschenbroich, directeur général de Valeo, sur le véhicule autonome, dans Le Figaro du 13 juin

« Nous n’avons pas peur de Google, Valeo dispose aujourd’hui des meilleurs yeux du marché de la voiture autonome. Nos logiciels d’intelligence artificielle sont au même niveau que ceux des entreprises de technologie. Quels que soient nos clients, constructeurs ou géants de la technologie, ils auront besoin de nous »

Jean-Vincent Placé, au sujet des parrainages nécessaires, pour un éventuel candidat EELV,  pour la présidentielle de 2017, cité dans Le Point du 11 juin

« On a 50 conseillers départementaux dont les trois quarts ont été élus en binôme avec le PS. On a aujourd’hui 280conseillers régionaux, mais combien en restera-t-il en décembre ? Et chez la trentaine de parlementaires, qui signera pour lui ? Pas moi en tout cas ! »

François Fillon, sur le congrès des Républicains, interviewé par Le Figaro du 10 juin

« Alain Juppé a été sifflé, j’ai été sifflé. Faudra-t-il qu’il ne reste qu’une seule personne sur l’estrade pour que le silence soit assuré ? Il en faut plus pour m’intimider, et, au surplus, je sais que l’immense majorité de nos militants et tous nos électeurs sont pour un débat serein et constructif entre nous. Ce débat entre des lignes politiques et des méthodes différentes pour gouverner le pays est sain et doit avoir lieu.» (…) « La priorité numéro un est de gagner les élections régionales. Avec mes amis de Force républicaine, nous serons partout où le bilan de la gauche doit être condamné et où la SARL familiale Le Pen doit être stoppée. Je mettrai en particulier toute mon énergie à ce que Valérie Pécresse soit la première femme à diriger la région capitale. Ensuite, il s’agit de dire précisément aux Français où sont les blocages et quels sont les efforts à faire pour remettre le pays en marche. Je ne veux pas répondre au stupide antisarkozysme d’hier par un antihollandisme primaire, mais proposer un projet au service d’une vision conquérante de la France. »

Geoffroy Roux de Bézieux, sur la mutation numérique des entreprises à l’occasion de l’université du numérique du MEDEF, dans Les Échos du 10 juin

« La numérisation, ce n’est pas seulement l’utilisation d’internet avec des clients et des fournisseurs. C’est aussi une acculturation de l’ensemble du personnel et un changement du mode de fonctionnement dans les organisations. L’économie collaborative, elle est aussi vraie pour les modes de management extrêmement pyramidal, très hiérarchisé comme c’est la tradition en France, ne convient pas au numérique, qui repose sur le partage de l’information en temps réel. Or, la hiérarchie se fonde sur la détention de l’information. C’est vrai dans les entreprises et encore plus dans l’administration. Le numérique supprime les échelons intermédiaires et remet en cause le dialogue social. »

Christian Paul, député PS frondeur, au sujet du passage en seconde lecture à l’Assemblée Nationale du projet de loi Macron, dans Le Figaro du 9 juin

« J’ai demandé solennellement au premier secrétaire du PS une médiation entre le gouvernement et les députés PS pour trouver un accord en deuxième lecture. J’attends sa réponse. Si le texte revient dans sa version de première lecture, probablement aggravée par les ajouts du Sénat et par des amendements en préparation, je n’ai aucune intention de me renier. Je voterai contre ce texte et je ne serai pas le seul. »

Alain Clot, président de « France Fintech », interviewé par Les Echos le 12 juin

«Les Français sont reconnus mondialement tant dans la finance que dans les mathématiques. Côté technologie, 40.000 Français travaillent dans la Silicon Valleyn et la France est le deuxième pays le plus représenté au CES de Las Vegas » (…) «  Certains sont vraiment « disruptifs » et concurrencent directement les banques. D’autres créent de nouveaux services qui n’existaient pas jusque-là. Enfin, d’autres se placent davantage dans une position de coopération ou de prestation de service »