Des concentrations dans la presse, la France industrielle qui séduit les étrangers, le compte pénibilité allégé, la bourse qui accompagne les PME, Amazon qui veut payer des impôts, Manuel Valls qui aide les collectivités, l’État trop gourmand en dividendes… Les chiffres de la semaine, sélectionnés par Sountsou.
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C’est en millions d’euros, le montant que serait prêt à payer le groupe LVMH pour se porter acquéreur du journal Le Parisien. Celui-ci est diffusé à plus de 350.000 exemplaires sur le territoire national avec son extension Aujourd’hui en France. Cette nouvelle étape de concentration dans la presse confirme que le secteur des médias bouge et devrait poursuivre son mouvement de consolidation dans les prochains mois. Les différents acteurs se mettent en position offensive pour négocier le passage au numérique et s’adapter aux nouveaux usages. La famille Amaury conserve l’Équipe ainsi que ASO et concentre donc ses efforts sur le sport. Le nouvel ensemble Les Échos – Le Parisien pèsera lourd avec une diffusion quotidienne de 500 000 exemplaires et près de 35 millions d’euros de chiffre d’affaires. Avec également plus de 10 millions de visiteurs uniques par mois sur les supports numériques des différents titres, ce groupe devrait bousculer quelques situations dans la publicité.
4
C’est le nombre de critères de la réforme Touraine de 2014 qui sont maintenus dans le cadre du compte de pénibilité. Il s’agit des dispositifs entrés en vigueur en janvier, travail de nuit, répétitif, en horaires alternants et en milieu hyperbare. Le Premier ministre a décidé de reporter l’application des six autres à juillet 2016. Ils seront évalués par les branches qui devront définir des référentiels afin d’en faire bénéficier les salariés concernés. Des amendements à la Loi Rebsamen vont permettre d’exfiltrer les mesures les plus critiquées par le patronat telles que la fiche individuelle d’évaluation des métiers pénibles, la déclaration de points qui devaient être opérées par les entreprises, afin de permettre aux salariés de profiter des mesures d’accompagnement. La CGPME se satisfait d’avoir été entendue, l’UPA juge le moratoire de six mois insuffisant, quant au MEDEF il reste très remonté contre ce dispositif qu’il estime « sur la mauvaise voie ».
608
C’est le nombre de projets d’implantation d’entreprises étrangères recensés par EY en 2014, soit une augmentation de 18% sur un an. La France est en tête en Europe sur les projets d’investissement dans des sites industriels. Mais, le bas blesse en ce qui concerne les créations d’emplois. Les investisseurs rechignent à recruter en France, ils ont même fait moins bien en 2014 qu’en 2013, avec 12 600 postes créés et une baisse de 1500 emplois. L’Angleterre a, sur la même période, enregistré deux fois plus de créations d’emplois que la France. Le coût du travail en France reste un frein important. Un blocage de plus qui contribue à retarder la si attendue reprise…
1336
D’anciens salariés Fralib, viennent de relancer leur unité de production autrefois dédiées à la fabrication du Thé Eléphant, sous la marque 1336, soit le nombre de jours qu’ils estiment avoir passé à défendre leur usine avant sa fermeture. Ils ambitionnent d’ensacher 250 tonnes de thés et infusions en provenance du Portugal, et d’Algérie, en 2015. Leurs produits seront commercialisés dans les épiceries bio et en grande surface.
178
C’est le nombre d’entreprises financées en 2014 par la Bourse ou les placements privés, pour un montant de 4,8 milliards d’euros, selon l’Observatoire du financement des entreprises. Ces marchés représentent donc environ un tiers des fonds mobilisés sur les PME et les ETI, soit un total de 13,5 milliards d’euros, incluant le capital-risque. Ce sont 3 milliards d’euros qui ont été levés via la Bourse, un record. 27 sociétés de moins de 5000 salariés sont entrées en Bourse l’an dernier. 41 PME-ETI ont levé des fonds auprès de d’investisseurs pour un montant de 1,8 milliards d’euros.
1
Depuis le 1er mai, le géant américain Amazon a procédé à une réorganisation de ses filiales européennes et enregistre désormais ses ventes de façon individualisée en Allemagne, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni. Jusqu’à présent, Amazon consolidait ses ventes réalisées sur le Vieux-continent au Luxembourg, ce qui lui permettait de ne pas payer d’impôts dans les pays où il était implanté. Ce ne sera plus le cas, et le méga-magasin numérique a également annoncé que la France devrait être très prochainement concernée par cette petite révolution. Il s’agit d’un tournant pour ce géant du net qui pratiquait l’optimisation fiscale jusqu’à présent. Sans doute, le souhait d’apaiser les esprits en Europe et de redorer une image ternie par des pratiques fiscales un brin provocatrices et une politique sociale qui suscité également de nombreuses critiques. Sans parler, de Bruxelles qui a décidé de s’attaquer frontalement aux us et coutumes des GAFA dans différents domaines.
1
Le Premier ministre, Manuel Valls, vient d’annoncer la création d’un fonds de 1 milliard d’euros pour aider les collectivités locales à maintenir leurs investissements. Une bonne nouvelle pour l’économie qui répond à l’attente exprimée par François Baroin, président de l’Association des Maires de France, afin de répondre à la colère des édiles face à la baisse de 11 milliards d’euros des dotations d’Etat entre 2015 et 2017. Selon l’AMF, les baisses d’investissement des collectivités locales pourraient atteindre 25%, une situation qui ne sera pas sans conséquences sur l’activité des entreprises, notamment des PME, et donc sur l’emploi. Il reste que ce fonds, destiné en priorité aux communes les plus fragiles, n’est toujours pas financé.
40
C’est en milliards d’euros, le montant des dividendes que ce sont partagés les actionnaires en 2014. L’État n’est pas le dernier à se servir puisqu’il a bénéficié de 4,1 milliards d’euros de dividendes des entreprises dont il est actionnaire, soit 1 milliard de plus que ce qui était prévu dans la loi de finance initiale. Une situation que la Cour des comptes dénonce dans son rapport sur l’exécution du budget de l’État, publié le 27 mai. En effet, des entreprises qui avaient un résultat négatif en 2013, ont tout de même délivré un dividende à leur actionnaire étatique. Même s’il est vrai que ces déficits sont essentiellement dus à des dépréciations d’actifs, donc à des éléments non cash, l’attitude de l’État peut surprendre. La Cour pointe notamment la grande générosité des entreprises à l’égard de l’Etat, puisqu’elles affichent des taux de distribution plus élevés que ceux généralement pratiqués par les entreprises du CAC 40. La Cour des comptes fustige donc l’État qu’elle accuse d’avoir une vision à court terme en lien avec son propre budget plutôt que d’intégrer les objectifs industriels des sociétés au sein desquelles il détient des participations.