Il y a trois ans, le rapport de Louis Gallois tirait la sonnette d’alarme sur la dangereuse désindustrialisation de la France. Ce lundi commence la semaine de l’industrie, l’occasion d’un état des lieux.
L’INSEE a récemment confirmé que le salaire moyen français est désormais plus faible que celui des Allemands (37,10 euros contre 38,40 euros). Les industriels semblent en avoir pris acte, puisque Renault vient d’annoncer le recrutement de 1000 CDI et PSA l’installation, en Lorraine, au détriment de l’Espagne, d’une unité de production de moteurs.
L’Observatoire Trendeo annonce, de son côté, que l’industrie crée de plus en plus d’emplois quand le nombre d’ouverture d’usines augmente et que celui des fermetures baisse. Des signes encourageants alors que la France n’est pas encore sortie de la crise et que les effets concrets sur les chiffres du chômage se font attendre.
L’industrie française bénéficie également de la baisse du pétrole, de celle de l’euros mais conserve un taux de marge moyen, certes en progression, mais qui reste en deçà de celui de l’Allemagne. Le déficit commercial s’est encore détérioré en 2014 de 2 milliards d’euros…
Bref, le combat contre la désindustrialisation de la France n’est pas gagné. En outre, il ne faut pas perdre de vue la compétitivité accrue de l’Espagne que Louis Gallois décrit comme « l’atelier de l’Europe ».
Reste que le CICE n’est pas encore tout à fait en vitesse de croisière et que de nouvelles mesures d’accompagnement devraient être annoncées prochainement par le gouvernement. Celles-ci devraient prioriser les soutiens à l’investissement dans l’appareil productif et la mobilisation des liquidités françaises et européennes en direction de l’industrie.