Nos informations sur les coulisses des primaires à droite.
NKM adore Paris
Candidate à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017, Nathalie Kosciusko-Morizet était également la candidate de son parti, Les Républicains, lors des dernières municipales à Paris. Depuis, elle a réussit à s’imposer comme leader de son camp et elle semble décidée à poursuivre son combat électoral contre Anne Hidalgo lors des prochaines élections, certes encore lointaines. Elle a en tout cas obtenu l’investiture de LR pour les législatives de 2017 dans la 11ème circonscription de Paris, sur les VIème et XIVème arrondissements. Cette circonscription n’est pas donnée comme « facile » pour la droite, le sortant est le socialiste Pascal Cherki. Néanmoins, dans le contexte d’une vague bleue qui succèderait à l’élection d’un Président de la République de droite, elle est tout à fait gagnable.
Le dixième homme
Henri Guaino s’est donc lancé, presque in extremis, dans la campagne pour la primaire de la droite. L’ancienne plume de Nicolas Sarkozy est le douzième candidat à cette primaire qui sera très convoitée, du moins en apparence car celles et ceux, parmi les dix hommes et deux femmes candidats, qui réussiront à réunir les conditions pour être effectivement présents le 20 novembre dans les bureaux de vote seront rares… Henri Guaino revendique son gaullisme historique et il claironne être le seul à porter la parole du gaullisme dans cette campagne. En fait, l’ex-sarkozyste s’est finalement lancé, un peu en urgence, car il voyait poindre la candidature de Michèle Alliot-Marie, qui revendique elle aussi son héritage gaulliste et qui devrait déclarer sa candidature dans les prochains jours… Hors de question de se laisser coiffer ainsi au poteau ! Nous verrons qui du dixième homme ou de la troisième femme pourra séduire le plus de parlementaires, d’élus et de militants pour espérer se présenter au premier tour de la primaire des 20 et 27 novembre sous les couleurs du Général de Gaulle.
Sarkozy trahi par les siens ?
Ça rigole dans les QG des candidats à la primaire de la droite. L’objet de ses moqueries ? Nicolas Sarkozy, en personne ! Les staffs des candidats signalent avec perfidie que, décidément, les hérauts de la Sarkozy ne font pas que quitter le navire, ils n’hésitent plus à se présenter contre leur ancien patron. Après Nadine Morano, Geoffroy Didier, Frédéric Lefebvre, voilà Henri Guaino qui quitte le navire alors qu’il y a à peine un an il assurait qu’il soutiendrait Nicolas Sarkozy. Du côté de l’équipe de l’ancien Président de la République on souligne que la rupture avec Nadine Morano est loin d’être définitive, ou, qu’après tout, Geoffroy Didier « n’était qu’un salarié de LR »… Les émancipations de Frédéric Lefebvre et Henri Guaino sont moins bien vécues, même si la vie est longue en politique et que des ralliements utiles peuvent s’opérer.
Manoeuvres autour des investitures au sein de LR
La primaire approche, la tension monte. Il était convenu au sein de LR que seules les circonscriptions « sans problèmes » feraient l’objet d’investitures de la part du parti, les autres devaient être gelées. Or, dans les premières circonscriptions examinées par la commission nationale d’investitures, la quasi-totalité des circonscriptions ont été arbitrées. Une situation qui hérisse les candidats à la primaire, dont Alain Juppé, qui souhaiteraient avoir leur mot à dire, notamment pour défendre leurs protégé(e)s. En outre, il a été convenu qu’un conseil national serait programmé après la primaire afin de permettre au candidat officiel de la droite à la présidentielle d’apporter quelques retouches le cas échéant. Seules certitudes à ce jour : les sortants sont reconduits et les députés UDI n’auront pas de candidat LR face à eux.
Quand la « morale » débarque
Si l’activisme de Nicolas Sarkozy montre à quel point il a le moral, certains, parmi les candidats à la primaire, commencent à pointer son manquer de « morale ». C’est le cas d’Alain Juppé, selon Le Parisien, le favori des sondages aurait tenu des propos critiques à l’égard de l’ancien Président de la République, toujours pas candidat officiel, mais à qui il est reproché sa campagne de fait, aux frais du parti : « Quand je l’entends dire qu’il n’est pas encore candidat, c’est juste une aimable plaisanterie ! Il y a là, un vrai problème de morale ».
Loi travail : la démonstration sénatoriale
Démontrer sa capacité à réformer est l’un des enjeux de la droite pour 2017. La loi travail, en cours de navette au Parlement, même si elle a peu de chance d’être votée avec les amendements des sénateurs de droite, est un excellent exercice grandeur nature qui devrait permettre à la droite de démontrer sa capacité et sa détermination à réformer en cas d’alternance. Elle doit néanmoins éviter les écueils du « Au secours la droite revient ! » déjà enclenché par François Hollande. La difficulté réside donc pour les sénateurs à ne pas offrir une image caricaturale qui pourrait aboutir à un résultat inverse à celui recherché. Déjà, les différents candidats à la primaire ont à défendre une posture libérale peu populaire dans l’électorat Français, il ne faudrait pas en plus que les sénateurs donnent de la droite une image trop radicale sur le droit du travail. Ils ont donc revu le texte du gouvernement et ont introduit plusieurs amendements significatifs : retour à la barémisation prud’homale, suppression des 35 heures et retour des 39 heures en cas d’absence d’accord collectif, simplification du compte pénibilité, régime spécial PME pour le forfait jour… Néanmoins, en cas d’alternance les réformes ne seront pas si simples, déjà les centristes ont souhaité faire entendre leur différence et ont menacé de ne pas voter un texte jugé un peu trop « droitier ».
Juppé prône la « responsabilité »
Le premier numéro du nouveau magazine politique de TF, « Vie politique » proposait, dimanche 12 juin un intéressant débat entre Alain Juppé et la directrice du Think Tank libéral Ifrap, Agnès Verdier-Molinié. Le premier a reproché à la seconde son libéralisme un peu outrancier qui ne se soucierait guère des réalités de nos concitoyens. Le candidat à la primaire de la droite a souligné qu’il souhaitait une réforme acceptable par les Français et qui ne soit pas trop radicale, condition selon lui de sa réussite. Il a notamment défendu la suppression de seulement 250.000 postes de fonctionnaires en 5 ans et un plan limité à 28 milliards de baisses d’impôts.