L’actu

Français et syndicats : la défiance

1er mai « peau de chagrin » pour les syndicats qui se sont retrouvés bien seuls  dans les rues de France, les manifestants étaient deux fois moins nombreux que l’an dernier ! Une désaffection confirmée par le baromètre mensuel OpinionWay réalisé pour Axys Consultants, Le Figaro, et BFM Business selon lequel 54% des français jugent que les syndicats ne jouent pas un rôle « utile ». 

Cette enquête, publiée jeudi 30 avril, jette un pavé dans la mare. On mesure le décrochage des syndicats avec ceux qu’ils sont censés représenter et on ne peut éviter de se poser la question de leur utilité réelle dans la société d’aujourd’hui. Car, certains chiffres sonnent comme des claques.

Les adhérents aux syndicats étaient plus de 5 millions après la Seconde guerre mondiale, ils sont à peine 2 millions aujourd’hui, ce premier constat devrait inciter les centrales à se remettre en question et à entamer un sérieux repositionnement. Si 59% des 18-24 ans apprécient les syndicats, à peine 37% des plus de 65 ans en ont une bonne opinion. Fait notable, la majorité des classes populaires les trouvent inutiles. Là où le bat blesse, c’est dans la perception qu’ont les français de l’utilité des syndicats dans leur rôle essentiel : la négociation. Plus de 41% des sondés estiment qu’ils n’ont aucun effet sur les réformes économiques, en matière de dialogue social avec le patronat. Sévère.

Néanmoins 56% des français jugent que les syndicats présentent une utilité pour défendre les fameux « droits acquis », bref pour scléroser notre économie. 68% des français considèrent que les syndicats ne sont pas représentatifs des salariés et 67% ne se reconnaissent dans aucune centrale.

Les débats autour du travail dominical avec les affaires Sephora et Bricorama laissaient pressentir une divergence d’intérêts et d’objectifs entre les syndicats et ceux qu’ils prétendent défendre. Ce sondage apporte une illustration intéressante de cette désaffectation.

Les syndicats apparaissent surtout comme arcboutés sur des positions politiques d’un autre âge loin des attentes de nos concitoyens et de leur approche pragmatique de l’économie et de l’entreprise.