Quelques informations-clés sur les élections américaines et leur impact possible sur l’Europe. L’arrivée de Donald Trump, si elle surprend, marque notamment la victoire du lobby protectionniste.
Les barrières protectionnistes de Donald Trump
Le nouveau président des Etats-Unis a promis d’ériger des barrières douanières infranchissables notamment contre les produits en provenance de Chine et du Mexique, une victoire du lobby protectionniste. Cette dérive protectionniste est également l’une des motivations des anglais pour lancer le Brexit. Aux Etats-Unis Donald Trump a promis une augmentation de 45% des droits de douane sur les produits en provenance de Chine, de 35% pour ceux qui proviendraient du Mexique et de 10% pour le reste du monde. Néanmoins, Donald Trump va être confronté aux effets collatéraux de ses promesses, il n’est pas évident que les entreprises américaines, notamment les multinationales, accueillent favorablement une politique protectionnistes qui entrainerait sans doute des mesures de rétorsion de la part des pays constituant leurs propres débouchés.
Quand l’élection américaine fragilise l’Europe
Hasard du calendrier le jour de l’élection de Donald Trump, Bruxelles publiait les prévisions de croissance pour l’Europe. Le PIB devrait connaitre une croissance de 1,5% en 2017 et de 1,7% en 2018 selon les dernières prévisions. Néanmoins, celles-ci n’intègrent pas les effets de la nouvelle politique américaine, portée par le lobby protectionniste, qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’activité économique dans la zone euro. De nombreuses incertitudes pèsent déjà sur l’activité économique européenne, les effets du Brexit, la santé de l’économie chinoise, les attentats et désormais les possibles effets d’une politique américaine ultra-protectionniste.
Un climatosceptique à la Maison Blanche
Le cauchemar des spécialistes du climat s’est réalisé avec l’élection de Donald Trump. Le milliardaire américain est clairement un climatosceptique qui ne cesse de moquer le consensus mondial sur les effets des changements climatiques engendrés par l’activité humaine. Il a même promis de supprimer l’Agence américaine de protection de l’environnement, dotée d’un budget annuel de 8 milliards de dollars ! Alors, les inquiétudes sont fortes en ce qui concerne les accords de la COP21. S’ils ne peuvent être dénoncés avant trois ans, aucune contrainte n’est prévu contre les Etats qui ne les respecteraient pas. Donald Trump a donc les mains libres. Du moins en apparence, en effet on s’apprête à engager de vives négociations pour éviter une telle situation.
Les sondeurs se sont trompés
Comme pour le Brexit, les sondeurs américains n’ont pas perçus la montée en puissance de Donald Trump et sa réelle capacité à gagner l’élection. Ils estimaient qu’Hillary Clinton était en position de gagner alors que son adversaire tenait les clés du scrutin. Que s’est-il passé ? Il semblerait que les « votes cachés » aient été particulièrement nombreux pour cette élection. Les électeurs qui s’apprêtent à voter pour un candidat radical auraient tendance à cacher leur vote réel, ce qui explique que les instituts de sondage soient dans le brouillard quand ces votes sont particulièrement importants. En France, ces votes cachés font l’objet d’attentions particulières en vue des prochains scrutins.
Le lobby du pétrole aux Anges
Avec Donald Trump à la Maison Blanche les défenseurs des énergies fossiles peuvent se frotter les mains. Climatosceptique affiché, le nouveaux président américain a promis lors de sa campagne de déréglementer le secteur de l’énergie, pourvoyeur d’emplois et susceptible de redonner des couleurs à certains Etats. Le charbon et le pétrole vont donc retrouver des couleurs aux Etats-Unis et les centrales au charbon devraient à nouveau pouvoir prospérer alors que l’administration Obama avait décidé leur arrêt.