L’actu

L’actualité du lobbying

L’actualité du lobbying, cette semaine, est marquée par des députés qui persistent à refouler les entreprises étrangères, un patronat qui s’organise et l’affaire de la pollution automobile qui rebondit.

Quand la France s’organise pour dégouter les entreprises étrangères

La situation est presque désespérante. Engluée dans ses lourdeurs fiscales et administratives, la France ne parvient ni à résorber durablement le chômage, ni à renouer avec la croissance. Le Brexit sonnait comme une opportunité puisqu’un grand nombre d’entreprises envisagent de déplacer leur siège de Londres vers d’autres capitales européennes. Encore faut-il que celles-ci soient attractives. Paris, la région Île de France et le gouvernement ont lancé une vaste opération de séduction mais les députés font tout pour empêcher les quelques mesures d’accompagnement de voir le jour. Ils refusent d’adopter des mesures fiscales pour les impatriés, les start up et créent un climat d’instabilité réglementaire dont on sait qu’il effraie par nature les entreprises. Déjà, quelques-unes ont préféré Dublin et Francfort à Paris.

Libéraux et artisans veulent peser

Surprise au sein du patronat, l’Union professionnelle artisanale (UPA) et l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) se rapprochent pour peser plus. Face à la CGPME et au Medef, ces deux organisations étaient fréquemment marginalisées dans les négociations, désormais elles entendent, ensemble, faire entendre leur voix et obtenir des résultats plus probants pour leurs mandants. Les deux poids lourds, CGPME et Medef, ne voient pas cette fusion d’un bon oeil.

360 entreprises rappellent Trump à l’ordre

En marge de la COP 22 à Marrakech, 360 entreprises implantées aux Etats-Unis, dont certaines sont étrangères, ont adressé une lettre au président élu Donald Trump afin de l’exhorter à respecter les engagements pris lors de la COP 21 en décembre 2015. Cette lettre réunit des entreprises basées aux Etats-Unis mais peu de grands groupes américains, de nombreux chefs d’entreprise restent prudents depuis l’élection du nouveau Président. En effet, Donald Trump est un climatosceptique assumé et il prévoit de relancer la production d’hydrocarbures et de charbon. Pourtant, le réchauffement climatique est bien un enjeu mondial, y renoncer aujourd’hui, revient sans doute à s’assurer des pertes de parts de marché dans l’avenir.

Les sénateurs refusent de débattre du budget 2017

Ils jugent le dernier budget du quinquennat de François Hollande « insincère » et « irresponsable » alors ils refusent de l’examiner. Il s’agit d’une posture exceptionnelle qui n’aura pas été beaucoup relevée par les médias et qui sera en faut sans incidence sur son adoption finale par l’Assemblée Nationale. Dans ce contexte, le Sénat montre d’une certaine façon qu’il pèse peu. On peut s’interroger s’il est bien judicieux de la part de la haute Assemblée, réputée sage, travailleuse et hors de l’urgence politique, de prendre une décision politique si radicale. En effet, le positionnement original du Sénat devrait plutôt le préserver des affres de la campagne présidentielle, au lieu de cela il prend une décision purement politicienne.

Le scandale de la pollution automobile rebondit

L’affaire Volkswagen n’est finalement que le début d’un vaste scandale qui semble ébranler un large pan de l’industrie automobile à travers le monde. Une Class Action portée par 500.000 plaignants vient d’être déposée aux Etats-Unis contre Chrysler et sa marque Dodge à qui il est reproché d’avoir vendu entre 2007 et 2012 des véhicules rejetant plus de 14 fois d’oxydes d’azote que le plafond légal. En France, une autre filiale de Chrysler, Fiat, intéresse la DGCCRF qui est en pleine enquête sur le Fiat 500X, soupçonné de dépasser le plafond de rejet de 40% pour le CO2 et de trois fois pour le NOx. Une autre procédure est en cours en Allemagne. Le soucis pour les constructeurs est que, cette fois, les véhicules essence et diesel sont visés avec, en ligne de mire, les logiciels des boîtes de vitesse automatiques, qui permettraient de passer les tests officiels avec des réglages spécifiquement étudiés.

Les grands groupes audiovisuel veulent plus d’agilité

Les autorisations d’émettre des chaînes de télévision et de radios sont régies par une convention signée avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) en contrepartie d’engagements que les éditeurs s’engagent à respecter. Les conventions de TF1 et M6 arrivent à échéance en 2018 et devraient être renégociées d’ici l’été 2017. Une bonne occasion pour les groupes audiovisuels pour se lancer dans une vaste opération de lobbying qui vise d’une part à alléger leurs obligations et, d’autre part, à peser sur une nouvelle loi audiovisuelle annoncée en cas d’alternance, comme à chaque élection présidentielle. TF1 revendique de pouvoir couper ses journaux télévisés par de la publicité, diminuer ses obligations en matière de magazines d’information et de bénéficier de la publicité croisée pour sa chaîne d’information LCI. M6, revendique quant à elle de diminuer ses obligations en matière de musique, son Président juge que l’industrie se porte bien contrairement à celle de la télévision. D’autres sujets, encore plus politiques, sont également défendus par les groupes comme une remise à plat des obligations de production et des contraintes liées à la concentration.

L’échec de la société civile pour peser sur le débat public

La défiance qui pèse sur les partis politiques et les élus a suscité des initiatives originales au printemps. Parmi elles, l’idée d’une primaire citoyenne dont le but est de désigner un citoyen parmi les citoyen pour se présenter à la présidentielle de 2017. Le premier écueil dans lequel sont tombées ces initiatives est celui de la multiplication des primaires citoyennes, elles sont au moins trois, relève Le Monde, daté du 12 novembre : laprimaire.org, La Vraie Primaire et La Primaire des Français. Incapables de se mettre d’accord, victimes de tensions internes, en difficulté pour assurer un fonctionnement pérenne, le dynamisme du début s’est finalement englué. Au final, ces initiatives se heurtent aux dérives du système qu’elles dénoncent et les Français n’adhèrent pas.