Le chef d’entreprise est souvent impliqué dans la vie locale ou dans des clubs, ce qui lui donne l’occasion de croiser les élus, voire de sympathiser avec eux. Il est fréquent de rencontrer des décideurs économiques qui considèrent que leur seul carnet d’adresses suffira à résoudre les problématiques légales inhérentes à leur activité. Si ces relations sont utiles, souvent ponctuellement, elles ne peuvent en aucun cas servir de base à la résolution de difficultés liées à la sphère publique.
En effet, vos élus sont soumis à de multiples demandes, ils suivent plus particulièrement certaines thématiques qui ne relèvent pas nécessairement de vos activités et leur mission consiste à écouter tout le monde et à décevoir (en tout cas pour certains d’entre eux) le moins d’électeurs possible…
Le carnet d’adresses peut incontestablement se révéler utile à un moment ou un autre, mais certainement pas sur la durée ni en termes d’efficacité. Les relations institutionnelles doivent s’inscrire dans une démarche globale de long terme et basée sur les valeurs de l’entreprise et des éclairages précis sur ses problématiques. Elles revêtent des formes diverses et nécessitent une évolution permanente des stratégies. La connaissance de quelques élus, si importants soient-ils, ne vous aidera certes pas à gérer durablement les intérêts de votre entreprise. La complexité des arbitrages publics et les multiples enjeux qu’ils représentent demandent une approche extrêmement précise de la relation avec la sphère publique.
Votre entreprise vous impose quotidiennement de faire des choix, vous devez trancher, agir vite… Pensez que les élus et les décideurs publics sont soumis à la même pression, avec, en plus, des équilibres politiques à maintenir. Cette complexité est amplifiée par la crise économique, sociale et politique que nous traversons. Les majorités sont plus difficiles à trouver, elles sont protéiformes.
Des orientations gouvernementales peuvent être remises en question au Parlement, voire non suivies des effets escomptés par les autorités indépendantes chargées de les appliquer…
Paradoxalement, cette situation nouvelle peut être un avantage pour les entreprises, notamment les PME. Désormais, les décisions publiques doivent s’accompagner d’explications à différents niveaux, au sein du Gouvernement, au Parlement, au sein des majorités, des partis, entre acteurs publics qui interviennent sur les dossiers et, bien entendu, vis-à-vis du public, lequel n’est plus simple spectateur de la vie démocratique.
Pour toutes ces raisons, compter sur son seul carnet d’adresses constitue une erreur et peut conduire à des échecs majeurs.
Mathieu Quétel, président de Sountsou, auteur des Cahiers Experts « Les 10 erreurs à éviter en relations institutionnelles »
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