Le lobbying reste un secteur peu investit par les PME, celles-ci considèrent encore trop souvent qu’elles ne peuvent avoir de prise sur la décision politique, quand elles n’estiment pas que les politiques sont tellement loin de leurs réalités que cela ne « sert à rien ». Grave erreur.
Je l’explique souvent aux chefs d’entreprise que je rencontre, et que j’essaie de convaincre de se lancer dans les relations institutionnelles : le lobbying est créateur de valeur, il devrait constituer une part significative de leur propre mission.
Les PME ne peuvent laisser le champ libre aux grands groupes dont la taille les aide déjà naturellement à peser sur les décisions publiques. Elles doivent, au contraire, investir les relations institutionnelles et s’organiser pour défendre leurs spécificités, leur capacité à s’adapter et la nécessité de bénéficier d’accompagnements spécifiques.
Les PME ont besoin de la décision publique, quant elles ne dépendent pas de la commande publique, alors pourquoi rester en dehors du débat ? Question de coût ? de priorité ? d’incompréhension ?
Il y a un peu de tout cela et surtout un « à priori », très réservé, sur l’action politique en général et sur la capacité des élus à intégrer leurs problématiques. Or, les élus sont pragmatiques, ils n’ont rien contre l’entreprise. Certes, il est fréquent qu’ils ne la connaissent pas, mais n’est ce pas également le rôle de l’entreprise d’engager une communication vers leurs décideurs politiques ?
Des initiatives intéressantes ont été prises comme la démarche de la CGPME qui a engagé un travail pour porter des propositions « business friendly » dans la perspective de la présidentielle de 2017 ou encore l’opération « Moi, parlementaire, une semaine dans les pas d’un dirigeant » portée par l’association « entreprise et progrès », mais il s’agit de démarches collectives.
J’observe avec attention le cheminement de mes clients lorsque nous commençons à initier un travail en affaires publiques. Au début, ils sont sceptiques, puis, ils s’intéressent, s’investissent, enfin, ils sont étonnés des résultats. Lancez-vous !
Mathieu Quétel, président de Sountsou