Ces derniers jours la rumeur enfle, Emmanuel Macron se préparerait pour 2017 avec en ligne de mire une éventuelle absence de François Hollande dans la présidentielle.
Il est vrai que les soutiens du ministre de l’économie semblent s’organiser, plusieurs grands patrons se sont dévoilés, des clubs se créent autour de lui mais il ne dispose en vérité que de peu de relais à l’Assemblée Nationale et au Sénat et, surtout, d’aucun appui politique en région. Alors, pense-t-il vraiment pouvoir incarner en 2017 un recours en cas d’abandon du locataire actuel de l’Elysée ?
Plus probablement, le jeune ministre envisage de peser sur le programme du prochain quinquennat. Les atermoiements autour de la loi Macron, les reculades attendues sur la loi El Khomri et l’abandon de son projet de loi Nouvelles opportunités économiques (Noé) ont fini de le convaincre qu’il fallait préparer un programme novateur et ambitieux pour 2017.
Emmanuel Macron organise ses soutiens au Parlement comme l’expliquent Le Figaro dans son édition du 11 mars et L’Express dans sa nouvelle formule présentée le 9 mars. Le magazine lui consacre sa une et une longue interview dans laquelle Emmanuel Macron développe ses idées pour la France.
L’Express révèle que le jeune ministre serait conseillé par Claude Posternak qui est également le promoteur de La Transition, un mouvement qui souhaite promouvoir une personnalité nouvelle, issue de la société civile pour l’élection présidentielle de 2017.
En 2012, François Hollande a vendu un programme impossible à appliquer sur la durée, il a donc évolué au fil des années et des évènements pour s’inscrire dans un social libéralisme qui a créé une véritable crise au sein du PS et plus largement de la gauche. Pourtant nombreux sont ceux au sein de la majorité à être conscients que désormais le PS devra changer de posture notamment vis à vis du monde de l’entreprise qui ne pourra plus être caricaturé et utilisé comme catalyseur des rancœurs.
Emmanuel Macron fait sans doute le pari qu’une recomposition du paysage politique aura lieu après la présidentielle et les législatives et que le temps de la réforme pourra s’imposer. Il s’y prépare et proposera vraisemblablement à François Hollande un programme « clé en mains » pour aller vite.
Le ministre estime probablement, comme de nombreux observateurs, que 2017 connaitra une alternance, y compris en cas de maintien de François Hollande. En effet, la majorité sera recomposée et les uns et les autres auront été invités à choisir clairement leur camps.