Les soutiens les plus indéfectibles du Chef de l’Etat prennent leurs distances au fur et à mesure quels découvrent le livre « Un Président ne devrait pas dire ça… ». Déjà plombé par des sondages au delà du catastrophique, François Hollande doit désormais faire face à l’opposition de sa majorité, Jean-Luc Mélenchon en tire profit.
Les immenses dégâts des commérages présidentiels
Les rendez-vous journalistiques du Président de la République plombent littéralement sa fin de quinquennat et, surtout, remettent en question sa capacité à se représenter. La lecture du livre des journalistes, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ne cesse d’alourdir le passif de François Hollande. Non seulement le Président de la République a multiplié les rencontres avec les journalistes, mais il a évoqué avec eux des secrets d’Etat, il a échangé avec des dirigeants d’autres pays au téléphone devant eux et il s’est livré à de multiples petites phrases perfides en direction de ses alliés. Il souhaitait mettre en perspective son action, il nous livre des petites méchancetés sur pratiquement chacun de ses proches. On peut légitimement s’interroger sur les motivations et sur la capacité à incarner la fonction présidentielle d’un Président de la République qui se livre à longueur de pages à des bavardages dignes de commérages de langues de vipères réunies dans un salon de coiffure… Le résultat est une déflagration interne à la majorité qui touche tous ses soutiens y compris le patron du PS, le premier Ministre et le Président de l’Assemblée Nationale… Soyons francs, ils le défendaient plus par obligation que par conviction mais à présent ils souhaitent son retrait. La situation est inédite dans la Vème République, le Président est fortement affaibli dans l’opinion, il semble tout faire pour se placer dans une situation inextricable. Le pire, c’est qu’il a savonné sa propre planche tout au long de son quinquennat en rencontrant ceux, qui par leurs plumes, ont peut-être porté l’estocade.
Qui pour aller dans le mur ?
Jusqu’à présent, la primaire socialiste s’annonçait comme une rampe de légitimation de François Hollande pour la présidentielle. Les frondeurs, comme à leur habitude, souhaitaient livrer bataille au niveau du débat mais n’étaient pas forcément candidats pour la présidentielle. Ils sont peut-être au pied du mur. Dans le contexte actuel, il n’est pas exclu qu’un Arnaud Montebourg sorte victorieux des urnes de la primaire socialiste. Oui, mais pour faire quoi ? S’écraser lamentablement au premier tour de la présidentielle et incarner ainsi une chute historique du PS ? Inutile de dire que les candidats ne se bousculent pas vraiment pour crasher ainsi leur carrière. Pas plus Manuel Valls que les autres. En effet, la situation de la gauche dans les sondages, les perspectives pour le candidat du PS d’être relégué à la quatrième place du premier tour, derrière Jean-Luc Mélenchon, plus la déroute annoncée pour les législatives, ne suscitent en vérité pas beaucoup de vocation. À part François Hollande, qui croit toujours à sa bonne étoile.
Macron bétonne sa route
Emmanuel Macron continue de dérouler son organisation, il a présenté cette semaine son organigramme. Il a confié le secrétariat général de son mouvement en Marche ! au député socialiste Richard Ferrand. 9 ambassadeurs ont été nommés, ils sont issus du Sénat ou de l’Assemblée Nationale, du monde de l’entreprise, du Medef et de la société civile. Le futur candidat revendique désormais 90.000 adhérents pour En Marche ! qui sont plutôt des sympathisants voire des curieux puisqu’il n’y a pas d’adhésion payante. Ce chiffre peut semble important mais il est à relativiser, on aurait pu s’attendre que la démarche d’Emmanuel Macron suscite un intérêt plus massif. L’ex ministre qui s’apprête à nommer 100 référents locaux en charge d’animer 1500 comités locaux organisera le 5 novembre une convention nationale de son mouvement.
Mélenchon prospère sur les ruines de la majorité
Jean-Luc Mélenchon a le vent en poupe. Les commérages présidentiels lui permettent de conforter sa place de recours à gauche. Selon un sondage Kantar Sofrès One Point pour Le Figaro les intentions de vote sur son nom oscillent désormais entre 13 et 15,5% au premier tour de la présidentielle. Il bénéficie à plein de la crise au sein de la majorité et du désaveu qui frappe le Président de la République. Dans toutes les hypothèses il devancerait nettement François Hollande, seule une candidature Macron permettrait au PS d’envisager rester à la troisième place au premier tour. Même s’il est vrai qu’Emmanuel revendique n’appartenir ni à la gauche, ni à la droite.
Hollande et ses 4%
François Hollande est crédité d’un taux de satisfaction record de 4% de Français qui se déclarent satisfaits de son action, selon la septième vague de l’enquête Cevipof-Le Monde, réalisée mi-octobre auprès de 17047 personnes. Ce résultat est historiquement bas, 3% se déclarent satisfaits de son action et 1% très satisfaits…
Dates de la présidentielle
Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril 2017 et le second tour le 7 mai. Les élections législatives se tiendront les dimanches 11 et 18 juin. Enfin, les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre 2017. Pour mémoire, la primaire d’EELV est prévue le 19 octobre et le 6 novembre (second tour), celle de la droite est prévue pour les 20 et 27 novembre 2016, celle de la gauche les 22 et 29 janvier 2017.