L’actu

Régionales : où sont les entrepreneurs ?

Une étude du Cevipof sur le profil des candidats aux élections régionales met en lumière le manque de présence  du monde de l’entreprise sur les listes.

L’étude portant sur les candidats de 2015 note que « les groupes dirigeants de la vie économique locale sont rares en moyenne. Les représentants du patronat et du monde industriel comptent pour 3,6%, les professions libérales pour 7,3% (dont 1% d’avocats et 1% de médecins, ce qui semble évoquer un certain déclin des élites notabiliaires locales traditionnelles), les artisans et commerçants pour 4,6%. Les agriculteurs exploitants constituent 2,4% des candidats. » En revanche, le tiers des candidats est issu du secteur public, un chiffre en recul puisqu’ils représentaient 57% des candidats en 2010.

La réforme territoriale donne plus de pouvoir économique aux nouvelles grandes régions, on pouvait donc espérer une plus grande représentativité des chefs d’entreprise à l’issue des élections des 6 et 13 décembre prochains. En fait, rien n’est moins sûr. Si Virginie Calmels, signe son engagement au côté d’Alain Juppé en prenant la tête de liste en Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, elle reste une exception.

Deux raisons principales à cette situation : le scrutin de liste favorise les choix d’appareils et les chefs d’entreprise ne sont certainement pas des professionnels de la politique, la seconde raison tient également au manque d’appétence des entrepreneurs pour l’engagement politique.

 

Lobbying, les Français s’investissent 

Nous vivons un bien étrange moment démocratique. Les Français semblent fortement déçus par leurs élus, n’apparaissent pas vraiment motivés par un déplacement vers les bureaux de vote pour les élections régionales des 6 et 13 décembre et, en même temps, ils ont envie de prendre la parole.

L’initiative de la secrétaire d’État au numérique Axelle Lemaire d’associer les citoyens à la rédaction de son projet de loi pour une République numérique connait un réel succès puisque plus de 20.000 personnes ont pris part à la consultation lancée sur internet. D’ailleurs, la version finale du projet qui sera présentée aux parlementaires dans le courant du mois de décembre intègre des propositions citoyennes voire de lobbies délivrées en transparence. Une nouveauté.

La démarche des associés de l’agence de publicité Fred & Farid avec leur application GOV lancée dans le cadre de la COP 21 envisage de répondre à la même attente des Français de participer au débat public et d’exprimer plus directement leurs opinions (voir notre article consacré à ce sujet cette semaine).

Il semblerait que la désaffection vis à vis des élus « traditionnels » s’accompagne d’une réelle volonté de prendre part aux décisions, de partager plus directement les opinions en utilisant massivement le numérique. Sommes-nous face à une « ubérisation » de  la démocratie ?

La révolution numérique est entrée dans notre quotidien presque par effraction, elle s’est imposée en créant de nouveaux besoins, en répondant également à une volonté de relations plus simples et directes, une forme de coupure avec des intermédiaires, finalement jugés un peu inutiles. Ce n’est certainement pas le cas de nos élus, éléments indispensables au bon fonctionnement de notre démocratie, mais ils devront également s’adapter.

Très conscients qu’ils peuvent peser sur les décisions, les Français ont tendance à devenir des acteurs directs de la démocratie, au moins lorsqu’ils en ont la possibilité. Le numérique va leur donner cette liberté avec de plus en plus de facilité et il est très probable que cela change assez profondément la physionomie de nos hémicycles.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Loi numérique : lobbying citoyen

La volonté de la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire, a été respectée, les citoyens ont pu activement participer à l’élaboration de son projet de loi pour une République numérique. 8500 contributions ont été apportées et au final ce sont dix articles qui ont été ajoutés au projet initial.

20.000 personnes ont donc pris part à la participation en ligne proposée par Axelle Lemaire afin de collaborer à la rédaction du texte final de ce projet de loi à l’élaboration innovante et originale. Sept articles nouveaux sont directement issus de cette consultation, trois autres ont été assez largement modifiés après les remarques des internautes.

L’utilisation des algorithmes sera désormais notifiée lors de l’utilisation des services internet gouvernementaux. Ce sera notamment le cas pour les inscriptions universitaires, les lycéens n’obtenant que trop rarement satisfaction sur leurs choix initiaux sans obtenir d’explication quant au processus de décision, qui repose en fait sur l’utilisation d’algorithmes.

Autre dispositif inclus dans la loi : la facilitation de la publication de leurs données par les administrations, les services publics industriels et commerciaux ainsi que les établissements publics à caractères industriels et commerciaux. S’ils ne respectent pas cette nouvelle obligation de publication, ils pourront être placés sur une liste noire publique.

La gestion numérique du décès est également prise en compte. Il sera désormais possible de désigner un tiers de confiance par le biais d’un notaire qui aura accès aux données numériques de la personne décédée et pourra les gérer.

Le projet de loi pour une République numérique devrait être débattu au parlement à partir du mois de décembre. D’autres mesures seront incluses dans le projet de loi Macron 2, elles concerneront plus directement le monde de l’entreprise.

Lobbies vert et automobile, ensemble

Le rapprochement est suffisamment inédit et original pour être souligné. Le groupe PSA et  l’ONG Transport & Environnement engagent une collaboration pour la mesure des émissions de CO2 des véhicules du constructeur.

Le scandale Volkswagen a jeté le doute sur l’ensemble des constructeurs et les révélations qui ne cessent d’être portées à la connaissance du public depuis plusieurs semaines ne sont pas de nature à rassurer les consommateurs. Le premier à pâtir de cette ambiance est bien entendu le diesel, montré du doigt par les politiques qui, hier encore incitaient les Français, y compris par des accompagnements fiscaux, à s’équiper massivement avec des véhicules roulant au gasoil. Or, les constructeurs tricolores sont très axés sur les véhicules diesel qui représentent aujourd’hui l’essentiel de leurs ventes, il s’agit donc pour eux de réagir à un risque de désaffection.

PSA a décidé de faire face en s’associant avec Transport & Environnement, un lobby vert bien connu des couloirs bruxellois et respecté. Dès le début de l’année 2016, les véhicules Peugeot, Citroën et DS seront contrôlés pour leurs émissions de CO2, en conditions réelles. Les routières intègreront plus de kilomètres sur autoroute par exemple. À partir de 2017, les mesures seront élargies aux oxydes d’azote.

L’association Transport & Environnement remporte une belle victoire avec cet accord puisqu’elle milite de longue date pour dénoncer les écarts entre les mesures de laboratoires sur lesquelles sont assises les normes et les mesures réelles qui présentent toujours, selon elle, de grandes divergences. Quant à PSA, le constructeur montre sa volonté de transparence à l’égard des consommateurs mais également des pouvoirs publics, ce qui devrait favoriser l’évolution en douceur des normes.

« Politique et éthique » remporte le Prix « Un regard d’Edgar »

L’ouvrage collectif « Politique et éthique : regards croisés » qui regroupe les écrits de 17 auteurs, issus de la société civile ou du monde économique partagent, sous la direction éditoriale de Nathalie Bordeau et David-Xavier Weiss, leurs visions de la politique et de l’éthique par chapitres interposés. Ce livre collaboratif né durant l’été 2014, remporte le Prix Edgar Faure 2015 dans la catégorie « un Regard d’Edgar » qui récompense le livre politique de l’année. Mathieu Quétel, président de Sountsou participe à la rédaction de cet essai en rédigeant le chapitre « Médias et éthique ».

Le Prix Edgar Faure est présidé par le petit-fils d’Edgar Faure, le psychanalyste Rodolphe Oppenheimer, le Jury est composé de personnalités comme Olivier Dassault, Isabelle Debré, Rama Yade, Jean-Christophe Lagarde ou Luc Carvounas.

Parmi les 14 ouvrages sélectionnés pour le 9ème Prix Edgar Faure, se trouve un véritable projet de réflexion sur le lien qui unit le monde politique et l’éthique dans la société d’aujourd’hui. Une dimension particulière est donnée à cet ouvrage grâce à la participation de 17 auteurs. Chaque auteur traite le thème qui lui a été confié selon son angle personnel et son propre ressenti. Ce qui ressort alors du livre est le sentiment commun que politique et éthique s’enrichissent mutuellement mais qu’il reste à la première beaucoup à apprendre de la seconde. Cet ouvrage dépasse la simple volonté de reflexion. Tous les droits d’auteurs sont intégralement reversés à l’association le Refuge qui propose un hébergement temporaire et un accompagnement social, médical, psychologique et juridique aux jeunes majeurs victimes d’homophobie.

Rien ne prédestinait cet ouvrage à cette réussite, comme l’exprime Mathieu Quétel, Président de Sountsou Affaires publiques et contributeur du livre : « Je suis très heureux parce que cet ouvrage n’avait pas vocation à rencontrer un vaste public. Soyons honnêtes, il s’agit de réflexions posées par des acteurs de la société civile et du monde économique, pour la majorité d’entre eux inconnus du grand public. Il s’agit d’une belle aventure autour de Nathalie Bordeau, David-Xavier Weiss et de notre éditeur Bart & Jones. Qu’un livre tel que « Regards croisés » reçoive, après la tragédie que vient de vivre notre pays, le Prix un Regard d’Edgar me semble être un beau symbole ».

Mathieu Quétel, directeur général de plusieurs entreprises au cours des vingt dernières années, dans les médias mais également l’internet et le conseil, contribue à cette réflexion à travers un chapitre « Médias et éthique ». À la demande de Nathalie Bordeau et David-Xavier Weiss, directeurs éditoriaux, Mathieu Quétel s’interroge sur le traitement de l’information par les médias, sur l’évolution du contrôle et de la déontologie journalistique.

Le Président de SOUNTSOU travaille constamment au sein de son cabinet sur ce lien, et explique sa participation à cet ouvrage : « Je fais partie de ceux qui croient en la politique, en son rôle déterminant dans notre société. Cet ouvrage est intéressant car il permet à des avis, parfois divergents, de s’exprimer, de se croiser, il constitue un bel outil de réflexion. En outre, la thématique qui m’était proposée « Médias et éthique » me permettait également de mettre en perspective une nouvelle forme de censure qui semble de plus en plus être tentée de s’exercer dans les médias ».

En outre, cet ouvrage représente bien le travail du cabinet d’Affaires Publiques SOUNTSOU, réfléchir, créer des ponts entre monde économique et politique et adopter une nouvelle approche au sein de laquelle le respect et la conviction tiennent une place prépondérante. Mathieu Quétel envisage les relations institutionnelles sous un angle différent en plaçant l’empathie au centre de la démarche. Il adopte une vision prospective des Affaires Publiques, notamment à l’ère du numérique, avec la collection Les Cahiers Experts, disponible gratuitement pour aider les chefs d’entreprises à comprendre ce qu’est l’éthique dans les relations institutionnelles.

Pour Mathieu Quétel, toutes les initiatives qui participent à la réflexion, à l’échange, plus largement à la confrontation des idées sont importantes dans notre société et cela est représenté à travers « Politique et éthique : regards croisés ».