L’actu

« Dirigeants, révoltez-vous ! »

Dans une interview au magazine « Chef d’Entreprise », le candidat à la primaire des Républicains, Bruno Le Maire, en appelle à la révolte des entrepreneurs. Un signe de plus que les enjeux économiques et les créateurs seront au coeur de la campagne pour la présidentielle de 2017 qui s’annonce décidément bien singulière.

Dans cet entretien, le candidat à la candidature trouve les entrepreneurs « trop silencieux », car, selon lui, « nous sommes maintenant au pied du mur. Il y a désormais urgence à prendre des mesures radicales pour permettre à notre tissu industriel et entrepreneurial de survivre, mais surtout de se développer, de croître et donc de créer des emplois. »

Le député de l’Eure invite « tous ceux qui vivent dans un modèle défavorable et qui souffrent de trop de contraintes administratives, d’une fiscalité trop lourde et de charges trop élevées » à exiger « de leurs responsables politiques les changements nécessaires devant lesquels la France a reculé pendant 40 ans. Un pays qui ne dispose pas d’une capacité industrielle forte est un pays faible. »

Cette audacieuse prise de position de Bruno Le Maire, il est vrai à quelques mois d’une primaire dont il est loin d’être le favori, doit inciter les entrepreneurs à s’engager dans les débats démocratiques en cours. Les élections régionales constituent une première opportunité en partie ratée, malgré quelques initiatives dont la Newsroom-Sountsou s’est faite l’écho, la présidentielle est incontestablement le rendez-vous à saisir.

Tous les partis politiques, tous les candidats, vont faire de l’économie et des entrepreneurs un enjeu de leurs programmes. Encore faut-il que ces programmes tiennent compte des attentes des dirigeants d’entreprise, et, surtout, que les promesses posées sur papier glacé deviennent réalité dès les premiers mois du nouveau quinquennat, quelque soit le locataire de l’Elysée.

Contrairement à Bruno Le Maire et quitte à décevoir certains lecteurs, je ne prônerai pas la révolte mais l’audace et je conseillerai plutôt aux entrepreneurs de se lancer dans une véritable démarche institutionnelle.

Commencez par jeter un oeil sur notre nouveau numéro des Cahiers Experts dédié à ce sujet : « Présidentielle 2017 : 10 conseils pour faire entendre la voix des entrepreneurs ».

Mathieu Quétel, président de Sountsou.

Code du travail : enjeu de la présidentielle

En décidant de se lancer dans une réforme au long cours du Code du travail, le Premier ministre en fait un véritable enjeu de la prochaine élection présidentielle. Manuel Valls a en effet décidé de n’engager en 2016 qu’une timide réforme, centrée sur les heures de travail mais en excluant les 35 heures du périmètre. La réécriture des 3800 pages du Code de travail est reportée en 2018, la surenchère de promesses électorales peut donc s’engager.

L’une des principales revendication des chefs d’entreprise dans les réformes demandées aux responsables politiques est la refonte d’un Code du travail devenu aussi complexe qu’indigeste et coûteux dans le fonctionnement quotidien des entreprises.

Un sondage Elabe pour Les Échos, l’Institut Montaigne et Radio Classique, publié le 6 novembre, montre que 55% des français se déclarent favorables à une réforme « en profondeur pour alléger fortement » le Code du travail et ils sont 66% à souhaiter que les entreprises soient libres de fixer par accord avec les syndicats la durée hebdomadaire du travail. La prise de conscience est bien présente. Reste à la volonté de réformer à s’imposer.

Il est vrai que la bourde de la Ministre du travail, piégée par Jean-Jacques Bourdin le jeudi 5 novembre, est plus le symbole d’une hallucinante complexité que d’une prétendue incompétence de la jeune ministre. Myriam El Khomri, pressée de répondre par l’intervieweur, s’est emberlificotée dans les méandres du CDD, un sujet que les chefs d’entreprise connaissent bien puisque tout est fait pour que ce type de contrat soit de plus en plus complexe à utiliser. Malgré la légère réforme de l’été dernier.

La décision de confier à un Comité de Sages, présidé par l’ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, une réflexion sur la réforme du Code du travail, avec une première étape en janvier 2016 pour une loi espérée pour l’été suivant, marque la volonté de Manuel Valls de mettre ce sujet difficile au coeur de la campagne pour la présidentielle de 2017.

Il s’agit d’un signe de plus que les entrepreneurs seront bien l’un des sujets majeurs de cette élection. L’enjeu sera de créer, rapidement, les conditions d’une reprise franche et massive, dans un contexte international encore frileux et dont il ne faut pas forcément attendre de carburant pour renouer avec une reprise qui ne cesse de se faire attendre. Les politiques commencent peut-être (soyons optimistes) à comprendre que la France regorge de dynamisme et de créativité qu’il pourrait suffire de laisser s’exprimer.

Tous les partis semblent vouloir s’investir dans cette démarche « entrepreneuriale », même le FN commence à revoir son positionnement économique et met un bémol sur ses propositions iconoclastes de sortie de l’Euro ou populiste en direction des « travailleurs ».

Outre le Code du travail, c’est une approche globale du monde de l’entreprise qui doit être revue. Pour cela les états-majors vont avoir besoin des entrepreneurs pour les nourrir en propositions.

Quant aux dirigeants d’entreprise, ils seraient bien inspirés de s’emparer de cette « fenêtre de tir » pour passer à l’attaque et s’organiser pour peser sur les propositions puis, sur leur application concrète dans les réformes qui seront mises en oeuvre après les élections présidentielle puis législatives de 2017.

Lobbying : méfiez-vous des Cassandre

Bonne nouvelle ! Vous avez décidé de vous lancer dans une démarche de relations institutionnelles car vous avez compris que vous pouvez, grâce au lobbying, faire entendre votre voix, permettre à vos idées de prospérer et créer de la valeur pour votre entreprise. Maintenant, il s’agit de se mettre au travail et de vous protéger des Cassandre…

Dans votre entourage, y compris proche, vous aurez toujours des amis, collaborateurs, adhérents pour décrire la politique comme un monde « pourri », « décalé », « sans intérêt » etc. Ne vous préoccupez pas de ses avis négatifs et porteurs de deux effets néfastes : la procrastination et l’agressivité.

Les intérêts sont nombreux à s’exprimer, les demandes auprès des politiques sont multiples, toutes ne prospèrent pas, mais le travail et la persévérance finissent toujours pas payer. Les politiques ont besoin de vous afin de mieux comprendre le monde de l’entreprise, et les entrepreneurs sont encore trop peu nombreux à entamer une véritable démarche d’échange et de propositions. Distinguez-vous des aigris et populistes de tout poil et soyez porteur des valeurs positives de l’entreprise.

L’étonnement est le mot qui revient le plus souvent dans la bouche des dirigeants que j’accompagne. Réfractaires au début de la démarche, ils finissent par y prendre goût et par être séduits par les résultats obtenus mais également par les rencontres humaines. Dans leur grande majorité, les élus sont des gens de passion. Ils défendent des idées mais également un territoire, une terre, auxquels ils sont généralement très attachés. Les purs cyniques sont assez rares et ne constituent donc pas l’essentiel des rencontres.

J’ai toujours en souvenir cette Fédération professionnelle qui réalisait un travail remarquable pour les entreprises qu’elle représentait, dans un secteur très concurrentiel, et qui estimait n’obtenir que peu de résultats. En réalité, son travail était apprécié et reconnu des décideurs et de la grande majorité de ses adhérents, il avait permis de sauver à plusieurs reprises le secteur qu’elle représentait. Néanmoins, son action était considérablement affaiblie par une partie de ses membres, puissants en son sein, qui passaient leur temps à la critiquer ou, pire, à agresser un grand nombre de ses interlocuteurs politiques par des prises de paroles décalées, voire des mels ou des agressions verbales… Une attitude irresponsable qui coûtait cher à la collectivité de PME que cette Fédération avait pour mission de représenter et de défendre. Ces adhérents, financièrement puissants, estimaient qu’ils ne bénéficiaient pas suffisamment du rayonnement de leur Fédération professionnelle et souhaitaient en réalité la capter pour la promotion de leurs seuls objectifs. Les élus de celle-ci, déterminés à travailler pour l’intérêt général de leur secteur et de leurs adhérents résistaient et les relations devenaient plus que tendues. L’ensemble de l’action de la Fédération finissait par en pâtir. Un cas typique qui doit rappeler aux responsables syndicaux qu’ils ne doivent pas sous-estimer leur lobbying interne.

En ce qui concerne le lobbying, les résultats sont comparables à un service commercial : plus vous réfléchissez à votre stratégie, plus vous agissez, plus vous avez de rendez-vous, plus vous aurez de résultats. Cette approche peut vous sembler simpliste mais elle est le reflet de plus de vingt années d’expérience en la matière.

Aucun combat, aucun défi n’est joué d’avance. Les causes les plus difficiles peuvent être défendues et des résultats significatifs peuvent être obtenus. Il faut simplement se mettre en mouvement et refuser d’entendre les mauvaises voix qui vont tenter en permanence de détricoter votre action.

Mathieu Quétel, président de Sountsou et auteur des Cahiers Experts

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RATP, Bourse, Budget… les chiffres clés

Les chiffres clés de la semaine montrent la frilosité des investisseurs, la grande forme des Gafa, la difficile réforme du Code du travail, la mutation de la RATP et confirment que le Budget 2016 est décidément bien complexe à boucler…

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Nous évoquions, dans la Newsroom, il y a quelques semaines les introductions en bourse de Deezer, Oberthur et Schowroomprivé. Deux de ces introductions ont finalement été reportées, la troisième s’est révélée très décevante pour ses promoteurs. Deezer a été le premier à faire défection, le modèle économique des plate forme de streaming a alors été évoqué mais en réalité le problème est plus profond. En effet, ce sont les investisseurs qui dictent l’ambiance du marché et leur frilosité est actuellement proche de l’ère glaciaire. Il a suffit que Gemalto (concurrent d’Oberthur) annonce une activité en recul au troisième trimestre pour que les investisseurs se figent, et que les espoirs de valorisation d’Oberthur lors de son introduction s’effondrent. Quant à Schowroomprivé, le titre a perdu 10% de sa valeur dès sa première journée d’introduction et reste en dessous de sa valeur initiale. Ces trois introductions ne sont pas favorables à l’image de la Bourse de Paris qui ambitionnait de s’imposer comme une place intéressante pour les entreprises technologiques.

300

L’agence FaberNovel vient de publier son étude annuelle sur l’impact de Google, Apple, Facebook et Amazon (Gafa) sur l’économie. En 2015, la capitalisation boursière des Gafa est supérieure de 200 milliards à la capitalisation des entreprises du CAC 40. À titre de comparaison et pour bien se rendre compte de leur progression, il y a un an cette capitalisation était inférieure de 300 milliards, soit une progression de 500 milliards en à peine 12 mois. En 2020, nos trois Gafa devraient s’imposer comme la première puissance économique mondiale…

500

Le Comité Richelieu et GAC Groupe ont interrogé 500 PME innovantes sur leur perception des mesures gouvernementales en faveur des entreprises. Le résultat apparait rassurant pour l’exécutif puisqu’un tiers d’entre elles estiment que le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) et le pacte de responsabilité répondent bien à leurs besoins. S’il est vrai que les opinions positives sur l’action du gouvernement restent minoritaires, elles progressent sensiblement sur un an puisque l’an dernier elles n’étaient que 14% à se déclarer satisfaites. Le Crédit d’impôt recherche est quant à lui plébiscité par 75% d’entre elles, même si elles ne sont que 61% à croire à sa stabilité dans le temps. Les récentes déclarations visant à le réformer ne sont pas étrangères à cette fragilisation de la perception du dispositif.

3800

Le Premier ministre vient de lancer la réforme du Code du travail qu’il souhaite voir aboutir pour 2018, il a demandé à des experts de lancer leur réflexion immédiatement pour réécrire les 3800 pages du Code qui sont devenues inadaptées aux exigences du monde économique et qui ignorent encore trop les spécificités de la révolution numérique. Néanmoins, s’il semble optimiste sur l’absence d’alternance politique en 2017, Manuel Valls a demandé aux experts de faire des propositions en priorité sur le temps de travail, en excluant toute réforme des 35 heures. Le Comité des sages qu’il a installé le 4 novembre et dont la présidence a été confiée à l’ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, devra rendre ses préconisations dès le début de l’année pour une loi qui devrait être votée à l’été 2016. Pierre Gattaz, a immédiatement réagit en faisant part de son scepticisme quant au périmètre de cette nouvelle loi qui devrait être, selon lui, très limité et certainement pas à la hauteur des enjeux.

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La commission des finances du Sénat se montre très critique sur les différentes hypothèses posées par le gouvernement pour établir son Budget 2016. Les sénateurs considèrent notamment que la perspective de croissance du PIB de 1,5% est trop ambitieuse et que le Gouvernement s’expose à un risque fort de ne pas être en mesure de respecter ses engagements vis à vis de Bruxelles, notamment en ce qui concerne la limitation du déficit et les réformes structurelles à engager. Ainsi, dans le cas où la progression du PIB ne serait que de 1%, alors le déficit ne redescendrait qu’à 3,6% et la dette atteindrait 97,2% du PIB au lieu des 96,5% prévus. Autre source d’inquiétudes pointée par les sénateurs, le périmètre du plan d’économie de 50 milliards d’euros prévu de 2015 et 2017, qui n’a pas été revu alors que les dépenses explosent, la plupart d’entre elles n’étant pas financées. Il y a quelques jours le Haut Conseil des finances publiques critiquait également ce Budget 2016, comme la rapporteure du Budget à l’Assemblée Nationale, Valérie Rabault.

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L’Insee vient de rendre publique une étude sur les Français et l’impôt en 2014 qui révèle que 19 millions de ménages ont payé plus d’impôts sur cette année fiscale contre 4,81 millions de ménages gagnants. La sur-facture s’est ainsi élevée à 5,2 milliards pour la seule année 2014, soit une perte moyenne de pouvoir d’achat de 220 € par ménage. L’Insee estime que les ménages ont ainsi perdu 0,5% de niveau de vie moyen des ménages du fait des nouvelles mesures fiscales mises en oeuvre en 2014.

2024

Ce sera l’année de l’ouverture de la concurrence du réseau de bus urbain de la ville de Paris. La RATP a donc décidé de se mettre en ordre de bataille et d’investir sur l’innovation. 30 millions d’euros vont être mobilisés dans le numérique d’ici deux ans et la Régie s’apprête à lancer des « RATP Lab » et à s’ouvrir aux start up. La RATP investira également 1 milliard d’euros pour la modernisation du RER et annonce la mise en place de bornes 3G/4G sur la ligne 1 du Métro et les RER A et B  d’ici la fin de l’année. Enfin, la nouvelle présidente de la RATP a confirmé le plan « Bus 2025 » qui prévoit que sa flotte de bus soit à 80% électrique à l’horizon 2025.

495

Dans la symbolique d’un gouvernement économe, le nombre de collaborateurs des cabinets ministériels est, à tort ou à raison, un élément d’appréciation de plus en plus utilisé. François Hollande, au début de son quinquennat, avait même limité leur nombre à quinze pour les ministres de plein exercice et à dix par ministre délégué ou secrétaire d’état. Hélas, ces chiffres ne cessent de déraper. Comme chaque année, c’est le projet de loi de finances qui permet de faire un point précis. En un an, le nombre de collaborateurs des ministres est ainsi passé de 461 à 495, soit une progression de 7,3%, relève le journal Le Monde. Néanmoins, il y a eu l’an passé deux secrétariats d’état de plus. En outre, par rapport au quinquennat de Nicolas Sarkozy, la moyenne du nombre de collaborateurs de ministres est passée de 596 à 511. On peut donc parler d’une amélioration.

12,5

L’Insee a publié une note sur la progression du chômage depuis 2008 dans les treize nouvelles régions de France. Le chômage qui a progressé au plan national de 2,8% entre 2008 et 2014 s’impose dans toutes les régions, aucune n’a connu de baisse sur la période. Si la région Île de France résiste mieux que les autres, elle voit néanmoins le taux de chômage progresser de 2,5% sur la période. Sans grande surprise, la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie est la plus fortement impactée avec un taux de chômage de 12,5%, suivie de près par Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées avec 12%. Néanmoins, les plus fortes progressions entre 2008 et 2014 ont été enregistrées en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées avec +3,5%, en Centre Val de Loire avec +3,3%, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur avec + 3,1%, suivies par la Corse et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie avec +3%.

315

Il y a un an, la création du « fonds européen d’investissements stratégiques » doté de 315 milliards d’euros était censé illustrer l’ambition de Bruxelles pour soutenir les entreprises européennes. Un an plus tard, le « fonds Juncker » est loin répondre aux attentes. En réalité, doté de 21 milliards d’euros, il devait permettre à la Banque européenne d’investissement (BEI) d’emprunter pour financer des projets à risque. Or, les investisseurs sont très frileux en ce moment et ne sont pas friands de projets sur le long terme. Alors, la Commission s’est tournée vers d’autres investisseurs comme la Chine qui dispose d’importantes liquidité. Néanmoins, les investisseurs demandent des garanties en ce qui concerne la stabilité réglementaire, ce que Bruxelles n’est pas vraiment en mesure de leur offrir pour le moment.

Travaillez votre lobbying territorial

Vous êtes une PME ? Une fédération professionnelle ? Un groupe avec des implantations régionales ? Alors, adressez-vous aux élus implantés à proximité de vos installations ou de vos adhérents. 

Parmi ces élus, identifiez ceux qui sont proches de candidats déclarés ou putatifs aux prochaines élections et communiquez-leur vos argumentaires. Plus un élu est proche de vous, notamment sur le plan géographique, plus il sera à votre écoute, alors profitez-en !

Si vous n’êtes pas clairement identifié au plan national, vous pesez sans aucun doute au plan local ou régional, là où votre entreprise est implantée ou là où votre secteur d’activité est puissant.

Il ressort de mon expérience que, bien souvent, les chefs d’entreprise sous-estiment leur représentativité et leur poids sur leur secteur d’implantation. Ils méconnaissent leur influence potentielle, par modestie, mais également par manque de temps : l’entreprise les accapare et ils ne voient pas l’intérêt de virevolter de cocktail en cocktail.

Dépassons ces « a priori », qui finissent par devenir coûteux. Des décisions aux multiples impacts sur leur activité sont prises sans eux ; alors qu’ils pourraient intervenir et peser, ils passent à côté d’une potentielle création de valeur pour leur entreprise.

Je distingue deux types de lobbying territorial : le lobbying lié à votre territoire géographique et celui lié à votre territoire d’activité. Il est rare qu’ils se recoupent ; il est donc intéressant de bien les identifier et de les distinguer, cela peut démultiplier votre influence.

Le lobbying territorial géographique est directement lié à votre lieu d’implantation, quels que soient les établissements concernés : usines, siège social, bureaux, représentation, etc. Autour de vos implantations, vous avez tout un tissu d’élus qui vous connaissent, souvent, et lorsque ce n’est pas le cas, ils ne demandent qu’à vous découvrir. Ils vont constituer votre base d’influence, celle à partir de laquelle vous allez construire le reste de votre démarche pour l’élection présidentielle. Repérez en priorité les parlementaires de votre zone géographique d’implantation, leur couleur politique, les courants qu’ils défendent au sein de leur parti, leurs commissions au sein du Parlement et, enfin, les candidats qu’ils soutiennent en vue des primaires de leur parti.

Le lobbying territorial d’activité est celui de votre secteur d’activité. Il regroupe forcément des organisations représentatives nationales et des élus qui s’intéressent à votre économie. Il conviendra de les identifier et de travailler avec votre fédération professionnelle de rattachement, en commençant à y adhérer mais en ne lui déléguant pas toute votre activité d’influence (je reviendrai sur ce sujet dans un prochain Cahiers Experts). S’agissant des élus, faites le même travail que pour votre lobbying territorial géographique : vous allez ainsi commencer à rayonner.

Initier cette démarche de territoire est simple et rapide : si vous disposez d’un argumentaire complet et bien travaillé, vous serez étonné des résultats.

Mathieu Quétel, président de Sountsou et auteur des Cahiers Experts.

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