L’actu

L’ambitieux pari écolo de la RATP

La RATP s’est fixé un objectif très ambitieux de transformer 100% de son parc de bus en transport écologique, soit 80% en électrique et 20% au biogaz. Ce pari, baptisé « Bus 2025 », devra être atteint en 2025. Osé ?

Avec ses 4500 bus, dont 97% fonctionnent aujourd’hui au diesel, on ne peut pas dire que la RATP soit parfaitement raccord avec les ambitions écologiques de la Maire de Paris. Alors, la Régie a décidé de renouveler la totalité de son parc d’ici dix ans, un véritable défi.

En effet, si vingt bus électriques ont déjà été commandé à Bluebus (Bolloré) en 2014 afin de les tester sur une ligne 100% verte, cela ne suffira probablement pas pour connaître toutes les contraintes techniques qu’impliquent une telle révolution dans le mode de fonctionnement de la RATP. Celle-ci devra lancer ses appels d’offre dès 2017 afin d’être livrée à partir de 2019, un délai très court pour une technologie encore nouvelle, surtout dans le transport en commun et à l’échelle d’une ville comme Paris.

La question des batteries est bien entendu centrale. D’autant que la RATP a misé sur une recharge de nuit, elle va donc être dans l’obligation d’équiper ses bus électriques avec des batteries à grande autonomie, c’est à dire 180, voire 250 kilomètres, en tenant compte bien entendu des sur-consommations générées par le chauffage en hiver. Les constructeurs ne se battent pas pour fournir de tels équipements : outre Bolloré, trois seulement ont répondu présents pour le moment, le Chinois Yutong, l’entreprise néerlandaise Ebusco et le Polonais Solaris. Tous les trois prêtent des bus qui sillonneront les rues de Paris dès cette rentrée.

Les bus électriques sont très coûteux : deux fois le prix d’un bus diesel, soit 500.000 €. La RATP espère que sa commande massive entrainera des baisses de tarif et elle fait également le pari d’un moindre coût de l’entretien sur l’électrique. Elle devra également équiper ses vieux centres de dépôts de générateurs électriques capables de supporter la charge de centaines de batteries en simultané.

C’est donc un véritable défi que doit relever la RATP pour basculer dans le tout écologique d’ici 10 ans et il n’est pas acquis qu’elle y parvienne tant les difficultés à surmonter semblent nombreuses.

Le lobbying écolo de Nespresso

Le succès de Nespresso a son revers : que faire de ces millions de capsules usagées qui contribuent à la pollution d’une planète déjà chargée ? La firme Suisse en a fait un argument marketing de plus en se lançant dans une vaste opération de recyclage.

Dès 2008, Nespresso France a initié le déploiement de sa propre filière de récupération des capsules en vue de les recycler. Hélas, cette démarche ne suffit pas et seules 20% de celles-ci trouvent le chemin du recyclage actuellement. Alors, Nespresso se donne un ambitieux objectif de 50% de capsules recyclées d’ici 2025.

D’ici la fin 2015, Nespresso estime à 10 millions d’euros l’investissement qu’elle a déjà consenti à la récupération et au recyclage de ses capsules, que ce soit grâce à un partenariat avec La Poste, ou les 5.000 points de collecte répartis sur le territoire Français et constitués de ses points de vente, de points-relais ou des déchetteries.

L’objectif est désormais de proposer à terme des solutions de proximité à 100% de ses clients, pour l’atteindre la société vise des partenariats avec les collectivités locales qui gèrent les la collecte des déchets ménagers et, notamment, le tri. Or, ces dispositifs ont vocation à être présents sur toute la France.

Outre un enjeu économique et écologique, le recyclage des capsules usagées est une obligation en terme d’image au moment ou la fibre écologique est de plus en plus répandue et partagée par les Français.

Constructeurs automobiles – géants du net : la guerre est déclarée

Les constructeurs automobiles allemands réalisent un gros coup qui vise à reprendre leur indépendance vis à vis de Google dans la technologie embarquée.

Ils viennent de racheter pour 2,8 milliards d’euros  le système de cartographie de Nokia, Here.

BMW, le groupe Volkswagen ainsi que que Daimler se sont réunis pour rafler la mise. Une union inhabituelle voire inédite, d’autant plus que les constructeurs allemands seraient prêts à ouvrir le capital de la nouvelle Société à d’autres constructeurs automobiles. L’enjeu est de taille : il s’agit de trouver une alternative à Google Maps pour la cartographie embarquée et, en conséquence, de conserver secrètes les précieuses données des constructeurs.

Les constructeurs automobiles sont  prêts à dépasser leur concurrence féroce pour contrer les nouveaux géants du net et repousser leurs appétits dans l’automobile. Le chinois Baidu ainsi que Uber étaient également candidats pour acquérir Here, selon Bloomberg, cité par Les Echos.

Les géants du net se livrent une lutte sans merci autour de la cartographie embarquée car le véhicule autonome est en jeu et Google bénéficie d’une longueur d’avance sur tous ses concurrents. Apple vient de déployer dans le monde entier des véhicules afin de mettre à niveau son système Maps. Les constructeurs traditionnels ne pouvaient donc rester sur le bord de la route et ils frappent fort.

Les informations embarquées sont également la porte d’entrée pour la connaissance des comportements des automobilistes et la vente, à terme, de multiples services.

Here constitue donc un actif stratégique pour les constructeurs et ils viennent de démontrer qu’ils ne se laisseraient pas déposséder de leur savoir-faire sans combattre…

 

Les auto-entrepreneurs ont 7 ans

2008 : Hervé Novelli, alors secrétaire d’État aux PME, crée le statut d’auto-entrepreneur dans le cadre de la Loi sur la Modernisation de l’Économie (LME). 7 ans après le bilan est plus que positif.

Le bilan du précédent quinquennat peut notamment s’enorgueillir d’avoir révolutionné l’approche entrepreneuriale. Avec le statut d’auto-entrepreneur, c’est tout un pan de la société qui a « basculé ». Les chiffres sont très puissants : près d’un million de Français sont aujourd’hui auto-entrepreneurs, chaque année la moitié des créations d’entreprises est réalisée avec cette forme juridique.

S’il est vrai que ce statut ne constitue qu’une étape puisque le chiffre d’affaires généré est plafonné à 82.200 € pour les activités de vente et à 32.900 € pour les services, il permet à bon nombre de Français de se lancer ou de se constituer un complément de revenus. Le statut a été créé pour être simple et efficace : on se lance en un clic grâce à internet et on ne paie pas de charges sociales si on ne génère aucun chiffre d’affaires.

L’idée est de bénéficier d’une rampe de « lancement » qui permet de tester une activité ou de « se tester soi-même » en dehors du salariat traditionnel. Dans un environnement économique extrêmement tendu où le chômage est omniprésent, il s’agit également de se prendre en main et d’assumer la création de sa propre activité. Une révolution de mentalité…

Chaque année, jusqu’à 360.000 immatriculations sont enregistrées. Ce qui est frappant dans ce statut, créé au milieu des années 2000 c’est son adaptation aux nouveaux métiers issus du numérique, on pense notamment aux VTC, devenus les bêtes noires des taxis. Un grand nombre de chauffeurs commencent sous ce statut pour, ensuite, basculer sous une forme juridique plus adaptée à leur activité en développement.

Le gouvernement actuel a, certes, tenté de réformer l’auto-entrepreneur en le transformant en « micro-entreprise », mais le rabotage s’est effectué à la marge. L’air de rien, ce statut remet en cause un grand nombre d’idées reçues parmi lesquelles, les Français seraient d’indécrottables assistés préférant le chômage au travail. Il bat en brèche également le statut idéalisé de « salarié » et démontre que l’on peut créer sa propre activité, pour peu que l’on soit motivé et que l’on s’en donne les moyens, quitte à revenir à un statut de salarié ensuite, mais sans doute avec un autre point de vue sur l’entreprise…

Hervé Novelli a pris un peu de distance avec la vie politique, même s’il reste élu local. Il se consacre aujourd’hui essentiellement à sa première passion « l’entrepreneuriat » et vient de lancer la première plateforme numérique et solidaire des entrepreneurs de France : WikiPME.

Le succès de son statut d’auto-entrepreneur qui témoigne que des décisions politiques peuvent peser sur la vie des Français et sur la perception qu’ils ont du monde de l’entreprise en faisant évoluer les mentalités.

 

Sountsou sur Lyon Première

Mathieu Quétel, président de Sountsou, était récemment l’invité de l’émission « La vie des entreprises » sur Lyon Première, la radio de l’info du Grand Lyon. Il s’exprimait au micro de Gérald Bouchon, sur le rôle du lobbying au service des entreprises, notamment des PME.

Vous pouvez écouter cet interview ici. 

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