L’actu

Les chiffres clés de la semaine marqueurs d’une reprise molle

Emprunts toxiques, aviation en forme, immobilier en panne, automobile vache à lait, reprise molle, sont nos indicateurs en chiffres de cette semaine.

19

Les collectivités locales sont en colère et estiment à 28 milliards d’euros le désengagement financier de l’Etat pour les 4 prochaines années. Une somme considérable qui pèse lourd dans les finances locales et met en difficulté de nombreuses mairies. François Baroin, le Président de l’Association des Maires de France (AMF) a annoncé sur RMC, le mercredi 24 juin, une action collective pour le 19 septembre si les demandes des élus locaux ne sont pas entendues par le gouvernement. D’ici là, une nouvelle rencontre avec le Premier ministre, la troisième, devrait avoir lieu avant le 14 juillet. L’ancien ministre semble sceptique sur les possibilités de trouver des solutions. Autre sujet de mécontentement des Maires de France, la loi NOTRE qui prévoit de faire élire les conseillers communautaires au suffrage universel directe, « la mort des communes » dénonce François Baroin.

3

L’activité des entreprises d’intérim devrait progresser de 3 à 4% en juin, comme en mai. L’intérim a déjà créé 20 000 emplois depuis le début de l’année, une situation positive tirée par les activités de l’industrie, des services et du commerce, alors que le BTP et les travaux publics restent en panne. Cette situation qui bascule dans le vert marque un point d’arrêt à trois années de baisse très sensible, -9% en 2012, -3% en 2013 et -1,2% en 2014. Depuis la réforme de 2005, les agences d’intérim peuvent également procéder à des recrutements en CDI et CDD, cette activité a déjà permis de procéder à 375 000 embauches en dix ans. Leurs principales clientes sont les TPE et les PME qui font appel à leurs services pour des missions de recrutement essentiellement pour des techniciens et des agents de maîtrise.

63

C’est un chiffre étonnant, selon l’Automobile Club Association (ACA), l’automobile aurait rapporté à l’Etat 63 milliards d’euros en 2014, soit plus que l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés. Cette recette provient de la TVA prélevée sur la vente de véhicules et produits liés. L’ACA précise également que si les taxes représentent généralement 20% des biens en matière de consommation, en ce qui concerne l’automobile celles-ci varient entre 29 et 36%. Pour obtenir ces chiffres, l’ACA a fait un très important travail de détail afin d’évaluer le coût réel de véhicules types en incluant, le carburant, les assurances et les frais d’entretien. En ce qui concerne la consommation en carburant, l’association n’a pas tenu compte des chiffres officiels livrés par les constructeurs, mais a déterminé les coûts réels pour chaque typologie de véhicule, ce qui lui a permis d’identifier un différentiel de 21% au détriment du consommateur.

421

C’est le nombre de commandes et d’engagements d’achats enregistrés par Airbus au Salon du Bourget pour un montant théorique de 57 milliards de dollars contre 331 pour son concurrent Boeing pour 50,2 milliards de dollars. Airbus sort donc gagnant du Bourget. Néanmoins, l’avionneur américain arrive premier sur le podium des achats fermes avec 145 appareils vendus contre 124 pour Airbus. Boeing a également vendu plus de gros porteurs long courrier et a signé la plus grosse commande ferme du Salon avec 100 B737 MAX 8. Un détail en apparence seulement,  car ce contrat confirme les performances décevantes en terme de commercialisation de l’A380 qui reste en dessous des prévisions initiales et dont aucune commande n’a été signée depuis le début de l’année 2015. Le total de 848 avions de ligne vendus lors de cette édition 2015 du Salon du Bourget, permet de se féliciter du grand dynamisme du marché. En outre, l’année est loin d’être finie, pour Airbus reste encore la venue en juillet du Premier ministre chinois à Toulouse qui pourrait sortir son carnet de chèques pour une grosse commande et pour les deux avionneurs le rendez-vous de novembre à Dubaï avec le Salon aéronautique qui devrait également permettre de signer des commandes de la part, notamment, d’Emirates.

1,2

Les prévisions de l’Insee pour la croissance de la France sont finalement plus optimistes que prévu. Celle-ci devrait être de 1,2% en 2015 contre 0,2% en 2014. Une reprise assez nette qui s’est enclenchée depuis le début de l’année avec une hausse du PIB de 0,6% au premier trimestre, et devrait se confirmer au fil des mois, l’Insee tablant sur une hausse de 0,3% au second trimestre, 0,3% au troisième et 0,4% au quatrième trimestre. Cette reprise est légèrement inférieure à celle attendue dans la zone euro qui devrait s’établir à 1,4% en 2015 mais elle met fin à plusieurs années de quasi-stagnation pour la France. Il s’agit donc d’un élément positif à prendre en considération.

3,4

C’est la baisse dans l’investissement résidentiel que prévoit Euler Hermes pour 2015, après une baisse de 5,3% en 2014. Les prix de l’immobilier restent élevés, le taux de chômage également et les ménages rechignent à investir. Le manque de confiance des ménages dans l’avenir et la trop fragile reprise pèsent lourds dans les décisions d’achat. L’assureur-crédit évalue à 20 milliards d’euros le manque à gagner pour l’économie française causé par ce désintérêt pour l’investissement immobilier. Il prévoit un faible rebond pour 2016 de l’ordre de 0,4%.

25

La commune de Châteauneuf-Les-Martigues, comme de nombreuses autres, avaient contracté un emprunt auprès de Dexia, qui a fait faillite depuis. Cet emprunt structuré indexé sur le taux de change euro – franc suisse a vu son taux passer de 2,49% au début de la période à 25% aujourd’hui ! Autant dire que cette situation plonge la commune dans de profondes difficultés. Contractuellement, il est bien prévu de pouvoir rembourser l’emprunt toxique par anticipation mais moyennant une indemnité de 300% du capital restant dû, soit pour Châteauneuf-Les-Martigues 18 millions d’euros d’indemnités pour un solde de capital de 5,3 millions. Selon Le Figaro, les conseils de la commune auraient trouvé une faille dans le contrat qui leur permet d’attaquer la banque défaillante : « Dexia n’a pas indiqué dans le contrat de prêt qu’il utilisait un instrument financier de couverture du risque de change qui, aujourd’hui, lui fait perdre beaucoup d’argent. Du fait de cette absence, il ne peut pas se prévaloir à l’égard de son cocontractant de cette charge découlant de sa stratégie de couverture ». Hélas, le tribunal ne devrait pas se prononcer avant 2016. Or, les communes ont jusqu’à la fin d’année pour déclarer leur dette toxique au Fonds de soutien mis en place par Bercy. Elles seraient, à ce jour, 676 villes à avoir déposé un dossier pour un montant global de 6,7 milliards d’euros, le Fonds est lui doté de 3 milliards d’euros…

La stigmatisation facile de l’entreprise

Quelle semaine ! Loi Macron, Ségolène Royal, frondeurs, Front de gauche, Elise Lucet… Tous se sont passés le mot pour stigmatiser l’entreprise et la transformer en faire-valoir de leur action.

Nous avions déjà eu il y a quelques semaines l’occasion de dénoncer les attaques faciles et populistes d’Elise Lucet, contre les entreprises dans son émission Cash Investigation. La journaliste a utilisé le débat européen autour du secret des affaires pour refaire un tour de plateaux bienveillants sur le thème « ce sont les journalistes d’investigation et les lanceurs d’alerte que l’on attaque »… En cause, selon elle, la directive européenne qui vise à mieux protéger le monde économique contre l’espionnage industriel et qui poserait de graves dangers pour la liberté de la presse. Alors, la journaliste a lancé une pétition sur le net qui a recueilli un peu plus de 300 000 signatures et nous a asséné ses vérités autour des entreprises au sein desquelles ses équipes ne pourraient plus mener d’enquêtes, les « lobbies », « grands cabinets » et « multinationales » qui auraient travaillé sur le texte de la directive… Un mélange de vagues considérations qui ne peuvent que susciter le doute dans l’esprit du téléspectateur avec une pétition intitulée :  « Ne laissons pas les entreprises dicter l’info ». Objectif et mesuré.

Les frondeurs et le Front de gauche nous ont, quant à eux, offert un spectacle dont ils ont le secret autour des derniers aménagements de la loi Macron, notamment en ce qui concerne le plan Valls pour les TPE-PME mais également sur le fameux travail du dimanche. Là encore, l’opération de communication tournait autour des entreprises qui sont soupçonnées de profiter des différents dispositifs mis en oeuvre sans bénéfice pour nos concitoyens. Logiques avec eux-mêmes, les frondeurs n’ont pas voté pour la motion de censure déposée par l’opposition contre le gouvernement…

Mais la « palme » de cette semaine de crispations autour de l’entreprise revient sans aucun doute à Ségolène Royal qui nous a offert deux séquences d’anthologie.

Une première sortie, dès dimanche, contre Monsanto, dont elle décide « d’interdire la  vente en libre-service » des produits Roundup du géant américain par le biais d’un amendement à la loi de transition énergétique, avec effet dès le 1er janvier 2016. La Ministre nous a ensuite offert le privilège de la voir retirer elle-même les produits en question des rayons d’une jardinerie. Monsanto se dit « abasourdie » par de telles attaques publiques.

La Ministre, très en verve, s’en prend à une seconde entreprise, dès lundi, dans le Petit Journal de Canal + en appelant à ne plus manger de Nutella, au prétexte que ce produit contient de l’huile de palme. L’entreprise reste silencieuse, ce sont les Italiens qui vont se charger de la défendre, transformant l’agression de Ségolène Royal en quasi-incident diplomatique. Cette dernière finira par publier un Tweet de mea culpa mercredi 17 juin : « Mille excuses pour la polémique sur le #Nutella. D’accord pour mettre en valeur les progrès. » Savoureux.

Cette instrumentalisation publique de l’entreprise, utilisée comme épouvantail, est choquante en ce sens qu’elle installe une suspicion sur l’ensemble du monde économique qui serait tellement attaché aux profits et auraient tant de secrets inavouables à cacher que tout les coups seraient permis… S’il est évident que des dérapages et des mauvais comportements existent et doivent être dénoncés, il semble également tout à fait défendable que l’entreprise crée de l’emploi, de la richesse et que notre mode de vie commun repose également largement sur la bonne marche économique.

Les politiques et certains journalistes, qui n’hésitent pas à se transformer en chevaliers blancs à bon compte et sans véritable combat, seraient bien inspirés de s’en souvenir et de se rappeler également que leur exposition leur confère un rôle d’influenceurs, qui devrait leur imposer quelques devoirs.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

Le lobbying : Indispensable à l’entreprise

Le lobbying est un outil qui s’impose de plus en plus comme incontournable pour l’entreprise. Le monde économique reste un élément clivant dans notre société, les postures du passé ont du mal à se remettre en question et le moindre sujet lié à l’entreprise suscite la polémique.

La semaine dernière a été riche en rebondissements et provocations qui ont positionné l’entreprise au coeur de débats dont elle se serait bien passée. Les opérations de communication et rétropédalages de Ségolène Royal, les crispations autour de la loi Macron, les tensions suscitées par les mesures européennes sur le secret des affaires, tous ces sujets concernaient l’entreprise et l’ont désignée comme cible bien malgré elle.

Alors, quel rapport avec le lobbying ?

Nous sommes précisément au coeur du sujet et de la mission du lobbying, nourrir le débat démocratique et permettre à des porteurs d’intérêts de se faire entendre des décideurs politiques voire de se défendre. Les péripéties de la semaine dernière montrent que le monde économique reste pris en otage par certains élus ou responsables et sert de faire-valoir bien pratique. Si ces attitudes paraissent irresponsables (ce qu’elles sont), elles laissent des traces dans l’opinion publique.

L’entreprise est trop souvent présentée comme coupable de tous les maux de la société, elle serait responsable de la pollution, adepte du secret tant ses pratiques seraient peu recommandables, réfractaire à toute approche humaine ou sociale…

Les affaires Monsanto et Nutella relèvent de la caricature, le combat si courageux du Chevalier Elise Lucet prêterait à rire s’il n’était mené par une journaliste chevronnée, les postures des frondeurs et du Front de gauche laissent pantois tant le calcul politicien qu’elles portent sont cousues de fil blanc. Il n’en reste pas moins que les entreprises ne peuvent rester silencieuses face à de tels comportements.

Ces attitudes traduisent une instrumentalisation du monde économique dont on peut imaginer qu’elles visent à masquer le désarroi de certains politiques face à une société qui change et qui évolue bien malgré eux, remettant ainsi en question des privilèges et des acquis qui deviennent désuets.

Cette agressivité à l’égard de l’entreprise impose également à celle-ci de se prendre en mains.  En effet, ces attitudes se retrouvent dans de nombreuses strates décisionnelles et les entreprises doivent s’emparer du sujet et mettre en place une stratégie institutionnelle rigoureuse et créative qui pourra les aider à dépasser ces à priori.

Le lobbying est donc un outil incontournable aujourd’hui pour créer de la valeur ou résoudre de nombreuses situations difficiles : Contractualiser avec les collectivités locales, ou l’État, peser sur la loi ou une réglementation, dialoguer avec une Autorité indépendante, également gérer un PSE, une Sauvegarde ou un redressement judiciaire…

Les situations qui nécessitent la mise en œuvre d’une démarche institutionnelle sont nombreuses. Les entreprises gagneraient à investir plus massivement le lobbying qui prend, au fil des années de plus en plus d’importance et tend à se démocratiser.

Ségolène Royal tartine, Manuel Valls accélère…

Une semaine de bons mots marquée par le « rétro-tartinage » de Ségolène Royal, le recours au 49-3 pour la loi Macron et les états d’âme d’Axelle Lemaire…

Ségolène Royal, au sujet du Nutella, lundi 15 juin au Petit Journal de Canal +

« Il faut replanter massivement des arbres, parce qu’il y a eu une déforestation massive qui entraîne aussi du réchauffement climatique. Il faut arrêter de manger du Nutella, par exemple, parce-que c’est de l’huile de palme»

Jean-Pierre Raffarin, au sujet du recours au 49-3, sur BFMTV, mercredi 17 juin

« Beaucoup de bruit pour rien. Le 49-3, c’est une procédure à la disposition du Premier ministre, qu’on utilise quand on n’a pas sa majorité. C’est une disposition constitutionnelle. On ne peut pas reprocher à un Premier ministre de vouloir imposer une ligne à sa majorité.»

Axelle Lemaire, citée par Mediapart le 16 juin, au sujet du Projet de loi Renseignement

« J’ai fait la bonne élève mais je me suis posé la question de ma démission tous les jours.»

Ségolène Royal, au sujet du Nutella, mercredi 17 juin sur son compte Twitter

« Mille excuses pour la polémique sur le #Nutella. D’accord pour mettre en valeur les progrès. »

Jean-François Buet, président de la FNAIM au sujet du nouveau bail, dans Les Echos du 18 juin

« On va avoir un vrai choc de simplification puisqu’on a un bail de 4-5 pages qui passe à 25 pages ! Toute plaisanterie mise à part, je crois qu’il y a néanmoins dans ce dispositif des choses qui vont permettre au locataire de savoir un peu mieux ce qu’il loue, avec des précisions sur les charges ou la surface. Mais il y a un équilibre qui n’est pas forcément respecté dans ce nouveau type de bail, qui est nettement en faveur du locataire.»

Pierre Moscovici, au sujet de la fiscalité des entreprises, dans Les Echos

« La fiscalité des entreprises a été conçue dans les années 30, à une époque où il n’était pas encore question de dématérialisation les échanges, de mobilité, de mondialisation… La fiscalité n’arrive plus à appréhender les flux. Une réflexion mondiale est en cours au sein de l’OCDE, mais l’Europe doit aussi agir. Les temp ont changé. Depuis la crise, les citoyens ont subi de fortes hausses d’impôts et ils trouvent insupportables (à juste titre) que des entreprises ne paient pas leur part. Plus la base fiscale devient insaisissable, plus les Etats membres comprennent qu’il faut revoir l’approche de l’impôt sur les sociétés. Vingt huit systèmes nationaux différents encouragent l’optimisation fiscale agressive. Il n’est pas acceptable que des entreprises fassent des profits en Europe sans payer d’impôt.»

Frédéric Lefebvre (LR), au sujet du recours au 49-3 par le gouvernement, dans Le Figaro

« Le 49-3 permet à un gouvernement de rechercher l’efficacité et la rapidité quand il a des difficultés avec sa majorité. C’est évidemment frustrant pour les parlementaires. Mais cette arme est aujourd’hui le fruit des postures de droite et de gauche.» (…) « Il y avait une majorité d’idées pour voter la loi Macron mais à droite, on n’a pas voulu assumer le fait qu’on y était favorable. Et à gauche, le gouvernement et le PS ne voulaient pas que ce texte soit adopté grâce des voix de droite. Du coup, on a installé les frondeurs, minoritaires, sur un piédestal. Eux sont dans une logique idéologique de fermeture. Je dénonce les postures du onde politique. La France en crève. La stratégie de l’opposition est mauvaise parce qu’elle s’empêche de peser sur le contenu d’une loi. Nous aurions pu aller plus loin avec une position constructive dans l’intérêt des Français. »

Gérard Larcher, au sujet de François Bayrou à Nicolas Sarkozy, cité par Le Point du 18 juin

« Bayrou existe et on ne peut pas faire sans lui. Au Sénat, le MODEM ne nous a jamais manqué.»

Dialogue social : des Sénateurs déterminés

Tout au long de la semaine, les Sénateurs vont étudier la loi Rebsamen sur le dialogue social, votée en première lecture à l’Assemblée Nationale le 2 juin. 1200 amendements avaient été étudiés à l’occasion mais les Sénateurs souhaitent aller beaucoup plus loin.

Cette loi sur le dialogue social fait suite à l’échec des négociations entre partenaires sociaux en début d’année. Les vraies possibilités de réforme restent bloquées par des syndicats arc-boutés sur de vieux principes et, pour certains d’entre eux, une vision passéiste de l’entreprise.

De leur côté, les Députés avaient pris certaines décisions incompréhensibles au moment où les entreprises doivent retrouver la confiance pour relancer l’emploi et en contradiction avec les discours et annonces du gouvernement.

La Haute Assemblée a déjà bien amendé le texte en commission des affaires sociales, revenant, notamment sur le seuil des 1000 salariés, à partir duquel des administrateurs salariés deviennent obligatoires, qu’elle a porté à 5000 salariés, revenant ainsi à la version initiale du texte.

C’est en séance que le texte sera le plus restructuré, 300 amendements restent à examiner et, nombre d’entre eux, vont engager la loi sur la voie d’une véritable réforme. Le premier sujet technique et sensible est celui des seuils fiscaux et sociaux à partir desquels les entreprises se voient noyées dans un maquis d’obligations : les Sénateurs souhaitent remettre en question ces seuils en les augmentant sensiblement afin de libérer de l’emploi. Le principe, posé par les amendements déposés sur ce sujet, est assez simple, il s’agit de doubler tous les seuils actuellement en place. Sur ce thème, la commission sénatoriale a été plus frileuse puisqu’elle a adopté un simple lissage des nouvelles mesures prises à l’Assemblée, sur cinq ans.

Côté TPE, la Haute Assemblée souhaite revenir sur la mise en place des commissions paritaires régionales que les Députés avaient décidé de faire entrer dans les entreprises de moins de 11 salariés. Si la commission de affaires sociales a souhaité un accord entre partenaires sociaux, le groupe des Républicains souhaite sa suppression.

Le droit d’information des salariés en cas de cession d’une PME est également visé par un amendement de suppression.

Ce texte devrait donc sortir du vote solennel au Sénat, prévu le 30 juin, largement amendé en faveur des entreprises mais il est peu probable que ces amendements restent en place après la seconde lecture à l’Assemblée Nationale. Même si les amendements sénatoriaux sont en droite ligne des annonces gouvernementales en faveur des entreprises, notamment du « Small Business Act à la française » de Manuel Valls.

Le vote définitif à l’Assemblée Nationale est quant à lui prévu pour le 24 juillet.