L’actu

Quelques paroles politiques (ou pas) de la semaine…

Semaine riche en grandes et petites phrases, nous en avons retenu quelques unes pour nourrir la réflexion ou pour le simple plaisir.

Frédéric Lefebvre au sujet de sa défense de la Loi Macron, cité par l’Obs

« La donne a changé, un certain nombre en ont pris la mesure. C’est l’enjeu de la modernité »

Nicolas Sarkozy au sujet de l’UMP, au micro de Cyrille Eldin pour Le Supplément de Canal +, dimanche 22 février

« On fait avec ce qu’on a »

Emmanuel Valls au sujet de la loi Macron et du recours au 49.3, en réponse à une Question d’Actualité du député PS François Brottes

« Je ne pouvais pas prendre le moindre risque sur le vote de ce texte parce que se sont conjugués immobilisme, conservatisme, irresponsabilité, infantilisme »

Nicolas Sarkozy sur Alain Juppé au sujet de la partielle du Doubs, cité par Le Lab Europe 1

« C’est une faute de débutant. Ils s’est coupé de la grande majorité des militants de l’UMP, qui ne voteront pas pour lui aux primaires »

Emmanuel Macron au sujet de l’UMP dans le Journal du Dimanche du 22 février

« L’UMP, qu’a-t-elle fait ? Une décennie perdue qui nous a laissés sans réforme, mais avec des dettes à éponger. Leur proposition, c’est de ne rien faire. Ne pas toucher aux notaires. Ne pas ouvrir les magasins le dimanche. Ne rien changer aux prud’hommes. Sans parler du néozadisme du maire de Nice, qui fait un référendum quand on organise l’ouverture du capital de l’aéroport ! Le résultat, c’est que l’UMP est au coeur de la coalition de l’immobilisme. »

François Hollande lors de la remise des insignes d’officier de la légion d’Honneur à Jean Tirole, Prix Nobel d’Économie, cité par Le Figaro

« Vous avez travaillé sur le droit des faillites qui a inspiré une partie du projet de loi croissance activité (la loi Macron) dont on a vu combien il était approuvé par le Parlement »

Nicolas Sarkozy à Guillaume Peltier qui souhaitait être rapidement investi pour les régionales en région Centre, cité par Le Point du 19 février

« Tu monteras dans mon bureau. Je te donnerai le nom, le prénom et l’adresse de tous ceux qui ne veulent pas que tu sois candidat. Et crois-moi, ça fait du monde ! »

François Mitterrand sur Edith Cresson, le 9 juin 1988, cité par Michèle Cotta dans son ouvrage « Le Monde selon Mitterrand » paru le 19 février (Tallandier)

« Quand j’ai nommé Edith Cresson, je lui ai dit qu’elle avait le devoir de se rendre impopulaire. Je ne pensais pas qu’elle réussirait si bien »

Un élève à la professeure Mathilde Lévèque, cité dans son ouvrage « LOL est aussi un palindrome » (First Editions)

« – Madame, mais cet aprem, on vous a deux heures ?

– Eh oui, comme toutes les semaines finalement

– Mais deux heures, j’pense pas que ça soille nécessaire, hein.

– En effet. »

Les Chiffres de la semaine

Quelques chiffres clefs à retenir pour nourrir notre réflexion …

5

C’est en milliards de dollars ce que prévoit d’investir Netflix dans la production de programmes en 2016, selon le cabinet Janney Montgomery Scott.

84,7

C’est en pourcentage de leur revenu brut disponible, l’endettement des ménages français à fin septembre 2014 selon La Banque de France. Les Allemands sont endettés à hauteur de 82,7% de leur revenu et les Américains 136,5%.

41000

C’est en Euros le montant de la facture réclamée par le traiteur Noura au président de l’Institut du Monde Arabe, cette somme inclut 71 repas pris avec son épouse, selon le Canard Enchaîné.

1000

C’est le nombre de mètres qui devront séparer une éolienne d’une habitation contre 500 actuellement. Cette mesure a été votée par le Sénat la semaine dernière.

3

C’est désormais la place de la France en Europe pour la surface agricole qu’elle consacre à l’agriculture bio, soit 1,1 million d’ha cultivés. La première place est occupée par l’Espagne, la seconde par l’Italie.

1000

C’est le nombre de couverts gratuits réservés à Jack Lang inclut dans l’appel d’offre lancé par l’Institut du Monde Arabe pour son service traiteur, selon l’Express.

106

C’est le nombre de mesures « en faveur des plus fragiles » contenues dans le « pacte parisien de lutte contre la grande exclusion » signé mercredi 18 février par la Ville de Paris, la Préfecture et de nombreux partenaires institutionnels, associatifs et économiques.

16

C’est en pourcentage le recul des ventes durant la période des soldes de 2015 versus 2014 selon le Cabinet Toluna.

10

C’est en pourcentage la progression des ventes sur internet pendant la période des soldes selon la Fevad.

4,1

C’est en pourcentage la baisse des ventes des quotidiens nationaux sur un an selon l’OJD, elle est de 3% pour les quotidiens régionaux.

70

C’est en pourcentage la progression des ventes du Figaro en version numérique sur un an, la progression est de 46% pour Les Echos. Selon l’OJD, les ventes numériques de ces titres devraient dépasser rapidement leurs ventes papier.

3500

C’est le nombre d’amendements étudiés dans le cadre de la discussion du projet de loi Macron à l’Assemblée Nationale au cours des trois semaines de débats. Le projet de loi a été finalement adopté par recours au 49.3

Motion de censure et vieilles dentelles

Découvrez le nouvel édito de Mathieu Quétel, président de Sountsou, publié dans le Huffington Post après le rejet de la motion de censure et l’adoption de la Loi Macron par recours au 49.3 en cliquant ici

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La France boulangère

Il s’appelle Stéphane Cazenave, boulanger, il emploie 22 salariés. Il a créé son entreprise il y a presque quatre ans. Professionnel reconnu il a même reçu le prix de « la meilleure baguette de France » lors du 1er Master national de la baguette de tradition française » en mai 2014. Bref, tout va bien pour lui. Sauf que…

Pour faire court, Stéphane Cazenave ouvrait depuis la création de sa boulangerie sept jours sur sept tout en respectant scrupuleusement le droit du travail. Il s’agit simplement d’un entrepreneur ambitieux et travailleur qui souhaite développer son entreprise, au service de ses clients. Mais nous sommes en France et par application d’un arrêté préfectoral, Monsieur Cazenave n’a pas le droit d’ouvrir sept jours sur sept même s’il respecte la loi du 13 juillet 1906. Il a donc subit deux visites de l’inspection du travail, a été auditionné par la police et a finalement fait le choix de fermer le lundi, afin de ne pas envenimer sa situation.

Le cas de Monsieur Cazenave est très intéressant. Il est bien français. D’abord parce qu’il est boulanger, la baguette n’est elle pas un emblème national ? Surtout, parce qu’il s’agit d’un petit entrepreneur bridé par des règles ridicules et sans doute des concurrents un peu jaloux et qui refusent de travailler autant que lui, ce qui est leur droit.

Alors, plutôt que d’encourager l’entrepreneur, de tenter de trouver des solutions pour lui permettre de poursuivre sereinement son activité, on lui impose une journée de fermeture par semaine, ce qui représente, selon lui, une perte de 250.000 Euros de chiffre d’affaires par an. Cette absurdité administrative aura un coût également pour un ou deux des salariés de Monsieur Cazenave qui se retrouveront au chômage. Mais est ce grave ? Non, il n’y a pas péril en notre belle France tant que Monsieur Cazenave ferme ses portes et que ses confrères et concurrents peuvent profiter de son jour de fermeture pour récupérer sa clientèle…

Cette situation ubuesque est un résumé de notre France boulangère. Notre pays semble incapable de reconnaitre ses TPE, PME et ses entrepreneurs. Nous acceptons de consumer nos forces vives de l’intérieur lentement mais surement par un dédale de lois, règlements, lourdeurs administratives qui, indiciblement, pèsent sur notre volonté collective et notre dynamisme.

Je ne connais pas Monsieur Cazenave mais je suis de son côté et je souhaite agir pour que cette situation change, parce que pendant que la France boulangère reste engoncée dans ses principes ridicules, le monde bouge, évolue, sans nous.

Mathieu Quétel, président de Sountsou

 

La Cour des Comptes frappe fort !

Le rapport public annuel de la Cour des Comptes est très attendu voire redouté. Le président de la Cour des Comptes a présenté son rapport de 1500 pages (!) le mercredi 11 février.  

La Cour des Comptes pointe des dysfonctionnements de notre République et propose des améliorations ou des réformes. Elle n’est pas toujours écoutée même si elle prétend le contraire. Elle aussi doit défendre son utilité… Néanmoins, elle a le mérite de dénoncer des dérives et elle devrait sans doute disposer de plus de moyens pour imposer à l’Etat les reformes indispensables à son adaptation à notre époque où la gabegie ne devrait plus être d’actualité.

Ce rapport 2015 tape sur la Caisse des Dépôts et le ministère des Finances, une petite révolution tant ces institutions semblent protégée de toute remise en question.

CDC Entreprises, la filiale de capital-investissement de la Caisse des Dépôts, a mis en place un montage délirant de bonus en faveur d’une soixantaine de ses salariés. Ceux-ci se sont partagés entre 2010 et 2012 un magot de 8,3 millions d’Euros ! La Cour des Comptes se montre particulièrement cruelle lorsqu’elle détricote le montage mis en place qui repose sur un modèle des sociétés de capital-risques qui rémunèrent par le biais de dividendes leurs associés qui investissent leur propre argent… Or, rien de tel à CDC Entreprises qui investit des fonds publics !

Quant à Bercy, il s’est emberlificoté dans la mise en place d’un logiciel de paie dont le projet, lancé en 2006, a été abandonné en mars 2014… Après avoir dévoré 346 millions d’Euros pour rien, ou presque. Bercy a vu trop grand et trop beau, selon la Cour des Comptes, en ambitionnant de créer un logiciel de paie pour 2,7 millions de fonctionnaires dépendant de 1851 régimes différents. Un fiasco monumental causé en grande partie par un manque total de pilotage et d’implication des différents ministres.

Ces deux exemples montrent à quel point l’Etat peut se révéler irresponsable. Un rapport qui finalement montre un peu plus le contraste saisissant entre le monde de l’entreprise, contraint à des remises en question permanentes et le service public lancé dans d’incroyables dérives… Jamais sanctionnées.

Nous traitons dans un autre article d’autres aspects intéressants du rapport 2015 de la Cour des Comptes.