Nous assistons à une campagne présidentielle chamboule-tout. Rien ne se passe vraiment comme prévu et l’ordre établi est fortement malmené. Voici les premières leçons pour votre lobbying à tirer de cette campagne.
Réseaux sociaux et chaînes d’infos changent la donne
Il faut désormais compter avec les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu qui changent la donne en profondeur. Désormais, les électeurs sont plus sensibles à l’information qu’ils captent grâce à de multiples sources.
La une du Canard Enchaîné, et son contenu, sont connus, partagés, commentés, avant même sa parution. L’info feuilletonne donc sur de plus longues périodes, ce qui peut-être dévastateur. Les chaînes d’information diffusent les meetings, les conférences de presse, commentent en direct les différents évènements et leur donnent une dimension plus forte que jamais.
Les réseaux sociaux sont irrigués d’informations en continu auxquelles s’ajoutent les commentaires des internautes en temps réel, qui amplifient encore l’écho et le retentissement des évènements.
Première leçon pour votre lobbying : vous devez prendre en compte les réseaux sociaux et la rapidité de diffusion de l’information.
Les politiques sont observés en permanence
La puissance des réseaux sociaux, les nouveaux outils numériques ont pour conséquence de placer sous observation permanente les élus. Ces derniers commencent à changer leurs habitudes, à revoir leur façon d’appréhender leur carrière politique, ils changent leurs comportements.
Il est fréquent de voir des parlementaires diffuser des messages sur Twitter dénonçant les cadeaux qu’ils reçoivent et qu’ils estiment déplacés. Comme il est fréquent de voir des reportages en caméra caché dans lesquels des mauvais comportements sont dénoncés.
Deuxième leçon pour votre lobbying : Il est désormais de moins en moins accepté de recevoir des cadeaux d’entreprise dans le cadre de bonnes relations. De ce point de vue, le « lobbying à la papa » qui utilisait de vieilles ficelles est à remettre à plat : cadeaux, déjeuners et dîners coûteux, colloques pompeux dans les lieux de la République, mises en relation tarifées, sont à proscrire. L’influence doit s’orienter vers la conviction, la démonstration, la preuve.
Les citoyens sont plus exigeants
Désormais, il convient de faire une distinction nette entre la loi, ce qui est légal et la capacité d’acceptation du corps social, ce qui est acceptable.
Les femmes et les hommes politiques intégreront cette nouvelle obligation dans les prochains mois pour celles et ceux qui n’avaient pas encore perçu les changements. Quant à ceux qui auront encore à affronter des crises, ils devront apprendre à réagir vite, à ne pas feindre de s’excuser, à montrer plus de transparence et, surtout, à intégrer dans leur quotidien, la capacité d’acceptation du corps social de certains comportements népotiques.
Troisième leçon pour votre lobbying : Pour les entreprises et les représentants d’intérêts les enjeux sont similaires. Les modes opératoires doivent s’adapter avant de se retrouver sous le feu des projecteurs médiatiques et des réseaux sociaux et en cas de crise, il faut tout miser sur la réactivité et la prise en considération de ce qui est désormais acceptable ou pas. Les grandes surfaces l’ont compris, par exemple, en ce qui concerne les élevages de poules en batterie pour la ponte d’oeufs, l’industrie de la viande beaucoup moins face aux révélations de l’association L214.
Les résultats des élections sont imprévisibles
Les électeurs semblent décidés à se décider tardivement et à faire choix de la différence, corollaire sans doute de leurs réserves à l’égard des politiques.
Les primaires de la droite et de la gauche ont été surprenantes. Élimination des poids lourds, mise en avant de choix programmatiques plus radicaux, ancrés dans un corpus partisan marqué. L’apparition dans le paysage politique d’une personnalité comme Emmanuel Macron traduit probablement le besoin de renouvellement, ainsi que le manque d’offre politique « centrale » sur l’échiquier politique.
Quatrième leçon pour votre lobbying : Les élections ne sont jamais jouées d’avance, il faut en tenir compte. Dans vos démarches de lobbying, intégrez un spectre large de candidats et n’hésitez pas à miser sur des profils surprenants, leur rôle dans les décisions de demain n’est pas écrit. Tout est possible.