Avec le Brexit et la consultation Notre Dame Des Landes, nous avons assisté à une incroyable déferlante de commentaires sur ces citoyens qui voteraient si mal que l’on se demande bien pourquoi les politiques leur en laisse encore le droit.
La fin du mois de juin aura été marquée par deux consultations citoyennes qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre mais qui ont toutes deux désorientées un peu plus des élus convaincus que leurs calculs politiciens soumettent les citoyens. Ces derniers, à qui il était demandé de se prononcer sur des enjeux importants, ont finalement décidé de voter en liberté et d’exprimer leur profond désir, ils ont ajouté à l’offense de leur choix, une participation massive aux scrutins.
Dans les deux cas, une partie de la classe politique fustige ce vote « inconséquent », « populiste » et j’en passe. Aux britanniques il est reproché de ne rien comprendre aux grands enjeux européens, aux habitants de Loire-Atlantique de méconnaître l’écologie…
Il est pour le moins paradoxal d’évoquer en permanence le recours au référendum et lorsque l’issue de celui-ci ne correspond pas aux attentes des politiques de le condamner et de dénoncer les affreux populistes qui l’auraient manipulé. Ce comportement est une forme de déni de démocratie. Il s’agit également d’une tentative un peu désespérée pour certains politiques de masquer leurs inquiétudes et leur désarroi face au comportement de plus en plus imprévisible des citoyens.
En Angleterre, un candidat au poste de Premier Ministre avait pris le risque de promettre un référendum à ses électeurs pour l’emporter tout en connaissant la fragilité du concept européen dans le coeur de son peuple. En France, la consultation sur l’aéroport Notre Dame Des Landes, a été proposée en urgence lors du dernier remaniement afin de permettre l’entrée d’écologistes au gouvernement « la tête haute », avec le calcul que le non l’emporterait. Des deux côtés de la Manche, le score est de zéro pour les fins tacticiens politiques.
Au lieu de critiquer ces votes qui peuvent ou pas nous convenir, nous devrions nous interroger sur ce qu’ils traduisent des attentes profondes des peuples et des effets des mensonges répétés ainsi que des promesses sans cesse déçues des politiques.
Espérons qu’ils inspirent les candidat à la présidentielle de 2017 dans leurs programmes respectifs et dans leur détermination à les respecter en cas de victoire. Il nous est encore laissé ce droit à l’espoir, il est vital pour le monde de l’entreprise.
Mathieu Quétel, président de Sountsou – Affaires Publiques