Les violences sur des cadres d’Air France à l’issue du CCE du 5 octobre continuent de créer la polémique. La semaine dernière a encore été ponctuée de divers événements qui traduisent un peu plus les vieux relents des détracteurs de l’entreprise.
Les images de ces échauffourées ont fait le tour du monde, elles affaiblissent un peu plus la réputation de la compagnie et de notre pays. Certains tentent d’en nier les effets désastreux pour mieux les revendiquer et les transformer en symbole de la lutte des classes et de la « cruauté du monde économique ». L’idée consiste à mettre en avant la violence que constituent les plans sociaux à l’égard des salariés. L’immense impact du chômage dans la vie de ceux qui y sont confrontés, est incontestable, loin de moi l’idée de prétendre le contraire, néanmoins, doit-on se résoudre à considérer que les entreprises, leurs dirigeants ne seraient constitués que de mauvaises intentions à l’égard de leurs salariés ?
On se souvient de ce syndicaliste de la CGT, qui refuse de serrer la main du président de la République puis de cette autre syndicaliste qui jète un yaourt sur Emmanuel Macron en criant « tu assassines les chômeurs », tous les deux sont au service d’une opération de communication de la CGT qui vise à inverser la perception du public de ce désastreux CCE d’Air France. Pour se faire, on n’hésite pas à instrumentaliser les médias et à insulter les décideurs politiques au plus haut niveau de l’Etat, mais cela ne choque personne, puisque dans l’imaginaire collectif « ils ne servent pas à grand chose » et ne « sont pas au niveau »… On peut admettre que la CGT, organisation syndicale à bout de souffle, puisse reposer sa stratégie de reconquête sur de telles méthodes. C’est un peu sa tradition.
Mais que dire des propos tenus par Jean-Luc Mélenchon au micro de RMC la semaine dernière ? Son ironie et son dédain sur les images de ces cadres d’Air France malmenés sous le regard des objectifs, sur leurs chemises arrachées me laissent perplexe. Ainsi, ces cadres n’auraient rien ressenti pendant cette course-poursuite, voir leur image dans cette posture diffusée dans le monde entier le laisserait donc indifférent ? Monsieur Mélenchon va plus loin, il souhaite ridiculiser l’entreprise et ses cadres en transformant cet incident en un hymne à la révolte des salariés et fait appel à la chanson « tomber la chemise » qu’il veut voir claironner avant toutes les prochaines manifestations. Encore assoiffé, le député européen en rajoute, « recommencez ! » lance-t-il en invitant les salariés, victimes bien entendu de la « violence patronale », à commettre de nouvelles exactions.
Monsieur Mélenchon est un responsable politique, déjà candidat à l’élection présidentielle, il fait preuve d’une insondable irresponsabilité pour tenter de remonter dans les sondages qui ne cessent de traduire la désaffection des Français à son égard. Ses multiples et vitupérantes prises de position, parfois brillantes sur le plan oratoire, mais trop proches du grotesque pour être acceptées par ce peuple dont il aimerait tant être l’idole, finissent par lasser ceux qu’elles sont censées séduire. D’autres que lui se révèlent finalement plus efficaces sur le créneau de l’hyper-populisme.
Ce faisant, Monsieur Mélenchon rejoint, en effet, la cohorte des populistes de tout poil qui s’accrochent au moindre événement pour attiser les tensions au sein de notre société, susciter la peur et le rejet de l’autre. Son « autre » à lui, ce sont les entrepreneurs, les créateurs de richesse, celles et ceux qui se donnent sans compter pour leur entreprise et pour assumer leurs responsabilités de dirigeants. Ils sont pourtant, également l’espoir d’une France qui a besoin de se réformer pour se relever et repartir à la conquête de sa réussite perdue, ils sont ceux qui créent des emplois et de la richesse.
Mathieu Quétel, président de Sountsou