L’inquiétude au sujet des régionales grandit chez Les Républicains qui craignent une remobilisation des électeurs de gauche lors des scrutins des 6 et 13 décembre. Ce probable sursaut pourrait affaiblir la vague bleue attendue.
Les sondages réalisés avant les attentats du 13 novembre laissaient entrevoir une forte poussée du Front National qui risquait d’affaiblir la large victoire de la droite aux élections régionales de décembre. Désormais, l’inquiétude vient du côté de l’électorat de gauche et, il faut bien l’avouer, de l’impact du spectacle quelque peu indécent donné par les députés le mardi 17 novembre. Laurent Wauquiez, Christian Estrosi et Valérie Pécresse avaient saisis les Questions au Gouvernement pour s’assurer une tribune contre le gouvernement au profit de leur propre campagne régionale…
La photographie des scrutins régionaux donnaient, avant le 13 novembre, un possible basculement au Front National de deux, voire trois régions. Les socialistes étaient alors en mesure de conserver la très symbolique Région Île de France où le combat Pécresse-Bartolone s’orientait vers une égalité au second tour, avec un léger avantage pour Valérie Pécresse. Au total, la gauche pouvait espérer conserver trois régions, dont la Bretagne.
Désormais, les cartes semblent rebattues. L’impact des attentats, l’attitude du Chef de l ‘État pourraient inciter les électeurs de gauche qui n’avaient pas prévu de se déplacer vers les isoloirs à se mobiliser finalement les 6 et 13 décembre, ceux qui envisageaient de sanctionner le PS en votant pour les Verts ou le Front de Gauche pourraient également faire le choix du « vote utile ». Dans ce cas, les régions aux résultats les plus serrés entre droite et gauche pourraient tourner à l’avantage de la seconde dès le premier tour.
Si le FN continue sur sa lancée, alors ce sont les listes de droite qui pourraient faiblir au premier tour et la configuration des seconds tours pourraient évoluer et donner un meilleur résultat pour la majorité. Effet immédiat : François Hollande serait relancé pour 2017.
Le sondage OpinionWay-metronews-LCI, publié le samedi 21 novembre, est déjà surprenant puisqu’il place pour la première fois le FN en tête des intentions de vote au premier tour des régionales avec 30%, il devance Les Républicains à 28%. De son côté, le PS ne semble bénéficier d’aucun effet légitimiste puisqu’il reste scotché à la troisième place avec 22% des Français qui envisagent de voter pour lui.
Les amplitudes statistiques de ce genre de consultations sont telles que ces sondages sont a prendre en considération avec beaucoup de prudence. Néanmoins, les tendances sont là et elles s’inscrivent dans la durée : le FN bénéficie d’un mouvement de fond, Les Républicains « n’accrochent » pas vraiment les électeurs et la majorité est sanctionnée.
Le scrutin interviendra dans quinze jours, donc très proche des évènements, l’émotion sera encore bien présente même si la vie aura peu à peu repris ses droits. Les prochains sondages seront observés avec attention.
Mathieu Quétel, président de Sountsou